Cinquante nuances plus claires
États-Unis : 2018
Titre original : 50 shades freed
Réalisation : James Foley
Scénario : Niall Leonard
Acteurs : Dakota Johnson, Jamie Dornan, Eric Johnson
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h51
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 7 février 2018
Date de sortie DVD/BR : 7 juin 2018
Pensant avoir laissé derrière eux les ombres du passé, les jeunes mariés Christian et Ana profitent pleinement de leur relation tortueuse et partagent une vie de luxe. Mais alors qu’Anastasia commence tout juste à s’adapter à son nouveau rôle de Madame Grey et que Christian s’ouvre finalement à elle, de nouvelles menaces viennent mettre en péril leur vie commune avant même qu’elle n’ait débuté…
Le film
[3/5]
S’il faut admettre qu’il s’agit d’un cas de figure relativement rare, il existe cependant certains romans qui « gagnent » indubitablement à se voir adaptés au cinéma. Il s’agit là d’un vaste et interminable débat, que nous ne ferons ici qu’effleurer du doigt, mais beaucoup d’observateurs conviendront avec l’auteur de ces lignes de la faiblesse d’écriture qui caractérisait la trilogie littéraire d’E.L. James initiée par le roman 50 nuances de Grey, qui se révéla contre toute attente un immense succès de librairie, confinant presque au phénomène de société. Suivant les pérégrinations érotiques d’une jeune femme dont la particularité était d’être une geignarde de première, les trois premiers romans développaient une bien piètre image de la femme contemporaine. La trame sentimentalo-érotique s’étant largement essoufflée à la fin du deuxième livre, qui mêlait la découverte des délices du « plug anal » et l’annonce du mariage d’Ana et de Christian Grey ; le troisième roman 50 nuances plus claires ajoutait donc aux ébats des jeunes mariés une espèce d’intrigue vaguement policière, un mystère de seconde zone qui permettait enfin à E.L. James de proposer autre chose que les sempiternelles remises en question de sa pleureuse d’héroïne, qui se découvrait de plus enceinte dans ce volume.
Il y a donc un « méchant » au cœur de 50 nuances plus claires ; de fait, on comprend parfaitement le choix de James Foley pour la mise en scène de l’adaptation cinématographique de ce nouvel opus : rompu à l’exercice de la série TV depuis quelques années, mais comptant également à son palmarès quelques thrillers 90’s tirant vaguement vers le sulfureux (Fear, Dangereuse séduction), le cinéaste a su prouver qu’il était capable de livrer des spectacles carrés, solides, semblant répondre parfaitement aux exigences du public ciblé par le film. Peu importe donc si le jeu des acteurs apparaît toujours vaguement raide et guindé, peu importe si le scénario apparaitra comme cousu de fil blanc et les thématiques un peu fatiguées, même pour les spectateurs n’ayant pas lu le livre : on ne pourra que s’incliner devant la nette supériorité de cette version cinéma par rapport aux livres, et surtout, les amateurs de la « saga » 50 nuances seront probablement aux anges – c’est bien là l’essentiel.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Comme dans le cas des deux premiers films de la série, le Blu-ray de 50 nuances plus claires édité par Universal Pictures nous propose une image de qualité : le transfert 1080p est riche d’un niveau de détails exceptionnel, le piqué est d’une précision absolue, les textures sont particulièrement bien rendues et les couleurs sont littéralement explosives, avec une palette chaude, intense et saturée, relevée par des contrastes solides et des noirs profonds. Aucune pétouille ou défaut d’encodage n’est à déplorer, c’est du très très beau travail technique. Côté son, le film de James Foley s’imposera avant tout en V.O puisque cette dernière dispose d’un impressionnant mixage DTS:X (que les amplis non équipés décoderont en DTS-HD Master Audio 7.1). En termes de spectacle sonore multi-canal, la VO affiche donc une spatialisation complètement folle et des basses omniprésentes, en particulier durant la scène prenant place dans le club, qui s’impose comme à la fois spectaculaire et extrêmement fine dans le placement des voix. Mais la VF n’a pas à rougir puisque l’éditeur nous propose également un mixage DTS-HD Master Audio 7.1 dans la langue de Molière : l’immersion est optimale pour le spectateur, la spatialisation joue la carte de l’ambiance et du grand spectacle acoustique avec une efficacité jamais démentie.
Du côté des suppléments, Universal Pictures nous propose, outre la possibilité de voir et revoir le film dans son montage cinéma (du cul, du cul, du cul) ou dans sa version longue (cinq minutes de cul supplémentaires), on trouvera une scène coupée intitulée « suçon et pardon », un module de making of en neuf parties revenant en un peu plus d’une demi-heure sur les scènes clés du film, une featurette au cœur de laquelle Dakota Johnson et Jamie Dornan évoquent leurs personnages dans le film, et une conversation « intime » entre E.L. James (auteure de la série de bouquins) et Eric Johnson (qui joue Jack Hyde, le méchant du film) enregistrée lors d’une avant-première de 50 nuances plus claires. On terminera avec trois clips vidéo : ceux de « For you » de Liam Payne & Rita Ora, « Capital letters » de Hailee Steinfeld & BloodPop® et « Heaven » de Julia Michaels. Les allergiques à la pop romantique matinée de dance music peuvent passer leur chemin. Le tout est naturellement proposé en Haute Définition et VOST.