En eaux troubles (The meg)
États-Unis, Chine : 2018
Titre original : The meg
Réalisation : Jon Turteltaub
Scénario : Dean Georgaris, Jon Hoeber, Erich Hoeber
Acteurs : Jason Statham, Li Bingbing, Rainn Wilson
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h53
Genre : Thriller, Fantastique
Date de sortie cinéma : 22 août 2018
Date de sortie DVD/BR : 22 décembre 2018
Missionné par un programme international d’observation de la vie sous-marine, un submersible a été attaqué par une créature gigantesque qu’on croyait disparue. Sérieusement endommagé, il gît désormais dans une fosse, au plus profond de l’océan Pacifique, où son équipage est pris au piège. Il n’y a plus de temps à perdre : Jonas Taylor, sauveteur-plongeur expert des fonds marins, est engagé par un océanographe chinois particulièrement visionnaire, contre l’avis de sa fille Suyin. Taylor a pour mission de sauver l’équipage – et l’écosystème marin – d’une redoutable menace : un requin préhistorique de 23 m de long connu sous le nom de Megalodon. Or, il se trouve que le plongeur s’est déjà retrouvé face-à-face avec le squale plusieurs années auparavant. Avec l’aide de Suyin, il doit à présent surmonter sa peur et risquer sa vie pour sauver les hommes et les femmes prisonniers de l’embarcation… et accepter d’affronter une fois encore le prédateur le plus terrible de tous les temps…
Le film
[3,5/5]
S’il n’a jamais réellement obtenu de ses pairs ou du public la reconnaissance qu’il mérite, le réalisateur américain Jon Turteltaub s’est en revanche depuis des années déjà fait un véritable nom dans le cœur des amoureux de cinéma « bis » tendance nanar. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement ? En effet, dès son premier film Think big en 1989, tourné avec les frères « Barbarians » Peter et David Paul, Turteltaub semblait revendiquer haut et fort cette appartenance à une certaine frange d’un cinéma populaire « de consommation courante » flirtant volontiers avec le nanar des familles. Durant les décennies suivantes, ses films continueraient d’ailleurs pour la plupart à dénoter de ce même attachement à un cinéma simple, anti-prise de tête ; certains se verraient même couronnés d’un certain succès : en 1992, avec Ninja Kids il ouvre la voie à une franchise de cinéma familial (les « 3 Ninjas ») qui fera les beaux jours des vidéo-clubs jusqu’en 1998 ; en 1993, il donne à Buena Vista un de ses plus gros succès publics avec Rasta Rockett, et au tournant des années 2000, il remet Nicolas Cage au centre d’une intrigue à la Allan Quatermain dans les deux opus de la franchise Benjamin Gates…
2018 a donc marqué le grand retour de Jon Turteltaub à la série B survitaminée et sans complexe : avec En eaux troubles, gros blockbuster à base de requin tueur aux prises avec le Stath’, il choisit de contourner sciemment toutes les règles de suspense développées par Steven Spielberg sur Les dents de la mer pour livrer au public un spectacle ébouriffant et cool, équivalent contemporain du déjà très fun Peur bleue de Renny Harlin. En résulte au final une excellente surprise, flirtant comme d’habitude de très près avec le bis le plus nanardesque, mais imposant une expérience de cinéma absolument jouissive et bien moins bête qu’elle n’en a l’air. Un bon gros « ride » de montagnes russes auquel notre chroniqueur Tobias Dunschen reconnaissait un véritable savoir-faire lors de sa sortie en salles :
« En allant voir En eaux troubles, personne ne s’attendra à voir un film appelé à réinventer un genre usé jusqu’à la corde. Le film de Jon Turteltaub sait cependant rester souverainement conforme aux attentes que l’on peut cultiver à l’égard de ce type de spectacle hors normes. L’ancien plongeur professionnel Jason Statham y est en tout cas dans son élément et réussit à dissiper tant soit peu le parfum synthétique qui émane forcément d’une telle histoire déjà vue mille fois. »
Le Blu-ray
[4/5]
Le plaisir –indéniable– pris par le spectateur devant En eaux troubles ne sera d’ailleurs que plus grand sur galette Blu-ray, car le disque édité aujourd’hui par Warner bros. fait, côté image, vraiment figure de galette de démonstration. L’image est d’une précision et d’une limpidité extraordinaire, les couleurs en envoient plein les mirettes, et les contrastes, qui auraient peut-être pu être un peu plus tranchants, s’avèrent tout de même d’une solidité à toute épreuve. La définition est purement et simplement irréprochable, le piqué d’une précision à couper le souffle, on est vraiment en présence d’un Blu-ray somptueux. Passons au son maintenant : immersive, puissante, riche en basses qui déménagent, en un mot grandiose, la piste son en version originale, mixée en DTS-HD Master Audio 5.1, fait honneur à l’ampleur et l’ambition visuelle du film de Jon Turteltaub. Les ambiances sont restituées de façon brute et impressionnante, et le tout impose sans peine un dynamisme et une force tout simplement extraordinaires et bluffantes. La version française doit quant à elle se contenter d’un encodage Dolby Digital 5.1 au mixage souvent tonitruant, moins extraordinaire que la VO en termes de finesse et de précision, mais proposant tout de même un confort d’écoute tout à fait appréciable pour les fans de VF.
La section suppléments proposée par Warner bros. aurait certes pu être un poil plus fournie, mais elle fait le taf sans le moindre problème, avec deux featurettes revenant, en une vingtaine de minutes, sur le tournage du film et la conception du mégalodon. L’équipe est enthousiaste et les difficiles conditions de tournage les pieds (et le corps) dans l’eau sont largement passées en revue. Très intéressant !