Test Blu-ray : Captive State

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Captive State

 
États-Unis : 2019
Titre original : –
Réalisation : Rupert Wyatt
Scénario : Erica Beeney, Rupert Wyatt
Acteurs : John Goodman, Ashton Sanders, Vera Farmiga
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h49
Genre : Science-fiction
Date de sortie cinéma : 3 avril 2019
Date de sortie DVD/BR : 3 août 2019

 

Les extraterrestres ont envahi la Terre. Occupée, la ville de Chicago se divise entre les collaborateurs qui ont juré allégeance à l’envahisseur et les rebelles qui les combattent dans la clandestinité depuis dix ans…

 


 

Le film

[3,5/5]

Captive State est un film déroutant. Au contraire de nombreux films Hollywoodiens évoluant dans le genre de la science-fiction (et du film « d’invasion »), le scénario de Erica Beeney et Rupert Wyatt s’avère suffisamment ambitieux pour développer des personnages complexes, aux motivations troubles – sinon floues – et dont on ne parvient pas réellement à déterminer de quel « côté », dans quel camp ils se situent. Le personnage de John Goodman est à ce titre – et encore plus que celui du héros incarné par Ashton Sanders – particulièrement tordu dans sa façon de raisonner et d’envisager ses relations aux autres, au point que l’on pourrait même se mettre à penser un temps que sa psychologie est « complexifiée » jusqu’à l’absurde. Un temps seulement, car les choses prendront tout leur sens au second visionnage, qui éclairera d’une façon assez lumineuse le cheminement machiavélique de sa pensée, déconstruisant son existence à la façon d’un joueur d’échecs ayant toujours un ou deux coups d’avance sur ses adversaires.

La construction de l’intrigue de Captive State est donc particulièrement axée sur les personnages et leur façon d’envisager une existence de captivité, subissant la surveillance constante des « législateurs », extra-terrestres installés sur Terre et en pillant l’essentiel des ressources naturelles. Par conséquent, le film de Rupert Wyatt ne privilégiera pas forcément la tension ou l’action à outrance, au point même que la plupart des scènes d’action du film sentent un peu le « rajout » opéré par des producteurs inquiets d’éventuelles difficultés quant au retour sur investissement ; on pense naturellement à la scène d’ouverture du film, qui débute sur les chapeaux de roues avec une séquence de panique générale suivie d’une attaque d’extra-terrestres (arborant un look pour le moins singulier) pour finalement embrayer avec un générique nous emmenant neuf ans plus tard – Rupert Wyatt s’intéresse finalement peu à l’apparence physique de ses extra-terrestres, et ne s’attardera pas non plus sur leurs interactions avec l’espèce humaine, quelles qu’elles soient (guerre, reddition, coexistence, communication, tout cela ne nous est pas montré).

Le film est au contraire construit sur ses personnages et sur l’idée d’une résistance plongée dans l’ombre et l’illégalité œuvrant non pas à renverser le régime autoritaire en place mais à créer « l’étincelle » qui mènera à la prise de conscience qu’une révolte est possible, et pourra de fil en aiguille mener au soulèvement populaire. Suivant des « idées », des manipulations, des projets en mouvement destinés à modifier l’état du monde, Captive State ne suit pas la direction que l’on attendait. Par conséquent, pour le public, le film de Rupert Wyatt pourra s’avérer soit absolument fascinant, soit peu attrayant et difficile d’accès – mais il s’agit là du prix à payer pour avoir su imposer des choix narratifs ambitieux destinés à « dépassionner » le récit d’invasion, et refusant que le public puisse trop facilement s’identifier aux personnages et plonger corps et âme au cœur du monde proposé par le film.

 

 

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray de Captive State édité par Metropolitan Vidéo nous propose véritablement une expérience Home Cinéma au taquet : l’image est superbe, même dans ses passages les plus sombres, et rend parfaitement hommage à la sublime photo du film, sombre et désaturée, signée Alex Disenhof. La définition est précise, les couleurs sont respectées à la lettre, et même durant les séquences les plus chaotiques à l’écran (fumée, couleurs vives qui tranchent net), le master tient la route et nous ravit pleinement les mirettes. Côté son, les deux mixages (VF/VO) sont comme d’habitude avec l’éditeur proposés en DTS-HD Master Audio 5.1, et savent en imposer au spectateur, avec des passages littéralement tonitruants et des effets dynamiques de toutes parts. Un superbe boulot.

Dans la section suppléments, et outre un commentaire audio de Rupert Wyatt et David Crockett (producteur) malheureusement proposée sans sous-titres français, l’éditeur français nous propose deux featurettes d’environ cinq minutes, qui reviendront les influences du film, l’amour du genre de Rupert Wyatt, la structure du film, les acteurs, les personnages, le budget du film et le fait de devoir composer avec des effets visuels limités, le design des extra-terrestres, etc. On terminera ensuite avec une sélection de bandes-annonces de films édités chez Metropolitan Vidéo.

 

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