Bad boy Bubby
Australie, Italie : 1993
Titre original : –
Réalisateur : Rolf de Heer
Scénario : Rolf de Heer
Acteurs : Nicholas Hope, Claire Benito, Ralph Cotterill
Editeur : Blaq Out
Durée : 1h48
Genre : Drame, Fantastique
Date de sortie cinéma : 1 novembre 1995
Date de sortie DVD/BR : 3 juin 2016
Séquestré depuis sa naissance par sa mère, Bubby ignore tout du monde extérieur qu’il croit empoisonné. L’arrivée de son père, dont il était tenu éloigné, va bouleverser sa vie. Le jour de ses 35 ans, Bubby va enfin sortir. Il découvre un monde à la fois étrange, terrible et merveilleux où il y a des gens, de la pizza, de la musique et des arbres…
Le film
[4,5/5]
« Bubby n’a pas de repères, il vit hors du temps. D’ailleurs, depuis combien de temps le film a-t-il commencé ? 10min ? 20min ? Impossible de le dire. Les images qui se succèdent sont aussi passionnantes que dérangeantes.
L’arrivée d’un nouveau personnage et un chat étouffé dans du papier alimentaire plus tard, Bubby sort de chez lui. Dehors, l’air n’est peut-être pas empoisonné mais l’atmosphère est lourde : chaque coin de rue semble abriter une nouvelle menace. À partir de ce moment, le film prend une tournure nouvelle : on passe d’une pièce dont on connaît maintenant tous les repères à l’inconnu total, tout en restant enfermé dans la tête de cet adulte n’ayant pas grandi, ou plutôt n’ayant pas pu grandir.
Commence alors un voyage initiatique peu commun, qui jamais n’incrimine les mauvaises actions de son protagoniste, mais plutôt la société qui en est à l’origine. S’en suivront de nombreuses rencontres, souvent mémorables, avec des personnes aux profils variés, jamais clichés, échantillons d’une humanité imprévisible. Bubby lui s’affirme, certes, mais ne perd jamais cette poésie propre aux enfants.
Au générique de fin, trente-deux chefs opérateurs sont crédités. Trente-deux « cinematographers » qui ont travaillé sur le film, tourné pendant de nombreux week-end. Tels ces dizaines de directeurs de la photographie, le spectateur passe d’un état émotionnel à l’autre, sans jamais sortir de cette ambiance unique, entre malaise et émerveillement.
Bad boy Bubby offre un regard singulier sur le monde qui nous entoure, et fait partie de ces expériences cinématographiques qui marquent l’esprit. Qu’il vous plaise ou non, ce qu’on pourrait qualifier de relecture australienne (et déviante) du Candide de Voltaire est un film à découvrir le plus vite possible. »
Extrait de la critique de Nicolas Santal. Découvrez-la en intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Disponible depuis quelques années en Blu-ray aux Etats-Unis, Bad boy Bubby débarque aujourd’hui en France sur support Haute Définition, sous les couleurs de Blaq Out. Si l’éditeur aurait pu sans le moindre problème placer ce film sombre et bizarre dans sa collection Blaq Market (dont la deuxième salve a débarqué début juin), il n’en fait finalement rien, et Bad boy Bubby arrivera sur les linéaires de vos meilleurs revendeurs sous sa propre bannière.
Comme le soulignait Nicolas Santal dans sa critique, 32 directeurs photo se sont succédé sur le tournage du film ; l’image oscille donc un peu selon les séquences, mais la qualité de l’ensemble est très satisfaisante. Le grain d’origine a été préservé avec soin, les couleurs ravivées, les contrastes sont bien gérés ; de plus, le film est proposé dans son format Cinémascope 2.35 d’origine et en 1080p : c’est du très beau travail. Côté son, le spectateur aura le choix entre un mixage DTS HD Master Audio 5.1 ou 2.0 ; la spatialisation a été finement travaillée, mais le réalisateur Rolf de Heer avait d’avantage pensé son mixage pour la stéréo ; le Blu-ray propose d’ailleurs une piste stéréo binaurale spécialement étudiée pour casque audio, afin de « vivre » le film dans la tête du Bubby.
Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose, comme son confrère américain de Blue Underground, un entretien avec Rolf de Heer. D’une durée d’environ 20 minutes, l’interview est menée sans le moindre temps mort, le réalisateur y allant de sa note d’intention et de ses anecdotes de tournage, de façon très enjouée. Enfin, on terminera avec le court-métrage Confessor caressor (Tim Nicholls, 1989), mettant en scène Nicolas Hope, le héros de Bad boy Bubby. Il s’agit d’un faux documentaire sur un serial killer, très influencé par le Henry, portrait d’un serial killer de John McNaughton, et force est de reconnaitre que l’acteur y est littéralement bluffant.