Ben-Hur
États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Timur Bekmambetov
Scénario : Keith R. Clarke, John Ridley
Acteurs : Jack Huston, Toby Kebbell, Rodrigo Santoro
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 2h07
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 7 septembre 2016
Date de sortie DVD/BR : 17 janvier 2017
Découvrez l’incroyable histoire de Judah Ben-Hur, un prince accusé à tort de trahison par Messala, son frère adoptif et officier de l’armée romaine. Déchu de son titre, séparé de sa famille et de la femme qu’il aime, Judah est réduit à l’esclavage jusqu’au jour où, proche de la mort, il est sauvé par Ilderim, un mystérieux marchand et organisateur de courses de chars. Judah décide alors de revenir sur sa terre natale pour accomplir sa vengeance et défier son frère dans l’arène. Il va y rencontrer son destin…
Le film
[3/5]
Si incongrue l’annonce de la mise en chantier d’un remake de Ben-Hur fut-elle, le fait de voir débarquer ce film pour le moins inattendu (au tournant) dans la filmographie de Timur Bekmambetov n’eut en revanche rien d’étonnant pour les cinéphiles suivant la carrière cinématographique de ce réalisateur russe, pour le moins adepte du grand écart stylistique.
En effet, on se souvient avec émotion avoir découvert le nom de Bekmambetov il y a une quinzaine d’années quand, au détour d’un bac à soldes lié à l’explosion du support DVD, on avait visionné Arena (également connu sous le titre Gladiatrix), remake de La révolte des gladiatrices (1974) et réalisé en 2001 dans le giron de Roger Corman pour sa boite de prod Concorde-New Horizons. Par la suite, son nom était revenu sur le devant de la scène avec le diptyque russe Night watch / Day watch, puis avec sa carrière américaine, composée entre 2008 et 2012 de Wanted : Choisis ton destin et Abraham Lincoln : Chasseur de vampires, deux films pour le moins barrés et formellement excentriques. Adepte d’un cinéma « choc » et hyperactif, le cinéaste utilisait ses gros budgets afin de livrer des films ayant pour mot d’ordre une énergie de tous les instants. Caméra virevoltante, montage épileptique, effets de style déjantés : tout concourt à faire de ses films des expériences hystériques, développant un esprit presque « punk » au sein de la production Hollywoodienne actuelle.
En s’attaquant au remake du mythique film de William Wyler Ben-Hur, Timur Bekmambetov prouve à nouveau qu’il n’a que faire du qu’en dira-t-on, et livre au final un film aussi dégénéré et punkoïde que le reste de ce que l’on connait de sa filmographie ; si la réussite n’est pas totalement au rendez-vous, on ne pourra cependant que reconnaître que le cinéaste russe « tente » beaucoup de choses avec sa caméra : impossible de ne pas par exemple hausser le sourcil devant cette homérique bataille navale uniquement vue… des cales d’un bateau, ou devant la folie décomplexée de la course de chars qui clôt le film, grand moment de cinéma barré se démarquant insolemment de son modèle. Néanmoins, le cinéma de Timur Bekmambetov, plus que jamais, divise, comme le prouve la critique du film signée Tobias Dunschen, publiée dans nos colonnes en septembre :
« Personne n’attendait vraiment un remake de Ben-Hur, qui s’était tranquillement fondu dans l’arrière-plan de l’Histoire du cinéma, plus d’un demi-siècle après sa dernière version prestigieuse. Celle de Timur Bekmambetov est, quant à elle, atrocement bancale, sans tête, ni queue, et – pire encore – en panne d’un style personnel, susceptible d’adapter cette intrigue archaïque de façon percutante à notre époque moderne. »
Le Blu-ray
[4,5/5]
Avec la sortie de Ben-Hur sur support Blu-ray, Paramount Pictures démontre à nouveau son savoir-faire technique, et nous livre une véritable galette de démonstration, à la définition et au piqué d’une précision excellente, offrant également des couleurs littéralement explosives et des contrastes soignés. Côté son, la version originale est traditionnellement proposée dans un impressionnant mixage DTS-HD Master Audio 7.1, l’éditeur nous offrant en revanche un mixage français de haute volée mixé en DTS 5.1 : le rendu est ample et dynamique, voire même carrément explosif au niveau des basses ; la version originale est certes plus fine et immersive, mais la VF ne démérite pas en termes de spectacle et de puissance.
Au rayon des suppléments, Paramount ne se moque pas du consommateur non plus, puisqu’il propose une heure de featurettes promo (et si auto-satisfaites qu’elles prêtent parfois à sourire) consacrées à divers aspect du film (adaptation, casting, design, effets spéciaux…), qui s’accompagnent d’une petite dizaine de minutes de scènes coupées. Le tour du propriétaire est donc quasi-exhaustif : un beau travail éditorial.