Boy kills World
États-Unis, Afrique du Sud, Allemagne : 2023
Titre original : –
Réalisation : Moritz Mohr
Scénario : Tyler Burton Smith, Arend Remmers
Acteurs : Bill Skarsgård, Jessica Rothe, Michelle Dockery
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h51
Genre : Action
Date de sortie DVD/BR : 11 octobre 2024
Boy est un sourd-muet à l’imagination débordante. Lorsque sa famille est assassinée, il s’échappe dans la jungle et est entraîné par un mystérieux chaman à réprimer son imagination enfantine et à devenir plutôt un instrument de la mort…
Le film
[4,5/5]
Se plaçant quelque-part à la croisée des chemins entre le film d’action de cascadeurs et le cartoon live, Boy kills World ne s’adresse assurément pas à tous les publics. Pour autant, les spectateurs avides de sensations fortes ayant été biberonnés aux comics, au cinéma d’exploitation et aux jeux vidéo trouveront assurément dans le premier film de Moritz Mohr un divertissement des plus rafraîchissants, qui trouvera assurément sa place au panthéon des films les plus jouissifs et les plus décalés de l’année.
On les entend déjà, les pisse-froid qui hurlent à la mort que Boy kills World, ce n’est pas du cinéma. On affirme au contraire que c’est aussi du cinéma, et qu’en termes de plaisir immédiat, on fait difficilement mieux que ce gros ride déjanté, qui s’amuse des codes du genre, expédiant son introduction en quatrième vitesse pour se concentrer sur l’essentiel : la bagarre ! D’un point de vue narratif, le film est conçu comme un jeu vidéo, et plus précisément comme un « beat’em all » : à chaque niveau étape de sa quête, Boy, le héros sourd-muet incarné par Bill Skarsgård, devra affronter toute une série d’adversaires avant d’affronter le « boss » de fin.
Comme dans tout bon beat’em all qui se respecte, le film déplacera Boy dans des décors très différents et volontairement iconiques : le hangar, la réception, le plateau TV, le QG du méchant. Chaque séquence de possède Boy kills World sa propre atmosphère visuelle, et chaque décor nous offre son lot d’armes incongrues, avec à chaque fois un adversaire plus coriace que les autres en fin de parcours : le soldat zombie, June 27, le capitaine, le Shaman, etc. Derrière la caméra, Moritz Mohr et son camarade Dawid Szatarski (qui assure la chorégraphie des combats) déploient une ingéniosité assez remarquable, allant autant chercher du côté de la modernité d’un John Wick que de la fantaisie d’un Jackie Chan période 80/90.
Pour le reste, Boy kills World prend place dans un univers dystopique qui ne sera pas sans rappeler celui développé par Suzanne Collins sur sa saga Hunger Games, l’originalité et le décalage venant le plus souvent de la voix off du film, qui nous éclaire sur les pensées de Boy, et qui sera l’objet de nombreux gags. Mais les passages les plus drôles du film tournent incontestablement autour du personnage de Benny, incarné par Isaiah Mustafa. Celui-ci étant barbu, Boy ne parvient jamais correctement à lire sur ses lèvres : le running-gag consistant à mettre en images les propos absurdes et incohérents que Boy comprend lorsque Benny s’exprime est vraiment extrêmement efficace.
Du côté des acteurs, aux côtés de l’excellent Bill Skarsgård (qui s’exprime en off avec la voix de Harry Jon Benjamin – alias Sterling Archer dans la série Archer), on se régalera de la présence de certaines têtes connues, telles que celles de Sharlto Copley, Famke Janssen, Jessica Rothe (l’héroïne de la saga Happy Birthdead), Brett Gelman (Murray dans les saisons 3 et 4 de Stranger Things), Isaiah Mustafa (Ça : Chapitre 2), Andrew Koji (Ah Sahm dans la série Warrior) et bien sûr Yayan Ruhian, inoubliable artiste martial indonésien que l’on avait découvert dans The Raid en 2011, et que l’on avait plus récemment revu dans John Wick 3 – Parabellum en 2019. Pour terminer, pour ceux que l’expérience tenterait, on notera que d’une façon assez ironique, Boy kills World a donné naissance à un jeu vidéo intitulé Super Dragon Punch Force 3, disponible sur Steam et mobile.
Le Blu-ray
[4/5]
Boy kills World vient de débarquer au format Blu-ray dans les bacs de vos dealers de culture préférés, sous les couleurs de Metropolitan Vidéo. Comme d’habitude avec l’éditeur, la galette Haute-Définition que nous a mitonné Metro envoie le bois niveau visuel : le master est littéralement sublime, le piqué et le niveau de détail nous permettront d’admirer avec un certain émerveillement les décors, la photo et l’enthousiasme général qui se dégage du film de Moritz Mohr. En deux mots : définition et piqué de malade, couleurs explosives, niveau de détail irréprochable, gestion des scènes nocturnes ou en basse lumière vraiment remarquable… Un superbe Blu-ray, assurément. Côté son, VF et VO sont toutes deux proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, qui nous plongent littéralement au cœur du film : confort d’écoute, dynamisme, spatialisation, tous les voyants sont au vert, les séquences d’action en envoyant littéralement plein les enceintes et les mirettes. Du beau travail, qui réserve d’ailleurs une belle ampleur à la musique de Ludvig Forssell, connu pour son travail dans l’industrie du jeu vidéo, et qui a entre autres signé les bandes originales de Metal Gear Solid V ou de Super Smash Bros Ultimate.
Rayon suppléments, on aura tout d’abord droit à un intéressant making of (17 minutes), qui reviendra synthétiquement sur toute la conception de Boy kills World : le court-métrage à l’origine du film, les personnages, les scènes d’action, les costumes, les accessoires, les armes, la scène d’ouverture… Ce retour sur la production du film sera complété par une série de bandes-annonces éditeur : The Crow (version Bill Skarsgård), Free Fire, Gringo, Hardcore Henry, John Wick – Chapitre 4 et Silent Night.