Dragon Ball Super – Broly
Japon : 2018
Titre original : Doragon bôru chô – Burorî
Réalisation : Tatsuya Nagamine
Scénario : Akira Toriyama
Acteurs (VO) : Masako Nozawa, Aya Hisakawa, Ryo Horikawa
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h40
Genre : Animation, Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 13 mars 2019
Date de sortie DVD/BR : 17 juillet 2019
Goku et Vegeta font face à un nouvel ennemi, le Super Saïyen Légendaire Broly, dans un combat explosif pour sauver notre planète…
Le film
[4/5]
Vingtième film d’animation à évoluer dans l’univers du manga Dragon Ball, créé en 1984 par Akira Toriyama, Dragon Ball Super : Broly s’est imposé, d’une façon finalement assez étonnante, comme un véritable événement cinématographique à travers le monde entier. Avec plus de 820.000 entrées en seulement trois jours d’exploitation au Japon (et un milliard de yen de recettes), le film a littéralement cassé la baraque, et s’est peu à peu forgé une excellente réputation dans le reste du monde, affichant notamment actuellement une note moyenne de 8/10 sur le site de référence IMDb, calculée sur les votes de plus de 17.000 cinéphiles. Il faut dire aussi qu’en l’espace de 35 ans, les multiples mangas et séries Dragon Ball nés de l’imagination d’Akira Toriyama ont eu le temps de faire leur trou, au point de devenir une référence culturelle aussi majeure qu’incontournable.
Et s’il paraissait totalement inconcevable de lire un article « sérieux » sur Dragon Ball dans une des revues qui régissaient la critique cinématographique en France il y a vingt ou vingt-cinq ans, ce n’est aujourd’hui plus le cas. Et pour cause : les critiques d’aujourd’hui ont « grandi » avec Dragon Ball – la plupart d’entre eux regardaient et aimaient ce dessin animé diffusé tout au long des années 80/90, et beaucoup éprouvent une grande nostalgie vis-à-vis de l’œuvre de Toriyama, découverte à une époque révolue, pré-Internet, pré-réseaux sociaux, pré-historique diraient certains. Résultat : aujourd’hui, le film de Tatsuya Nagamine a même droit à sa critique dans Télérama. Les temps changent, qu’on vous dit…
Et cet été, Dragon Ball Super : Broly sort en Blu-ray et en DVD sous les couleurs de Wild Side, après une belle carrière dans les salles obscures ayant tout de même réuni près de 562.000 spectateurs en France. Voici donc l’occasion idéale pour ceux qui l’ont loupé en salle – où n’assumaient pas d’aller le voir sans enfant pour les accompagner – de découvrir cette réimagination par Akira Toriyama de l’histoire des personnages de Broly, San Goku et Vegeta. Rassurez-vous, si comme la plupart d’entre nous vous n’avez jamais vu aucun épisode de Dragon Ball GT ni de Dragon Ball Super, vous ne devriez pas pour autant être trop perdu : le film de Tatsuya Nagamine est autant conçu pour les néophytes que pour ceux qui ont dévoré chaque épisode de chaque nouvelle série depuis 20 ans.
Visuellement très soigné, Dragon Ball Super : Broly s’impose donc comme un film « plaisir » conçu pour les amoureux d’une série qui se résume fortement, depuis DBZ, à de la baston et encore de la baston. A ce niveau-là, les auteurs ne se voilent pas la face et décident de donner au public ce qu’il veut. Par conséquent, le film proposera un combat avec Broly durant rien de moins que… 40 minutes. Quarante minutes de baston dantesque à coups de boules de feu, de trous dans la terre, de halos lumineux, de cheveux multicolores, de fusions et de projections détruisant les montagnes – rien que du très classique me direz-vous ? Oui et non, car même si l’on navigue en terrain connu, le film parviendra tout de même à surprendre. Notamment grâce à la qualité de l’animation, qui a été nettement revue à la hausse depuis les OAV distribués en salles en France dans les années 90, même si elle est encore clairement perfectible. Mais on note tout de même une réelle « vision » de cinéaste là-derrière, et les quarante minutes de baston finales s’avéreront variées et plutôt habilement rythmées, alternant les passages énergiques et d’autres aux limites de l’expérimentation formelle, proposant à l’écran de spectaculaires explosions de formes, de filtres, de fluides et de couleurs, recouvertes de rugissements et de cris sonnant comme autant de douces incantations (presque des mots d’amour) à l’oreille du fan.
Malheureusement, le film s’offre également quelques inévitables morceaux de musique en plein combat, qui tombent à chaque fois comme un cheveu sur la soupe et provoqueront sans doute le rire malgré eux ; on est content cependant que ceux-ci aient été conservés, préservant d’avantage la nature de l’œuvre que lors des premières diffusions de la série en France sur TF1.
Au final, avec son histoire simpliste, ses pointes d’humour bon enfant et son combat final nous proposant 40 minutes ininterrompues de fight décomplexé, Dragon Ball Super : Broly s’avère un spectacle résolument jouissif, un plaisir certes un peu honteux que vous aurez sans doute un grand plaisir à regarder en famille – sauf si bien sûr à l’image de Ségolène Royal et de sa campagne anti-manga du début des années 90, les dessins animés japonais ne sont pour vous que violence et dépravation, « coups, meurtres, têtes arrachées, corps électrocutés, masques répugnants, bêtes horribles, démons rugissants. La peur, la violence, le bruit. Avec une animation minimale. Des scénarios réduits à leur plus simple expression ».
Le Blu-ray
[4/5]
Dragon Ball Super : Broly arrive donc ce mois-ci en DVD et Blu-ray en France, sous les couleurs de Wild Side Vidéo, qui à l’occasion se fait volontiers un bon ambassadeur de l’animation japonaise en France. Le rendu Haute-Définition du film de Tatsuya Nagamine est tout simplement magnifique, avec des couleurs éclatantes, une définition accrue, un piqué redoutable et un niveau de détail tout simplement inédit, rendant pleinement justice à la qualité du film et de l’animation, fluide et détaillée. Le transfert est donc somptueux et proposé au format 1.85:1 respecté et 1080p. Côté son, à la fois la VF et la VO japonaise sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1. Comme les puristes du manga, on préférera la version originale, dont le mixage s’avère un peu plus dynamique que son petit frère français ; dans les deux cas cela dit, les dialogues sont clairs et le tout envoie le bois lors des passages de combat, spatialisés du tonnerre.
Côté suppléments, Wild Side nous propose la traditionnelle bande-annonce du film. En attendant une hypothétique édition collector !