Comancheria
États-Unis : 2016
Titre original : Hell or high water
Réalisateur : David Mackenzie
Scénario : Taylor Sheridan
Acteurs : Jeff Bridges, Ben Foster, Chris Pine
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h42
Genre : Policier, Thriller
Date de sortie cinéma : 7 septembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 25 janvier 2017
Après la mort de leur mère, deux frères organisent une série de braquages visant uniquement les agences d’une même banque. Ils n’ont que quelques jours pour éviter la saisie de leur propriété familiale, et comptent rembourser la banque avec son propre argent. A leurs trousse, deux Texas Rangers déterminés à les faire tomber…
Le film
[4,5/5]
Avec Sang pour sang en 1984, les frères Coen ont créé un modèle de « Néo-Film Noir », polar moderne et contemplatif, teinté d’humour noir et de road movie, dans un style qu’ils n’ont cessé d’affiner au fil des ans jusqu’au superbe No country for old men (2007). Dans le sillage des frangins Coen, on a vu quelques cinéastes nous proposer des polars assez similaires, mettant en scène des personnages de truands à la petite semaine dans les bourgades les plus reculées de l’Amérique profonde, au Texas bien sûr, mais également dans d’autres états des États-Unis. On pense bien sûr au cinéma de John Dahl dans les années 90 (Kill me again en 1989, Red Rock West en 1993), mais également à Un plan simple (Sam Raimi, 1998), à Killing fields (Ami Canaan Mann, 2011) ou encore à Cold in July (Jim Mickle, 2014).
Comancheria est le dernier représentant du genre à atterrir sur nos écrans. Comme No country for old men, le film de David MacKenzie met en scène un ranger fatigué, à quelques jours de la retraite, dans les paysages arides du Nouveau Mexique et de l’Ouest du Texas. Là où le film se démarque de son modèle en revanche, c’est dans sa façon de traiter sur un pied d’égalité les braqueurs et les deux rangers qui les traquent – on s’attache ainsi aux personnalités et aux motivations des uns comme des autres. Le scénariste Taylor Sheridan (Sicario) s’attarde également beaucoup plus sur le côté « social » de son récit, avec une dénonciation assez féroce d’une Amérique post-crise des subprimes, ruinée, désolée, où tous les personnages (qu’ils soient du bon ou du mauvais côté de la loi) déplorent la mainmise des banques sur le pays tout entier.
Habilement mis en scène, se déroulant sur un rythme très bien tenu et proposant régulièrement des plans assez superbes, Comancheria est un excellent polar, drôle, tendu et attachant, auquel il ne manque au final qu’une petite étincelle de folie supplémentaire pour devenir un classique immédiat.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Côté Blu-ray, la sublime photo de Comancheria signée Giles Nuttgens est littéralement magnifiée par un transfert aux petits oignons que nous propose aujourd’hui Wild Side : le master affiche une forme insolente, le piqué et le niveau de détail sont d’une précision assez époustouflante, les couleurs au top, il y a franchement de quoi s’extasier devant une galette qui rend hommage aux compositions de plans d’une beauté souvent étonnante. Niveau son, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 redoutablement spatialisés. L’immersion est totale et pour qui apprécie le film, c’est un véritable bonheur, les effets sont dynamiques et nombreux, et le rendu acoustique affiche une ampleur vraiment inédite. On privilégiera naturellement la VO, ne serait-ce que pour apprécier à sa juste valeur la performance générale du casting.
Dans la section suppléments, le Blu-ray nous propose, en plus de la traditionnelle bande-annonce, un ensemble d’entretiens avec l’équipe du film, faisant le tour des différents éléments marquants du tournage en une vingtaine de minutes – c’est certes assez orienté « promo », mais globalement assez intéressant pour ne jamais nous donner envie de zapper.