Test Blu-ray : Destroyer

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Destroyer

 
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : Karyn Kusama
Scénario : Phil Hay, Matt Manfredi
Acteurs : Nicole Kidman, Toby Kebbell, Tatiana Maslany
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h01
Genre : Policier, Thriller
Date de sortie cinéma : 20 février 2019
Date de sortie DVD/BR : 20 juin 2019

 

Jeune détective de la police de Los Angeles, Erin Bell infiltra jadis un gang de braqueurs, mais sa mission se termina de façon tragique. Lorsque le chef de la bande refait surface, Erin va reprendre l’enquête pour comprendre les événements qui ont conduit au drame, pour apaiser ses démons intérieurs et finalement régler ses comptes avec celui qui l’a anéantie…

 


 

Le film

[4/5]

« The times they are a-changin’ » chantait Dylan, les temps changent, et ce qui faisait le « buzz » hier ne le fera plus forcément aujourd’hui. En 2003, quand Charlize Theron prenait le risque de s’enlaidir dans Monster, elle récoltait illico une nomination à l’Oscar, et remporterait d’ailleurs la prestigieuse statuette quelques mois plus tard. En 2018, quand Nicole Kidman a fait la même chose dans Destroyer, elle n’a finalement rencontré qu’une indifférence polie : sa prestation et sa performance physique semblent avoir laissé les médias de marbre, même si elle a tout de même été saluée par une nomination aux Golden Globes. Pourtant, on ne pourra que saluer le boulot des maquilleurs ayant œuvré sur le film de Karyn Kusama, dans le sens où ils sont parvenus à rendre un visage à peu près « humain » à l’actrice de 51 ans, dont l’apparence physique (nez, pommettes, lèvres, front…) semblait depuis quelques années plutôt modelée dans le but de ressembler à une extra-terrestre.

Mais la performance physique incroyable de Nicole Kidman – qui incarne ici un rôle d’épave de flic à l’apparence rugueuse traditionnellement plutôt réservé aux hommes – n’est pas la seule qualité de Destroyer. La façon dont le scénario de Phil Hayet et Matt Manfredi permet au spectateur de découvrir l’existence chaotique du personnage principal – ainsi que ses traumatismes et cicatrices du passé – est particulièrement intéressant, et renforce pour beaucoup l’atmosphère étouffante du film. Car Destroyer développe une ambiance crade, lourde, sentant presque physiquement le vomi : une ambiance « gueule de bois » à laquelle vient se greffer une violence sèche et brutale et un sentiment de vengeance dévastateur. Et si le film joue vraiment la carte de l’empathie vis-à-vis de son personnage principal, on reconnaitra également que les intrigues secondaires qui sont assez ingénieusement intégrées à l’ensemble. Ainsi, si le film bien sûr ne joue pas foncièrement la carte de l’originalité avec son personnage badass prêt à tout défoncer sur son passage pour rendre « justice » (Kidman s’impose en effet comme un Liam Neeson ou un Jason Statham au féminin), le tout est raconté et mis en images avec beaucoup de talent et d’efficacité. On notera également que la photo du film signée Julie Kirkwood est assez superbe.

Donc si vous aimez les films bourrins à l’ambiance oppressante ne lésinant pas sur la violence et les effets choc (avec en bonus une formidable scène de casse et, pour les amateurs, une scène de branlette bien glauque), n’hésitez-pas : Destroyer sera probablement le film de votre été en vidéo.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Immersif et visuellement époustouflant, proposant un « grand écart » formel entre les séquences se déroulant dans le passé et celles prenant place de nos jours, Destroyer méritait sans le moindre doute un encodage Blu-ray particulièrement soigné. Cela dit, les habitués des galettes éditées par Metropolitan Vidéo ne s’en faisaient pas trop quant à la qualité du transfert, et l’éditeur français prouve une nouvelle fois qu’ils avaient bien raison : le master Haute Définition nous étant proposé par l’éditeur se révèle une nouvelle fois absolument parfait. Les noirs sont denses et profonds, les couleurs explosent, et le piqué ainsi que la profondeur de champ sont d’une redoutable précision. Côté son, c’est l’immersion totale au cœur du film que l’on choisisse de le visionner en VF ou en VO, avec deux pistes DTS-HD Master Audio 5.1 survoltées. L’ambiance oppressante du film bénéficie d’un rendu acoustique époustouflant, dynamique, ample et riche en détails sonores, que cela soit durant les séquences purement atmosphériques ou pendant les scènes d’action.

Du côté des suppléments, Metropolitan nous propose de nous plonger au cœur du tournage du film avec un très intéressant making of d’un peu moins de vingt minutes, contenant d’excellentes interviews de l’équipe : Karyn Kusama, Phil Hay, Matt Manfredi, Nicole Kidman ou encore le maquilleur Bill Corso reviennent entre autres sur la performance de l’actrice principale et son apport au projet. On terminera avec la traditionnelle bande-annonce du film, accompagnée d’une série de bandes-annonces de films édités par Metropolitan Vidéo se déroulant à Los Angeles.

 

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