D’où viens-tu Johnny ?
France : 1963
Titre original : –
Réalisation : Noël Howard
Scénario : Yvan Audouard, Noël Howard, Christian Plume
Acteurs : Johnny Hallyday, Sylvie Vartan, Évelyne Dandry
Éditeur : TF1 Studio
Durée : 1h36
Genre : Policier
Date de sortie cinéma : 30 octobre 1963
Date de sortie DVD/BR : 5 juin 2018
Johnny Rivière est un jeune parisien au coeur pur, passionné de rock’n’roll. Le sous-sol d’un bar lui sert de salle de répétition, à lui et à ses musiciens, en échange de menus services qu’il rend au patron, M. Franck. Lorsqu’il comprend qu’il est manipulé par des truands, il se révolte et jette à la Seine un chargement de drogue qu’il était chargé de convoyer à son insu. Menacé de mort, il part se réfugier auprès des siens en Camargue, bientôt rejoint par sa fiancée Gigi mais aussi traqué par les malfrats qui se sont lancés à ses trousses. D’où bagarres, chevauchées, amour et chansons…
Le film
[3,5/5]
Très représentatif de l’insouciance d’un certain cinéma populaire français des années 60, D’où viens-tu, Johnny ? est un petit film conçu autour de la personnalité de Johnny Hallyday, dont la popularité venait tout juste d’exploser à l’époque. Développant une intrigue désuète confinant presque à la niaiserie pure et simple, le film de Noël Howard est à rapprocher des œuvrettes dans lesquelles évoluaient d’autres célébrités à l’époque, telles que Brigitte Bardot au début des années 50 par exemple, ou encore Joselito pour l’Espagne.
Conçu comme un véhicule commercial, pensé et achalandé afin de mettre en avant une poignée de nouveaux titres de Johnny, D’où viens-tu, Johnny ? dénote donc d’une conception très « décontractée » du cinéma. Volontiers décousue, la trame du film prend parfois des airs d’improvisation totale, comme si les séquences avaient été imaginées juste avant d’être tournées, ne disposant que d’un lien ténu entre elles, et passant du coq à l’âne sans se poser la moindre question de continuité, d’évolution ou même de la plus petite logique narrative.
Mais Johnny étant quasiment de tous les plans, le charme opère sans que le spectateur ne se pose finalement la moindre question. Bien sûr, l’écriture nonchalante du film lui confère un rythme extrêmement mal géré, comportant de grosses longueurs, mais l’ensemble conserve une naïveté irrésistible et développe tout au long de son récit une ambiance bon-enfant, s’offrant même le luxe de quelques idées plutôt amusantes (la Camargue filmée et présentée sur le mode « western »). Et puis bien sûr, il y a l’idole des jeunes, qui pousse la chansonnette, fait de la moto et du cheval, dompte les taureaux à mains nues et, bien sûr, emballe Sylvie Vartan et toutes les autres, qui tombent littéralement comme des mouches sous son charme fou.
Attachant, correctement mis en images (avec un passage du noir et blanc à la couleur après le générique de début), et même souvent assez drôle par son aspect suranné et excessif, D’où viens-tu, Johnny ? est un film taillé sur mesure pour un Johnny Hallyday encore tout jeune désireux de tout faire comme Elvis.
Le Blu-ray
[5/5]
C’est TF1 Studio qui vient d’avoir l’excellente idée de proposer aux cinéphiles français une vague de trois films mettant en scène Johnny Hallyday et restaurés en 4K, dont fait partie D’où viens-tu, Johnny ? ; force est de constater que l’image restaurée est de toute beauté, affichant un grain préservé et des couleurs superbes : les contrastes sont fins et affirmés, la première partie en noir et blanc s’avère tout aussi sublime, et le master semble débarrassé de tous les dégâts infligés par le temps (taches ou autres griffes…). Bref, la restauration est de qualité, et le résultat est extrêmement enthousiasmant. Côté son, la bande-son est proposée en DTS-HD Master Audio 2.0, mono d’origine. Les dialogues sont clairs et bien découpés, et les quelques titres chantés par Johnny sont parfaitement mis en avant.
Du côté des suppléments, on trouvera, outre la bande-annonce de rigueur, un retour sur les débuts de la carrière de Johnny Hallyday par Philippe Manoeuvre. Toujours captivant et enthousiaste, le journaliste évoque avec passion la « révolution » Johnny ainsi que ses premiers pas au cinéma, avant d’être rejoint par Jean-Jacques Debout, qui avait écrit la chanson « Pour moi la vie va commencer » que l’on entend dans le film. Les néophytes et les cinéphiles n’ayant jamais particulièrement suivi la carrière du rockeur préféré des français apprendront à coup sûr beaucoup de choses, et les spécialistes seront probablement également ravis de ce résumé des débuts de sa carrière. En deux mots comme en cent, c’est passionnant !
On notera également la présence d’un livret exclusif et inédit : carnet de tournage, le tournage du film en 40 photos commentées (36 pages).