Test Blu-ray : Entr’acte / Paris qui dort – Deux films de René Clair

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Entr’acte / Paris qui dort – Deux films de René Clair

 
France : 1924
Titre original : –
Réalisation : René Clair
Scénario : René Clair
Acteurs : Jean Börlin, Inge Frïss, Francis Picabia
Éditeur : Pathé
Durée : 1h30
Genre : Courts-métrages
Date de sortie cinéma : décembre 1924
Date de sortie DVD/BR : 23 octobre 2019

 

Entr’acte : Une suite de scènes « surréalistes », comme celle de la poursuite folle d’un corbillard ou de la danseuse barbue filmée en contre-plongée… Paris qui dort : À son réveil, le gardien de la tour Eiffel découvre un Paris complètement abandonné…

 


 

Le film

[4,5/5]

Ambiance fantastique fortement teintée de surréalisme pour Entr’acte (23 minutes) et Paris qui dort (59 minutes), qui marquent en 1924 les premiers pas derrière la caméra pour René Clair. Deux films muets à redécouvrir de toute urgence…

Entr’acte a pour lui sa courte durée, son énergie et son humour. Écrit par l’artiste Francis Picabia, peintre, dessinateur et écrivain français dada puis surréaliste, ce court-métrage absolument fou est considéré comme le seul et unique film né du mouvement dada de l’Histoire du Cinéma. Absurde et plein de dérision, le film s’avère inventif, dynamique et bourré de bonne humeur.

Paris qui dort en revanche, et malgré une bonne atmosphère et une série de plans magnifiques pris du haut de la tour Eiffel, fait preuve d’un rythme un peu moins bien tenu, et tendra peut-être plus volontiers à vous faire bailler. Pour autant, ce spectacle en partie inspiré de l’esprit du « serial » fait preuve d’une poésie de tous les instants, que l’on retrouvera sur quasiment tous les plans.

Surimpressions, arrêts sur images, ralentis, accélérations, images abstraites, effets de montage en tous genres… Les deux films se rejoignent en revanche dans une utilisation de la caméra absolument bluffante, et dans les multiples expérimentations formelles dont fait preuve René Clair à l’occasion de ces deux premiers essais. Une radicalité formelle qui pourra évoquer, avec un peu d’avance, le cinéma de Dziga Vertov, et notamment le très novateur L’homme à la caméra (1929).

 

 

Le Blu-ray

[5/5]

Le 23 octobre, quatre films de René Clair rejoindront la prestigieuse collection de digipacks cartonnés des « versions restaurées par Pathé », que le cinéphile pourra ranger aux côtés des Enfants du Paradis de Marcel Carné, de Paradis perdu d’Abel Gance ou encore de Showgirls de Paul Verhoeven : il s’agit de Paris qui dort / Entr’acte (1924), Le dernier milliardaire (1934) et Le silence est d’or (1947).

Les deux moyens-métrages de René Clair ont récemment été restaurés en 4K au laboratoire L’Immagine Ritrovata, sous la supervision de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, avec le soutien du CNC, et le résultat est à la hauteur de nos attentes : l’image est débarrassée de toute tache ou poussière, d’une stabilité impeccable et définition et piqué sont littéralement excellents. Ce nouveau transfert respecte par ailleurs à la lettre la granulation d’origine et l’image finalement assez « brute » de l’ensemble : le grain a donc été préservé avec un soin maniaque, et l’encodage ne nous réserve aucune mauvaise surprise. Côté son, les deux versions sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0 en mono d’origine et respectent la volonté de sobriété de l’ensemble.

On notera par ailleurs que Paris qui dort est présenté dans deux versions : une version « British Film Institute », d’une durée de 59 minutes et proposant des plans teintés (orange, bleu, vert, violet…), et une « négatif image », d’une durée de 1h07, en noir et blanc.

Du côté des suppléments, on trouvera une présentation / mise en contexte des deux films intitulée « Au-dessus de la mêlée » (29 minutes) et donnant, comme dans le cas des deux autres films de René Clair édités par Pathé ce mois-ci, la parole aux historiens du cinéma Dimitri Vezyroglou et Noël Herpe. On terminera ensuite avec un court-métrage de René Clair sur la tour Eiffel, intitulé La tour (1928, 14 minutes), n’ayant malheureusement pas bénéficié de la même restauration que les deux autres films présentés sur cette indispensable édition.

 

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