Dark tide
États-Unis, Royaume-Uni, Afrique du Sud, France, Allemagne : 2012
Titre original : –
Réalisation : John Stockwell
Scénario : Ronnie Christensen, Amy Sorlie
Acteurs : Halle Berry, Olivier Martinez, Luke Tyler
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h55
Genre : Thriller
Date de sortie DVD/BR : 15 décembre 2018
Après la mort de son mentor, tué par un requin, Kate est devenue guide touristique en Afrique du Sud. Paniquée à l’idée de retourner dans l’eau, elle a renoncé à sa passion. Mais le retour de son ex-mari bouleverse sa vie et l’oblige à affronter ses démons pour une dernière plongée au milieu des requins. L’expérience va virer au cauchemar…
Le film
[3,5/5]
Si le nom de John Stockwell réveille une vague lueur dans vos souvenirs de cinéphile, c’est à priori tout à fait normal : le jeune homme était un des deux acteurs principaux du Christine de John Carpenter en 1983, et tenait également un rôle dans Top gun en 1987. Si les années 90 ne furent pas une période très faste pour lui en tant qu’acteur, on avait néanmoins également pu suivre les débuts de sa carrière de réalisateur au tournant des années 2000 : une activité placée sous le signe du romantisme (Crazy/Beautiful en 2001) puis de l’eau, de l’eau et encore de l’eau (Blue crush en 2002, Bleu d’enfer en 2005). En 2006, son nom secoue la petite communauté des amateurs de cinéma de genre : son excellent petit film d’horreur exotique Turistas se voit littéralement massacré au montage par des producteurs indélicats. Pire encore : le film fait le tour du monde sous le titre Paradise lost dans cette version « producteurs » censurée et complètement remontée, propageant malheureusement à l’international une image erronée de son réel talent de cinéaste.
En 2010, il revient à son élément de prédilection : l’eau ; mais en bon fan de cinéma de genre, il profite du buzz autour de The reef (Andrew Traucki, 2009) pour confronter Halle Berry et Olivier Martinez à de bons vieux requins agressifs, le tout sur le mode réaliste. Mais John Stockwell est un vrai poissard, et son film, intitulé Dark tide, ne sortira finalement qu’en 2012 un peu partout dans le monde après d’incessants atermoiements de ses producteurs et distributeurs ; le pire dans l’histoire est que son film rencontrerait le public dans une version à nouveau remontée et raccourcie d’environ 25 minutes. Les amateurs de cinéma à domicile ont probablement déjà eu l’occasion de voir le film en Blu-ray ou DVD dans les « Bacs à soldes » de la grande distribution ou des magasins d’achats / ventes aux particuliers (genre Cash Converters, Easy Cash, etc), puisque Dark tide était disponible en vidéo au Bénélux depuis quelques années, dans une édition techniquement faiblarde et en version « courte ».
Première chose donc si vous visionnez Dark tide pendant les fêtes dans la chaleur cosy de votre foyer doux foyer : ne vous étonnez pas si vous trouvez qu’Halle Berry « fait jeune » : elle avait en effet huit ans de moins au moment du tournage. Idem pour Olivier Martinez, qui est aujourd’hui âgé de 79 ans et se déplace avec un déambulateur. Bon, OK, peut-être pas. Mais toute plaisanterie mise à part, la bonne nouvelle cependant est bel et bien que grâce à Metropolitan Vidéo, on puisse enfin découvrir le film dans sa version intégrale en France. On l’a évoqué un peu plus haut, la source d’inspiration principale de John Stockwell sur le tournage était probablement The reef, qu’il a voulu reproduire en mode « bigger and louder », avec un budget nettement plus confortable. Autrement dit, on a un peu en face de nous l’anti-Sharknado. Ici les requins sont présentés de façon réaliste, de même que les personnages, que les auteurs du film Ronnie Christensen et Amy Sorlie s’efforcent de présenter de façon crédible : deux solitudes créées par un événement dramatique s’efforçant de se « reconstruire » et d’aller de l’avant en repartant en mer. L’idée est intéressante, et le film prendra par moments des allures de quasi-documentaire, surtout durant sa première moitié, d’autant que Stockwell n’a vraiment pas son pareil quand il s’agit de filmer l’eau et/ou les paysages idylliques. Durant sa deuxième heure, les attaques de requins se multiplieront, et qu’on se rassure, le spectacle et l’efficacité seront bel et bien de la partie, même si l’ensemble y perd un peu en originalité.
Le Blu-ray
[4/5]
On ne s’attendait plus tellement à le voir débarquer en vidéo en France, mais Dark tide sort donc tout de même en cette fin d’année 2018 sur format Blu-ray, sous la bannière de Metropolitan Vidéo. Et comme à son habitude, l’éditeur nous livre une galette Haute-Définition très soignée : côté image, le master s’avère propre et bien défini ; le piqué est d’une précision à couper le souffle et les couleurs vraiment éclatantes. Les contrastes et la gestion des noirs ont été tout particulièrement soignés, les quelques scènes nocturnes affichent en effet une forme redoutable. Côté son, la VF et la VO sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1 sur la version « courte » du film (1h30), toutes deux étant parfaitement claires, anxiogènes et tout particulièrement fines et bien spatialisées : l’immersion pour le spectateur est vraiment optimale.
Du côté des suppléments, on se ravira donc de pouvoir découvrir la « version longue » en VOST et DTS-HD Master Audio 5.1. Il va sans dire que l’on vous conseille de privilégier cette version du film qui, malgré ses 25 minutes de plus au compteur, propose un rythme globalement mieux géré et ne souffre paradoxalement pas des longueurs que l’on peut ressentir devant la version courte, grâce notamment à une meilleure caractérisation des personnages.