Comme des garçons
France : 2018
Titre original : –
Réalisation : Julien Hallard
Scénario : Jean-Christophe Bouzy, Julien Hallard
Acteurs : Max Boublil, Vanessa Guide, Bruno Lochet
Éditeur : France Télévisions Distribution
Durée : 1h30
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 25 avril 2018
Date de sortie DVD/BR : 5 septembre 2018
Reims, 1969. Paul Coutard, séducteur invétéré et journaliste sportif au quotidien Le Champenois, décide d’organiser un match de football féminin pour défier son directeur lors de la kermesse annuelle du journal. Sa meilleure ennemie, Emmanuelle Bruno, secrétaire de direction, se retrouve obligée de l’assister. Sans le savoir, ils vont se lancer ensemble dans la création de la première équipe féminine de football de France…
Le film
[4,5/5]
Sorti dans 230 salles en France le même jour qu’Avengers : Infinity war, le rouleau-compresseur aux cinq millions d’entrées, Comme des garçons n’a certainement pas eu la carrière qu’il méritait dans les salles obscures. Réponse française et « footballistique » à ce que représentait Battle of the sexes pour le tennis aux États-Unis, le film de Julien Hallard dresse, sur le mode du feel good movie décalé, une reconstitution toute personnelle des débuts du football féminin dans l’hexagone à l’orée des années 70.
A la fois drôle et assez profond dans les thématiques qu’il aborde, Comme des garçons est un film à l’ambiance familiale, dont la particularité est de s’imposer comme un véritable film « choral », à la fois porté par les performances de Max Boublil et Vanessa Guide, mais également par tout un tas de seconds-rôles épatants, de l’équipe des « filles de Reims » à Bruno Lochet ou Luca Zingaretti (Commissaire Montalbano), en passant par le toujours excellent Wilfred Benaïche, qui retrouve pour l’occasion l’époque et le genre de personnage qu’il incarnait dans la série Au service de la France.
De plus, Julien Hallard, grand habitué du court-métrage (il en a réalisé huit depuis 2003 avant de se lancer dans le grand bain du long), a acquis au fil des années une expérience toute particulière en ce qui concerne le « rythme » de la narration, et nous propose de fait une réalisation enlevée et ambitieuse, qui parvient à dynamiser même les passages les plus calmes du film. Au final, grâce à ses personnages à la fois décalés et vraiment attachants, Comme des garçons s’impose sans peine comme l’une des comédies populaires les plus attachantes de l’année 2018. A découvrir de toute urgence !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Croisons pour les doigts que les cinéphiles français se ruent en masse sur le Blu-ray de Comme des garçons, disponible depuis le 5 septembre sous les couleurs de France Télévisions Distribution. Ils auraient bien raison de le faire en tous cas, non seulement parce que cette petite bulle de bonheur cinématographique le mérite, mais également parce que la galette Haute Définition proposée par l’éditeur français est tout à fait remarquable. D’une belle précision, l’image du film affiche un piqué et une colorimétrie respectant à la lettre la photo légèrement désaturée voulue par le directeur photo Axel Cosnefroy. Côté son, même si le menu n’annonce qu’un mixage Dolby Digital 5.1, le Blu-ray nous permettra tout de même bel et bien d’apprécier le film en DTS-HD Master Audio 5.1. Le dynamisme de l’ensemble est plaisant, avec quelques effets surround et des voix bien réparties et toujours parfaitement claires.
Dans la section suppléments, on trouvera non pas la bande-annonce à laquelle on se serait attendu mais deux courts-métrages de Julien Hallard, qui plus est proposés en HD, c’est à dire dans des conditions assez exceptionnelles. On commencera avec Cheveu (2010, 17 minutes), qui s’avère un joli petit film sur les retrouvailles entre un père et un fils sous le prétexte d’une chute de cheveux aussi inattendue qu’anticipée. Un poil sur-signifiant dans son genre (et ses plans sur la mère disparue qui durent, qui durent…), le film atteint néanmoins son but et permet à Franc Bruneau de livrer une belle prestation d’acteur, mi-lunaire, mi-paumé. Plus intéressant et beaucoup plus ambitieux, People are strange (2014, 20 minutes) met à nouveau en scène Franc Bruneau dans la peau d’un sosie de Jim Morrison organisant des visites de sa tombe au père Lachaise. Avec sa forme de semi-road movie romantique, le film s’avère très amusant, et dénote d’un attachement certain de Julien Hallard pour les marginaux, ou du moins les originaux bien conscients de « qui ils sont » et de ce qu’il veulent. On notera également que le film nous permet de revoir Estéban, acteur à la diction très particulière que nous avions découvert l’année dans Les ex de Maurice Barthélémy.