Fast & Furious : Hobbs & Shaw
États-Unis : 2019
Titre original : Fast & Furious presents – Hobbs & Shaw
Réalisation : David Leitch
Scénario : Chris Morgan, Drew Pearce
Acteurs : Dwayne Johnson, Jason Statham, Idris Elba
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h16
Genre : Action
Date de sortie cinéma : 7 août 2019
Date de sortie DVD/BR : 11 décembre 2019
Depuis que Hobbs et Shaw se sont affrontés, les deux hommes font tout pour se nuire l’un à l’autre. Mais lorsque Brixton, un anarchiste génétiquement modifié, met la main sur une arme de destruction massive après avoir battu le meilleur agent du MI6 qui se trouve être la soeur de Shaw. Les deux ennemis de longue date vont devoir alors faire équipe pour faire tomber le seul adversaire capable de les anéantir…
Le film
[4/5]
Toujours plus énorme, toujours plus fun : Hobbs & Shaw fait partie de ces actioners s’imposant comme les fils spirituels de Commando, True lies ou Bad boys II. Réussissant le tour de force d’être à la fois un blockbuster d’action survitaminé enchainant les scènes d’action les plus folles et les plus surréalistes et une comédie efficace multipliant les vannes et les joutes verbales, non seulement entre Dwayne « The Rock » Johnson et Jason « Le Stath’ » Statham, mais également avec d’autres personnages, dont certains invités de marque tels que Ryan Reynolds, Helen Mirren ou Kevin Hart, qui s’offrent des apparitions remarquées et hilarantes.
On rit donc beaucoup à la découverte de Hobbs & Shaw, premièrement parce que les punchlines assassines et l’humour gras, teinté d’un sadisme purement cartoonesque, fonctionnent à plein régime, et deuxièmement parce que les situations, les raccourcis narratifs et les scènes d’action sont tous « Bigger than life », ouvertement invraisemblables mais spectaculaires. C’est d’autant plus flagrant que les scènes d’action sont portées par un duo de personnages semblant pouvoir affronter de véritables armées à eux seuls, savoir tout faire et survivre à tous les périls. Bref, qu’est-ce que c’est con, mais qu’est-ce que c’est jouissif… Car « suspension d’incrédulité » ne signifie pas nécessairement « suspension d’intelligence » : le film de David Leitch joue en effet la carte de la connivence avec le spectateur, de l’humour potache et du clin d’œil permanent adressé au public. Et malgré quelques longueurs, on est bien forcés d’admettre que le quota de plaisir et de fun est atteint sans problème !
Notre rédacteur en chef Pascal Le Duff partage d’ailleurs cet enthousiasme. Vous trouverez ci-dessous un extrait de sa critique, écrite au moment de la sortie du film dans les salles.
Dwayne Johnson et Jason Statham reprennent les personnages créés dans les épisodes 5 et 6 de Fast & Furious dans un spin-off ébouriffant d’une franchise qui va de plus en plus loin dans le n’importe quoi…
Joutes verbales imagées
Dwayne Johnson, « distributeur automatique de branlées », et Jason Statham, « livreur de champagne bien frappé », reforment avec un plaisir évident leur duo réellement inauguré dans l’épisode 7 de Fast & Furious. D’abord ennemis, ils ont sauvé le monde une première fois, aidés de leur talent inné pour mettre à terre leurs adversaires en un claquement d’avant-bras. Ils se détestent ouvertement, se livrent à des joutes verbales imagées, parfois au risque de faire capoter leur mission.
Face à eux se dresse le non moins charismatique Idris Elba, en super méchant apparemment indestructible, génétiquement modifié par une organisation mystérieuse prête à tout pour parvenir à ses fins.
D’apparence plus fragile, Vanessa Kirby est non moins efficace dans les corps à corps et les dialogues épicés. Le scénario ne s’embarrasse pas de naturalisme, couvert par une dérision constante. L’idée de fratrie ajoute un peu de sérieux aux motivations de ces gros durs au cœur tendre qui partagent le fait d’avoir rejeté, au moins en partie, leur famille après un lourd passif. Cette morale, heureusement pas trop encombrante, imprègne une partie de l’histoire, une constante de la saga.
Chorégraphies de bastons
Après des débuts en tant que cascadeur, David Leitch a fait ses preuves en tant que réalisateur d’action avec, excusez du peu, le premier John Wick, Atomic blonde et Deadpool 2 ! Il apporte son savoir-faire en matière de chorégraphies de bastons et de cascades de plus en plus homériques à la franchise Fast & Furious. La série prenant de plus en plus de libertés avec le réalisme, les héros, humains mais quasi immortels, pourraient trouver leur place au sein des Avengers. On est d’ailleurs tenté de croire le scénariste Chris Morgan lorsqu’il affirme ne pas être opposé à l’idée de les envoyer… dans l’espace. Après tout, si James Bond l’a fait en smoking, pourquoi pas Hobbs & Shaw avec leurs marcels ?
Attention aux fans de Game of Thrones en retard dans leur rattrapage de la toute dernière saison, une scène post-générique et son invité surprise en dévoilent la fin !
Le Blu-ray
[4,5/5]
C’est sous la bannière de la branche française de Universal Pictures que Fast & Furious : Hobbs & Shaw débarque aujourd’hui en Blu-ray, et côté image, c’est sans surprise que l’on constatera que les équipes techniques de l’éditeur ont de nouveau livré un travail d’encodage tout simplement somptueux et irréprochable, rendant clairement et définitivement hommage à la photo du film, très soignée, que l’on doit au français Jonathan Sela (Atomic blonde). Piqué, contrastes et couleurs sont littéralement au taquet, c’est du grand Art, tout simplement sublime. Côté son, la version originale s’offre un mixage Dolby Atmos littéralement tonitruant, proposant une immersion de dingue, avec des effets multicanaux constants, puissants, spatialisés avec une finesse incroyable et proposant plus que jamais un vrai rendu cinéma à la maison. Du très beau travail. La version française ne démérite pas trop cela dit, puisqu’elle est proposée en Dolby Digital+ 7.1 et s’impose sans peine par son dynamisme de tous les instants, proposant des effets parfois surprenants et cartoonesques, dont l’impact est encore renforcé par un caisson de basses survitanimé (à l’image du film donc). La répartition et le placement des voix est très subtil et le tout délivre une parfaite efficacité, bref, c’est absolument grandiose que vous choisissiez de regarder le film en VF ou en VO.
Comme souvent avec les Blu-ray édités par Universal Pictures, la section suppléments est extrêmement bien fournie et intéressante. On commencera tout d’abord avec un commentaire audio du réalisateur David Leitch, qui permettra au cinéaste de s’exprimer sur un grand nombre de sujets techniques ou artistiques. Il passera en revue les performances des acteurs et évoquera également l’intrigue, l’importance de l’action dans sa conception du cinéma, les cascades et effets visuels, la musique… Très sympathique et informatif. On continuera ensuite avec une longue ouverture alternative – grosso modo la même scène, mais avec un montage différent (10 minutes), pour enchainer ensuite avec le gros morceau de cette interactivité, qui devrait ravir tous les amoureux du film : on aura en effet droit à rien de moins que 36 minutes de scènes coupées et/ou alternatives, comportant quelques gags ou interactions supplémentaires (parfois improvisées) entre les personnages. Les personnages seront d’ailleurs au cœur de nombreuses featurettes, puisqu’on trouvera de petits modules consacrés à la relation entre Hobbs et Shaw (4 minutes), sur Brixton le bad guy du film, incarné par Idris Elba (2 minutes), sur Hattie, la sœur de Shaw (4 minutes), sur la mère du clan Shaw, interprétée par Helen Mirren (2 minutes), mais aussi sur la famille de Hobbs (3 minutes), à savoir la fille, la mère et les frères du personnage incarné par The Rock ; on terminera enfin avec les « nouveaux amis » (2 minutes), c’est-à-dire les caméos assurés par Ryan Reynolds et Kevin Hart.
Le reste des suppléments sera consacré à deux thématiques : la conception des scènes d’action tout d’abord, puis une partie d’avantage orientée vers « l’esprit de famille », très important dans la franchise Fast & Furious. Côté technique, on suivra tout d’abord l’évolution d’une scène de combat avec le réalisateur David Leitch (5 minutes) : entraînement physique, armes, chorégraphies puis intégration des effets spéciaux. Très intéressant. On poursuivra ensuite avec une featurette consacrée à l’importance de l’action (4 minutes), décrite par Dwayne Johnson comme le véritable « cœur du film ». Si on y évoque bien sûr les chorégraphies ou encore la formation des acteurs, c’est surtout la façon dont les personnages se caractérisent à travers les scènes d’action qui est abordée ici – assez passionnant, mais un peu trop court. Trop rapide également sera l’évocation du moment de bravoure du film en termes d’action : celle de la descente de la tour avec ou sans ascenseur (2 minutes). Pour en terminer avec l’envers du décor des scènes de baston, on aura également droit à un focus un peu plus précis sur les nombreuses cascades du film (4 minutes), et les différents processus nécessaires pour les concevoir. Prévisualisations, storyboards, effets spéciaux : tout y passe, c’est très intéressant, mais… Ben oui, un peu court encore une fois. C’est tout pour l’action, place maintenant à la famille, avec tout d’abord une intéressante conversation entre Roman Reigns et Dwayne Johnson (5 minutes), au cœur de laquelle les deux acteurs – qui ont la particularité d’avoir été tous deux catcheurs professionnels – discutent de Soma, d’où ils tirent également tous deux leurs origines. Culture et héritage sont donc au programme de ce module très sincère. On aura ensuite droit à une anecdote de Dwayne Johnson sur son grand-père (2 minutes), également catcheur professionnel, et on terminera avec un court sujet dédié au chien de Dwayne Johnson (2 minutes), ironiquement appelé Hobbs, qui apparaît d’ailleurs dans le film.