Dreamkatcher
États-Unis : 2020
Titre original : –
Réalisation : Kerry Harris
Scénario : Kerry Harris, Dan V. Shea
Acteurs : Radha Mitchell, Henry Thomas, Lin Shaye
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h25
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 10 août 2020
Gail est psychothérapeute à Manhattan. Elle part s’installer quelques temps avec son beau fils Josh dans les montagnes, pour tenter de l’aider à surpasser le deuil de sa mère. Ils ne tardent pas à rencontrer leur étrange voisine Ruth qui collectionne les attrape-rêves. Quand Josh vole un de ses objets, ses cauchemars disparaissent, mais des événements étranges commencent à arriver et le comportement de l’enfant en est changé…
Le film
[3/5]
A force de cartonner dans le monde entier, les petites productions horrifiques mises en boite dans le giron de Jason Blum et Blumhouse Pictures ont naturellement fini par créer des émules. De fait, les « recalés » de chez Blumhouse peuvent aujourd’hui sans problème aller pousser la porte des producteurs afin de leur vendre leur film d’horreur « concept », le plus souvent basé sur un objet du quotidien dont l’usage est détourné en mode horrifique. Après le miroir qui tue (The mirror), l’appli qui tue (Countdown) ou encore l’appareil photo qui tue (Polaroïd), voici donc l’attrape-rêves qui tue dans Dreamkatcher, premier film écrit et réalisé par Kerry Harris, pour le compte de Taylor Lane Productions.
Peu d’acteurs, pas de réseau, une vieille maison isolée au milieu de la forêt : pas de doute, Dreamkatcher est un film d’horreur à petit budget – une de ces bandes horrifiques privilégiant l’ambiance à l’utilisation à outrance d’effets spéciaux coûteux. Les acteurs non plus ne sont probablement pas très coûteux : aux côtés du jeune Finlay Wojtak-Hissong, on trouvera Radha Mitchell, que l’on avait un peu perdue de vue depuis le deuxième opus de la saga Silent Hill, et Henry Thomas qui, avant de devenir un des acteurs fétiches de Mike Flanagan, était surtout connu pour avoir incarné le petit Elliott dans E.T. l’extra-terrestre (1982). Ce sont ces trois acteurs qui porteront l’essentiel de Dreamkatcher. Ils seront secondés par l’incontournable Lin Shaye, qui depuis Insidious en 2010 est désormais abonnée au cinéma d’horreur et apparaît dans trois à quatre bandes horrifiques par an.
Pas spécialement original dans sa façon de présenter les personnages principaux et un peu (trop) timoré dans son écriture, Dreamkatcher n’exploitera jamais réellement le fantastique potentiel de son concept de départ. En effet, la possibilité d’explorer les cauchemars d’autrui et de voyager à travers les rêves sera à peine effleurée par l’intrigue, alors même que la séquence d’ouverture y faisait ouvertement référence. D’un point de vue formel, la nature si particulière des attrape-rêves en eux-mêmes ne sera jamais non plus réellement ni utilisée, ni mise en avant par Kerry Harris. On aurait aimé voir les personnages voyager d’un corps à l’autre en utilisant les méandres de cordes et de nœuds d’un dreamcatcher géant, on aurait aimé frissonner devant des visions oniriques et / ou labyrinthiques à la « Freddy Krueger », mais rien n’y fait : Dreamkatcher restera désespérément sage et conventionnel dans sa façon d’aborder le fantastique. Cependant, il faut également tout de même reconnaître que le principal intérêt du film ne se situe pas non plus forcément là où on l’attendait…
Car pour autant, et malgré ses défauts, Dreamkatcher parvient à maintenir l’intérêt du spectateur en éveil jusqu’à son dénouement. En partie grâce à sa courte durée bien sûr (1h26), et aussi en partie grâce à la photo de George Wieser, qui parvient à tirer le meilleur des décors qui lui sont offerts, et signe une poignée de plans d’une beauté vraiment époustouflante. Mais le vrai point fort de Dreamkatcher réside dans le personnage incarné par Radha Mitchell, qui est décrit avec un soin particulier qui le place très au-dessus des autres protagonistes du récit – une femme dans la quarantaine épanouie, avec un background et des connaissances réelles, utiles au récit, et qui ne donnent jamais l’impression de tomber comme un cheveu dans la soupe. Ainsi, le film parvient tout de même à égrener au fil du récit une poignée de données dramatiques et psychologiques très intéressantes sur le personnage, qui s’intègrent parfaitement au rythme lent et par moments presque intimiste du métrage. Dès lors, si on finit par se désintéresser du côté fantastique cousu de fil blanc de l’intrigue, l’histoire de cette thérapeute / mère de substitution au passé trouble, tentant désespérément de tisser un lien avec un enfant qui la rejette, est en revanche assez passionnante. Et pour le coup, on ne s’y attendait pas…
Le Blu-ray
[4/5]
Côté Blu-ray, et comme à chaque fois avec Metropolitan Vidéo, le travail sur l’image qui nous est proposé sur cette galette Haute-Définition de Dreamkatcher est tout simplement superbe. Respectant à la lettre la photo lumineuse et bucolique de George Wieser, le master affiche un piqué de folie, la définition ne pose pas le moindre problème, même si les contrastes appuient énormément sur les noirs, très profonds et extrêmement présents. C’est du très beau travail. Côté son, et comme souvent chez l’éditeur, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 irréprochables, à la fois fins et puissants, à la spatialisation ample et généreuse, et couvrant tout le spectre audio avec une finesse absolument étonnante. Pour les amateurs de versions françaises, on a reconnu les voix de Virginie Ledieu et Lionel Tua.
La section suppléments contient une poignée de bandes-annonces de films d’horreur édités par Metropolitan Vidéo.