Estouffade à la caraïbe
France, Italie, Allemagne de l’Ouest : 1967
Titre original : –
Réalisateur : Jacques Besnard
Scénario : Michel Lebrun, Pierre Foucaud
Acteurs : Frederick Stafford, Jean Seberg, Serge Gainsbourg
Éditeur : Gaumont
Durée : 1h42
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 9 août 1967
Date de sortie Blu-ray : 30 septembre 2015
L’aventurier Sam Morgan est invité sur le bateau d’une jeune fille, Colleen, après l’avoir sauvée d’une agression. Le lendemain, il se réveille en pleine mer et constate qu’il a été drogué et kidnappé. Le père de Colleen lui propose aussitôt de s’emparer du trésor d’un dictateur colombien pour le donner aux révolutionnaires. Sam Morgan accepte. Commence alors une aventure pleine de surprises…
Le film
[3,5/5]
La glorieuse tradition du cinéma « bis » n’a jamais été très développée à l’intérieur des frontières françaises. Néanmoins, à la faveur de quelques productions internationales, le cinéma français s’est laissé aller, durant l’insouciance pop des années 60, à quelques titres flirtant volontiers avec le cinéma de genre tendance populaire. Outre les films de cape et d’épées et autres romances historiques qui faisaient la joie des cinémas de quartier, on a en effet vu naitre pendant cette décennie une poignée de films d’espionnage très orientés « action et petites pépées », que l’on pourra greffer à une vague d’œuvrettes tout à fait charmantes que le temps a affectueusement renommé « Euro spy ».
Sous l’influence couplée des premiers James Bond et des « fumetti » (bandes dessinées populaires italiennes) qui inondaient le marché du divertissement à l’époque, on a donc vu fleurir sur grand écran les aventures de Coplan, OSS 117 ou autres espions au charme Ultra Brite, qui sauvaient le monde dans des films dont les titres développaient volontiers un impact catchy et second degré : on pense par exemple à des titres pas piqués des hannetons tels que Coup de gong à Hong-Kong, Baroud à Beyrouth pour F.B.I. 505, Karaté à Tanger pour agent Z7 ou encore le célèbre Banco à Bangkok pour OSS 117.
C’est dans cette mouvance que s’inscrit Estouffade à la Caraïbe. S’articulant autour d’un récit au rythme indolent, illuminé par des acteurs de talent (Frederick Stafford, Jean Seberg et même Serge Gainsbourg), le film de Jacques Besnard s’avère un petit plaisir exotique tout à fait charmant, une pépite de cinéma de divertissement populaire s’assumant en tant que tel, et ne prenant jamais le spectateur pour un imbécile. Un excellent moment !
Le Blu-ray
[4/5]
Disponible chez Gaumont au sein de la neuvième vague de sa collection « Blu-ray Découverte », Estouffade à la Caraïbe s’offre donc un lifting HD sur galette Blu-ray, que l’éditeur propose au prix tout doux de 12,99€.
Aussi bien côté image que côté son, le master proposé par l’éditeur est d’excellente tenue ; si les tristes sires et autres puristes ronchonnent souvent à chaque nouvelle livraison de Blu-ray Gaumont, cette neuvième vague risque à priori de mettre tout le monde d’accord : le film est proposé au format 2.35:1 respecté et encodé en 1080p. Le mixage audio est proposé en DTS-HD Master Audio mono d’origine, clair et sans souffle. Conscient des remarques faites par les consommateurs sur les premières vagues, l’éditeur a tenu éloignée la tentation d’avoir recours au réducteur de bruit, le piqué est d’une belle précision, et la gestion des contrastes semble avoir fait l’objet d’une attention toute particulière : l’ensemble est excellent.
Côté suppléments, l’éditeur nous propose un entretien avec Jean-Claude Missiaen, réalisateur des excellents Tir groupé et Ronde de nuit, qui évoque le film et le genre auquel il appartient avec une tendresse non dissimulée. Il en profite pour nous faire part de ses souvenirs tournant autour de Frederick Stafford, puisqu’il a été son agent à l’occasion de la sortie en France de L’étau d’Alfred Hitchcock.