Downrange
États-Unis, Japon : 2017
Titre original : –
Réalisation : Ryûhei Kitamura
Scénario : Ryûhei Kitamura, Joey O’Bryan
Acteurs : Kelly Connaire, Stephanie Pearson, Rod Hernandez
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h30
Genre : Horreur
Date de sortie DVD/BR : 25 juillet 2018
Victimes d’une crevaison, six étudiants en covoiturage sont contraints d’arrêter leur véhicule au milieu de nulle part. Mais le pneu n’a pas crevé par accident… Et soudain les balles pleuvent : un mystérieux sniper les a pris pour cible. Ils sont seuls. Sans défense. Un terrible jeu du chat et de la souris commence…
Le film
[4/5]
Unanimement reconnu (par les personnes de bon goût) comme un des cinéastes les plus doués de sa génération, le japonais Ryūhei Kitamura tourne depuis quelques années avec parcimonie, sélectionnant ses projets avec soin et livrant d’une manière générale des bandes soignées et pour le moins jouissives. Si l’on n’a malheureusement pas eu l’occasion en France de découvrir la variation sur le personnage de Lupin III (« Edgar le roi de la cambriole ») qu’il a tourné en 2014, son film précédent, No one lives (2012), était l’exemple-type du film d’horreur réussi, généreux, barré, bourré d’excès en tous genres et porté par une réalisation virevoltante.
Son dernier projet en date, Downrange, semble quant à lui tourné vers un hommage au « Grand-Guignol », ayant fait les beaux jours du théâtre parisien du 20 de la rue Chaptal durant l’entre-deux guerres. Le théâtre montmartrois du « Grand-Guignol » proposait en effet des représentations de pièces d’épouvante mettant en scène, à grands renforts d’effets spéciaux, des situations macabres, sanguinolentes, exagérées. Avec son intrigue resserrée autour d’un seul lieu (quelques mètres de route tout au plus) et son nombre très restreint de personnages, le film nous propose une espèce de scène de Grand-Guignol à ciel ouvert, et ce « huis clos » sous le cagnard permettra à Ryūhei Kitamura de mettre très rapidement sur les rails son petit jeu de massacre, tendu, excessif, drôle et sanglant à souhait.
Les morts très graphiques et autres mutilations grotesques se succèdent donc très rapidement à l’écran pour le plus grand plaisir du spectateur, et comme à son habitude, Kitamura ne lésine pas sur les mouvements de caméra, parfois complètement fous, pour dynamiser sa mise en scène. Brutal, ultra violent, extrêmement déviant, Downrange est presque conçu comme une attraction de fête foraine, destiné à faire réagir le public par des « ouuuuuh », des « ohooooo » et des « aaaaahh » à la découverte des diverses blessures que Kitamura et son co-scénariste Joey O’Bryan infligent aux protagonistes du récit. Cruel et vraiment réjouissant, Downrange s’impose donc comme un pur film de connivence avec le public : parfait pour inaugurer ou clôturer un festival dédié au cinéma d’horreur par exemple, et tout aussi parfait pour une soirée entre amis autour d’une pizza et de quelques bières. Une œuvre plaisir, hommage au grands noms oubliés du Grand-Guignol, ne cherchant ni à révolutionner le genre ni même forcément à le marquer durablement – juste à vous faire vibrer et vous marrer pendant 90 minutes…
Le Blu-ray
[4/5]
C’est Wild Side Vidéo qui nous propose aujourd’hui de découvrir Downrange en Blu-ray, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat ici est assez superbe : encodage en 1080p, définition au taquet, piqué d’une précision redoutable, couleurs éclatantes et saturées fidèles à la photo de Matthias Schubert… En trois mots, un excellent boulot. Même constat pour les pistes son, toutes deux encodées en DTS-HD Master Audio 5.1 : dynamiques, proposant des effets parfois surprenants, notamment sur les échos. La répartition et le placement des voix sont un peu plus subtils sur la version originale ; cela dit, les scènes de tension et les quelques fusillades -qui font tout le sel du métrage- déchirent qu’on les visionne en VO ou en VF. Pas de suppléments.