Crimson Peak
États-Unis : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Guillermo Del Toro
Scénario : Guillermo Del Toro, Matthew Robbins
Acteurs : Mia Wasikowska, Tom Hiddleston, Jessica Chastain
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h59
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 14 Octobre 2015
Date de sortie DVD/BR : 24 février 2015
Dans l’Etat de New-York à Buffalo, une jeune romancière, Edith Cushing, vit dans la haute société de la ville avec son père, Carter Cushing. Depuis sa plus tendre jeunesse, elle est hantée par la mort de sa mère qui apparaît de temps à autre, lui indiquant qu’elle doit se méfier de « Crimson Peak ». Amoureusement tiraillée entre le promis Docteur McMichael et le mystérieux Sir Thomas Sharpe, elle opte finalement pour ce dernier à l’assassinat de son père. Elle décide donc de quitter les Etats-Unis et de rejoindre l’Angleterre pour y suivre son mari et sa belle-sœur, Lady Lucille Sharpe, dans un bien étrange et immense manoir visiblement en état de dégradation…
Le film
[4,5/5]
« Ghosts are real, that much I know. I’ve seen them all my life ». Tels sont les mots qui ouvrent Crimson Peak, et le moins que l’on puisse dire, c’est que dès les premières minutes de son film, Guillermo Del Toro donne le ton : les fantômes existent – il s’active dès lors à en donner la frontale démonstration. Comme pour Pacific Rim, qui plongeait le spectateur au cœur des batailles de monstres géants dès les premières minutes du film, Del Toro choisit de ne pas suivre la voix de la rationalité : on n’aura point ici de progression du mystère, de non-dits et d’angoisse progressant par petites touches, non – respectant son public et surtout ses attentes, le cinéaste mexicain choisit de plonger le spectateur dans le surnaturel d’entrée de jeu. Ainsi, son héroïne est déjà convaincue de l’existence des fantômes avant même son arrivée dans le manoir gothique servant de décor –et presque de personnage principal– au film.
Avec ce parti pris, Guillermo Del Toro prend le contrepied absolu d’un genre très codifié auquel il a pourtant contribué à donner ses lettres de noblesse au fil des années (le film de fantômes « moderne », à l’espagnole) pour opérer un retour aux sources, aux fondamentaux du genre. Car Crimson Peak respire l’amour du genre et de ses grands chefs d’œuvres, des classiques Universal à l’univers flamboyant de la Hammer dans les années 50/60 : une magnifique demeure de style gothique, des murs qui saignent, des portes qui grincent, des aristocrates déchus, du sadisme et de folie meurtrière… Les décors et la mise en scène sont au diapason, nous offrant des plans littéralement somptueux, chaque étage du manoir ayant son propre style visuel. On nage en plein Hammer / Amicus, on pense à Roger Corman et son cycle Poe bien sûr, mais également à Mario Bava époque Le corps et le fouet… Formellement sublime, narrativement abouti, rythmé et généreux, Crimson Peak est un pur plaisir pour les fans de ce cinéma disparu. Une merveille.
Le Blu-ray
[5/5]
Côté Blu-ray, la sublime photo est bien rendue par un transfert aux petits oignons mitonné par Universal Pictures : les séquences de jours affichent des couleurs très chaudes aux contrastes poussés dans leurs derniers retranchements, et un niveau de détail assez époustouflant. Les passages nocturnes sont tout aussi sublimes, sans aucune baisse de définition à déplorer. Un sans faute absolu ! Niveau son, si la VF est proposée dans un « simple » mais solide mixage DTS 5.1, la VO quant à elle s’offre un mixage en DTS-X (c’est d’ailleurs le premier Blu-ray français à proposer cette spectaculaire nouvelle norme audio à 11.2 canaux !), qui sera, faute de matériel adéquat, décodé dans un DTS-HD Master Audio 7.1 aux dimensions épiques : l’immersion est optimale pour le spectateur, la spatialisation joue la carte de l’ambiance, de l’efficacité et de la finesse : la pure démo acoustique. La galette idéal pour le film « plaisir » par excellence : que demander de plus ?
Des bonus de qualité, me répondrez-vous. Et comme à son habitude, Guillermo Del Toro a particulièrement soigné l’interactivité de son bébé, avec des heures de suppléments revenant sur quasiment toutes les étapes de la production. On commencera par un riche commentaire audio du réalisateur, enthousiaste et passionnant, durant lequel le cinéaste évoque avec dans le détail ses inspirations, son implication dans le projet et ses volontés en termes de mise en scène. On passera rapidement sur la courte poignée de scènes coupées, pour s’attarder d’avantage sur les diverses featurettes et autres modules documentaires qui reviennent sur divers éléments du film.
Dans Je me souviens de Crimson Peak, Del Toro et ses acteurs reviennent sur divers éléments précis des décors, en évoquant leur caractéristiques et parfois même leur utilité narrative. Dans Une première pour une romance gothique et La lumière et les ténèbres de Crimson Peak, les mêmes intervenants reviennent sur le « genre » gothique et sur la sublime photographie du film. Du gothique fait main est un module sur les costumes, et Une chose vivante s’attarde plus précisément sur le hall du manoir. Le module Prenez garde à Crimson Peak suit l’acteur Tom Hiddleston pendant la construction du décor, et Les fantômes de Crimson Peak revient sur les apparitions de fantômes du film, mélangeant habilement les effets spéciaux numériques et les effets réalisés à même le plateau. Un tour du propriétaire on ne peut plus complet !
On notera également la présence d’une piste audio DTS Headphone:X pour profiter du film en son 11.1 via un casque stéréo – last but not least, et avis aux collectionneurs, Crimson Peak est disponible en Steelbook.
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