Furie au Missouri
Italie : 1967
Titre original : I giorni della violenza
Réalisation : Alfonso Brescia
Scénario : Mario Amendola, Antonio Boccaci, Paolo Lombardo
Acteurs : Peter Lee Lawrence, Beba Loncar, Luigi Vannucchi
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h43
Genre : Western
Date de sortie cinéma : 31 mars 1971
Date de sortie DVD/BR : 3 septembre 2019
Pendant la guerre de Sécession, Josh voit le capitaine Clifford, de l’armée nordiste assassiner son frère. Pour le retrouver, il s’engage auprès de mercenaires sudistes. À la fin de la guerre, recherché pour meurtre, il retourne au ranch. Il y retrouve sa fiancée qui a entretemps épousé Clifford. Josh va préparer sa vengeance…
Le film
[4/5]
Furie au Missouri est un western « spaghetti » sorti en 1967, soit un an après Le bon, la brute et le truand ou, pour citer quelques-uns de ses contemporains, la même année que des films tels que Tire encore si tu peux, La mort était au rendez-vous ou encore Le dernier face-à-face. Autant dire dès lors qu’avec le recul, ce western « à l’ancienne » et extrêmement classique paraîtra sans doute un peu anachronique si on le rattache à une époque où le genre était en pleine mutation, et proposait des films très différents du modèle américain. Ici au contraire, on navigue en plein western classique, un récit de vengeance porté par un cowboy (Peter Lee Lawrence, 23 ans) aux allures de très jeune homme, qui ne sera pas sans rappeler les films mettant en scène Audie Murphy, à la même période de l’autre côté de l’Atlantique. Et comme dans les films mettant en scène Audie Murphy, tout paraîtra très « coloré » à l’image, avec des cowboys et des soldats très propres sur eux, bien coiffés et affichant des costumes flambant neufs et parfaitement repassés.
Un western en mode « Playmobil » certes, mais surtout un film très sympathique, sans prétention aucune, qui rappellera à beaucoup de spectateurs les bandes-dessinées d’aventures éditées par Lug qu’ils feuilletaient enfants, à l’ombre sur le balcon, un verre de Tang posé à côté des Big Jim. En effet, Furie au Missouri développe un récit finalement assez proche de ceux que l’on dévorait durant nos jeunes années dans des « petits mickeys » du genre Rodéo, Yuma, Miki le ranger… Bref, autant dire que le film d’Alfonso Brescia sent bon les grandes vacances… Le fait qu’il débarque en Blu-ray / DVD chez Artus Films le lendemain de la rentrée scolaire n’est d’ailleurs peut-être pas anodin : la volonté de l’éditeur ne serait-elle pas de prolonger un peu les vacances ?
Quoi qu’il en soit, Furie au Missouri s’imposera rapidement comme un très beau et très attachant western, nous proposant non seulement une jolie photo (signée Fausto Rossi) et de superbes paysages, mais aussi et surtout des personnages relativement complexes (une fois n’est pas coutume, les « gentils » sont d’ailleurs du côté des Sudistes) évoluant au cœur d’une intrigue bien construite et le plus souvent même assez passionnante. Les péripéties sont nombreuses, si bien qu’il est quasiment impossible de s’ennuyer ; l’intérêt de l’ensemble est encore relevé par une série d’acteurs intéressants, de Peter Lee Lawrence à Beba Loncar en passant par Luigi Vannucchi, dont le visage inquiétant évoque curieusement celui de Harpo Marx, tous sont parfaits, et contribuent à faire du petit film d’Alfonso Brescia un spectacle vraiment original, à voir de toute urgence.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Disponible à partir du 3 septembre sous les couleurs de Artus Films, Furie au Missouri débarque donc enfin en France sur support Haute-Définition, ce qui ravira au plus haut point tous les amateurs de western spaghetti de l’hexagone. D’autant que l’éditeur a fait du beau travail : côté image, le grain d’origine est globalement respecté, la définition est parfaite, les couleurs éclatantes, mais les noirs un poil bouchés par moments. Le master a encore quelques ratés cependant (points blancs, léger flou…). Niveau son, VF et VO bénéficient de mixages LPCM Audio 2.0, et les deux versions se révèlent absolument satisfaisantes et équilibrées. On notera que la version française d’origine, délicieusement surannée, vaut vraiment son pesant de cacahuètes.
Dans la section bonus, outre la bande-annonce et la galerie de photos que nous propose traditionnellement l’éditeur, Artus Films nous propose également une sympathique présentation du film par le dessinateur / critique Curd Ridel, qui reviendra de façon assez complète sur différents membres de l’équipe du film.