Test Blu-ray : Freejack

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Freejack

États-Unis : 1992
Titre original : –
Réalisation : Geoff Murphy
Scénario : Ronald Shusett, Dan Gilroy, Steven Pressfield
Acteurs : Emilio Estevez, Mick Jagger, Rene Russo
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h50
Genre : Science-Fiction, Action
Date de sortie cinéma : 20 mai 1992
Date de sortie DVD/BR : 23 août 2023

Alex est un pilote de course. Victime d’un accident, il se réveille en 2009… Sa ville est devenue une jungle ou seuls survivent les hommes d’affaires. Grâce à la technologie, il est désormais possible de transférer un esprit dans un autre corps. Et Alex est poursuivi par un tueur pour servir de récepteur…

Le film

[3,5/5]

Freejack est un film de science-fiction sorti en 1992 encore relativement méconnu de nos jours. Avec seulement 17 millions de recettes aux États-Unis et un peu moins de 114.000 entrées en France, il n’a malheureusement pas eu l’opportunité de marquer les mémoires, même si les cinéphiles amateurs de rock s’en souviennent aujourd’hui grâce à la présence au casting de Mick Jagger, le chanteur des Rolling Stones, qui ne s’est pas tant exprimé en tant qu’acteur au fil des années. Freejack n’est ainsi pas parvenu à s’imposer comme un classique « immédiat » de la science-fiction lors de sa sortie il y a un peu plus de trente ans, mais ce qu’on pourra immédiatement remarquer à la (re)découverte du film aujourd’hui, c’est l’originalité de son concept, qui tendrait à nous faire penser qu’avec un peu plus d’ambition et de moyens alloués à la production, il aurait sans doute pu le devenir.

En effet, l’idée de départ de Freejack est absolument excellente : le gros de l’intrigue se déroule dans le futur – en 2009 : le monde est devenu trop pollué pour permettre aux êtres humains de survivre davantage que quelques années. Néanmoins, grâce à la technologie, il est possible de transférer un esprit dans un autre corps, et ainsi de vivre plus longtemps. Pour autant, l’opération oblige ceux qui veulent changer de corps à « récupérer » des humains en bonne santé dans le passé. Pour ce faire, il suffit juste de savoir l’heure et le jour exacts de la mort du sujet et de le transférer dans le futur, ce qui contraint les candidats à l’opération à tenter de récupérer le corps de morts « célèbres », dont la date et l’heure est connue de tous.

Mort sur un champ de course alors que la scène avait été filmée, Alex Furlong (Emilio Estevez) se pose donc comme le candidat idéal, un « Freejack ». Ce dernier parviendra néanmoins à s’enfuir juste avant qu’on le lobotomise pour lui voler son corps, mais un impitoyable chasseur de primes incarné par Mick Jagger est bien décidé à le traquer et à le rattraper… Le brillant point de départ de Freejack est à mettre au crédit de Robert Sheckley (1928-2005), auteur de science-fiction américain surtout connu pour ses nouvelles mettant en scène des jeux télévisés à la Running Man mettant en scène des chasseurs à la poursuite d’un homme traqué (La Septième Victime, La Dixième Victime, Arena, Chasseur/Victime, Le Prix du danger…). Le scénario du film, signé Ronald Shusett, Steven Pressfield et Dan Gilroy, est adapté de son roman Le Temps meurtrier, sorti aux États-Unis en 1959, et publié en France en 1977.

Autant dire donc que le concept de Freejack aurait clairement pu élever le film à un niveau supérieur de réflexion, mais on dirait que le réalisateur Geoff Murphy (Utu, Young Guns II) se refuse à exploiter le plein potentiel de son récit, et se contente de placer son film sous le signe du film d’action, enchainant les fusillades et les poursuites en voiture. D’après la légende tournant autour de Freejack, le tournage du film fut le théâtre de multiples « différents artistiques » entre différentes parties impliquées dans la production, et le produit final est le parfait reflet de ce manque de cohésion créative. La vision dystopique du futur proposée par Freejack peine à se montrer convaincante, et le film est trop le cul entre deux chaises pour jouer la carte du rythme à 100% à la façon d’un film tel que TimeBomb par exemple, qui laissait de côté son concept science-fictionnel pour constamment aller de l’avant de façon ludique et fun. Pour autant, le film de Geoff Murphy reste tout à fait fréquentable, mais juste un peu trop paresseux pour remporter une adhésion franche. On se consolera en se disant que l’on n’est pas passé loin du grand film !

Le Blu-ray

[4/5]

Disponible en DVD depuis 2001, mais curieusement jamais sorti sur support Haute-Définition, Freejack s’offre aujourd’hui une édition aux couleurs d’ESC Editions que les fans de Mick Jagger attendaient probablement impatiemment. Côté master, il n’y a forcément aucune comparaison possible entre l’image qui nous est proposée ici et celle issue du séculaire DVD édité par Warner. Fine, détaillée et respectueuse du grain cinéma, l’image du Blu-ray nous propose de plus des couleurs et des contrastes impeccables. Du beau travail. Côté son, la VO et la VF sont mixées en DTS-HD Master Audio 2.0, et s’avèrent parfaitement immersives, et même très dynamiques dans leur genre. La musique de Trevor Jones est particulièrement mise à l’honneur, surtout sur la version originale.

Dans la section suppléments, en plus de la traditionnelle bande-annonce, ESC nous propose de compléter le visionnage du film par un entretien avec Philippe Manœuvre (22 minutes), qui reviendra sur la carrière de Mick Jagger au cinéma. De Ned Kelly à Freejack en passant par Bent et Ennemis intimes, le fameux journaliste rock évoquera les différents rôles de Jagger sur grand écran. Très intéressant ! On terminera enfin par une présentation du film par François Cau (21 minutes), une des plumes les plus célèbres du site Nanarland. Il s’échinera à réhabiliter le film, qui en dépit de ses défauts, possède un certain nombre de qualités et s’avère au final une solide série B.

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