Breathe
États-Unis : 2024
Titre original : –
Réalisation : Stefon Bristol
Scénario : Doug Simon
Acteurs : Milla Jovovich, Jennifer Hudson, Quvenzhané Wallis
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h44
Genre : Science-Fiction
Date de sortie DVD/BR : 16 octobre 2024
Maya et sa fille sont obligées de vivre sous terre après que la Terre ait été rendue inhabitable par un manque d’oxygène. Seuls de brefs voyages à la surface sont possibles grâce à une combinaison à oxygène ultramoderne fabriquée par le mari de Maya, Darius, qu’elle présume mort. Lorsqu’un couple mystérieux arrive, prétendant connaître Darius, Maya accepte de les laisser entrer dans leur bunker, mais sont-ils vraiment ce qu’ils semblent être ?
Le film
[3/5]
En 2019, le scénario de Breathe signé Doug Simon figurait déjà sur la prestigieuse « Black List » Hollywoodienne, recensant les meilleurs scénarios n’ayant pas encore été produits. Le projet devrait cependant attendre 2022 avant d’obtenir le « Feu vert » des studios, et après une longue période de post-production, le film débarqua finalement en VOD et sur Amazon Prime Vidéo en avril 2024.
Le casting de Breathe comprend assurément quelques stars : on note ainsi la présence de Sam Worthington (Avatar, Terminator : Renaissance), Jennifer Hudson (Confirmation), Milla Jovovich (Le Cinquième Élément, Resident Evil – Chapitre final, Monster Hunter, Hellboy) ou encore du rappeur Common (John Wick 2). On notera également la présence de Quvenzhané Wallis, découverte dans le remake d’Annie il y a presque dix ans maintenant, et de Raúl Castillo, vu dans À couteaux tirés et dans Un Homme en colère, le remake du Convoyeur signé Guy Ritchie.
Cependant, la vraie star du film n’est probablement pas un des protagonistes « humains » de Breathe, mais bel et bien le futur dystopique qu’il nous donne à voir : un monde désolé, ravagé par la guerre et/ou une catastrophe climatique (le script laisse volontairement cette question dans le flou total), et qui s’affiche à l’écran sous la forme d’un monde poussiéreux, désert, et rempli de filtres orange/jaune qui appuient volontiers son côté étouffant.
Visuellement, Breathe pourra donc faire illusion auprès des amateurs de science-fiction, et ce même si le traitement visuel apporté à l’histoire par le réalisateur Stefon Bristol et son directeur photo Felipe Vara de Rey rappelle énormément celui de Hell (Tim Fehlbaum, 2011), à la différence près que le film suisse-allemand avait pour lui la cohérence d’une intrigue post-nuke intrinsèquement liée au soleil, ce qui n’est pas le cas ici : l’absence d’oxygène n’explique pas pourquoi le monde est devenu tout orange, pas plus qu’elle n’explique pourquoi elle implique que des personnages se déplaçant à la surface doivent prévoir sept heures pour parcourir une distance de trois kilomètres, comme cela est exposé dans les premières minutes du film.
La cohérence n’est donc pas forcément le point fort de Breathe, qui enchaîne à l’écran à peu près tous les clichés des films post-nuke de série B de ces quinze dernières années, et qui de plus nous propose non pas d’explorer l’univers extérieur, plein de promesses, mais au contraire reste désespérément collé tout au long de son intrigue autour d’un seul bunker, qui sera assailli de personnages irritables confrontés à des questions de vie et de mort. Comme dans The Divide ou 10 Cloverfield Lane, on ne quittera finalement quasiment jamais le bunker, le film y orchestrant une série de confrontations plus ou moins intéressantes afin d’essayer de maintenir le rythme et le suspense.
Histoire de nous livrer une intrigue à taille humaine, Breathe orchestre dans son récit un drame familial mettant en scène Maya (Jennifer Hudson) et sa fille Zora (Quvenzhané Wallis), qui cohabitent dans la douleur depuis que la disparition du père de famille Darius (Common). Oubliant parfois les enjeux implicités par le contexte « extérieur » (la fin du monde, la survie, etc), le film se concentre de fait pas mal sur les tensions qui existent entre la mère têtue et son adolescente rebelle. Par la suite, avec l’arrivée dans le bunker de Milla Jovovich et Sam Worthington, Breathe prendra des allures de « Home Invasion », suivant la lutte pour le contrôle de l’endroit.
Malheureusement, le récit évolue lentement, souffrant d’une écriture en mode « pilote automatique » se contentant d’enchaîner les poncifs sans jamais chercher à surprendre. Reste donc les décors apocalyptiques du film, très soignés, que l’on pourra d’ailleurs étendre à la facture visuelle de l’ensemble, qui vous plaira si vous aimez le orange et le bleu. Ne dit-on pas d’ailleurs avec le poète que la Terre est bleue comme une orange ? Et Breathe de se créer une filiation inattendue avec Paul Éluard…
Le Blu-ray
[4/5]
Après une petite période d’exclusivité sur Amazon Prime Vidéo, Breathe vient d’arriver au format Blu-ray, sous les couleurs de M6 Vidéo. Techniquement, le transfert Haute-Définition du film est extrêmement recommandable : la compression est parfaite, le master est littéralement éblouissant, et le rendu crève l’écran. Un véritable feu d’artifice de couleurs (enfin, surtout d’orange et de bleu), auquel le caractère précis de la HD offre réellement un écrin imparable. Sur ce support, il n’y a aucun doute que visuellement, le film mettra volontiers tout le monde d’accord. Côté son, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, et les deux versions possèdent le coffre nécessaire pour convaincre à 100%. Puissance et ampleur sont au rendez-vous, et le spectateur se retrouvera en pleine immersion au cœur de ce monde post-nuke bleu comme une orange.