Au bout des doigts
France, Belgique : 2018
Titre original : –
Réalisation : Ludovic Bernard
Scénario : Ludovic Bernard, Johanne Bernard
Acteurs : Jules Benchetrit, Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas
Éditeur : TF1 Studio
Durée : 1h45
Genre : Drame
Date de sortie cinéma : 26 décembre 2018
Date de sortie DVD/BR : 3 juillet 2019
La musique est le secret de Mathieu Malinski, un sujet dont il n’ose pas parler dans sa banlieue où il traîne avec ses potes. Alors qu’un des petits cambriolages qu’il fait avec ces derniers le mène aux portes de la prison, Pierre Geitner, directeur du Conservatoire National Supérieur de Musique l’en sort en échange d’heures d’intérêt général. Mais Pierre a une toute autre idée en tête… Il a décelé en Mathieu un futur très grand pianiste qu’il inscrit au concours national de piano…
Le film
[2,5/5]
« A Paris, les gares et les métros sont toujours bondés. On y trouve un peu de tout, par exemple des hommes et des femmes qui ont osé franchir le mur invisible du périphérique pour tenter leur chance dans la capitale. Et dans la plupart des gares, la SNCF a installé des pianos en libre accès, une sorte de service public à l’égard des mélomanes les plus doués qui souhaitent se dégourdir les doigts en attendant leur train. Désolé si cette introduction dégouline de préjugés et de lieux communs, mais c’est ainsi que Au bout des doigts semble vouloir nous présenter le monde. Le troisième film de Ludovic Bernard accumule en effet les clichés sur la banlieue, cet univers apparemment en proie à la barbarie, où la précarité oblige de penser constamment au fric, en faisant une croix sur la culture sans trop d’états d’âme. Les bobos parisiens y en prennent également pour leur grade, des handicapés affectifs qui ne rêvent que de permettre aux pauvres infortunés l’ascension sociale, alors qu’ils ne savent plus quoi faire dans leur bulle préservée. (…)
En toute honnêteté, à quoi peut-on encore s’attendre d’à peu près original de la part des films à apprentissage miraculeux, genre ultra-balisé par excellence, où le héros arrive à surmonter toutes les difficultés que la vie lui réserve pour accomplir à la dernière minute son sort glorieux ? Au bout des doigts ne semble même plus faire d’effort pour varier tant soit peu la formule usée jusqu’à la corde du saut d’obstacles social, discipline oh si édifiante à laquelle il existe une seule et unique option de conclusion. Avant l’épilogue sur la consécration inévitable, le récit s’évertue donc à multiplier les impasses improbables, tout en ayant à cœur d’insister sur le bon fond du protagoniste, ce pauvre petit qui aurait préféré jouer éternellement avec Michel Jonasz au piano, plutôt que de grandir et de faire face comme un adulte à ses contradictions existentielles. (…) Heureusement pour lui, mais pas forcément pour nous spectateurs plus si crédules dans le domaine romantique, il trouve une compagne prête à lui pardonner ses pires mensonges avec un grand sourire. Elle n’est pas belle, la vie des surdoués au cinéma ? (…)
Nous pensons généralement être bon public pour ces sucreries filmiques, ces baumes au cœur par écran interposé, qui restaurent le temps d’une séance notre foi en l’humanité. Encore faut-il qu’ils soient confectionnés avec un minimum de soin et de justesse pour pouvoir prétendre à nous séduire, voire à nous émouvoir. Au bout des doigts échoue plutôt misérablement à cette tâche pourtant pas si difficile que cela. De sa facture largement prévisible découle certes un peu d’ironie involontaire, mais sinon vous trouverez certainement dans votre multiplexe un film plus à même de distiller le sentiment chaleureux de solidarité désintéressée pendant la période de Noël ! »
Extrait de la critique de notre chroniqueur Tobias Dunschen. Retrouvez-en l’intégralité en cliquant sur ce lien.
Le Blu-ray
[4/5]
Côté Blu-ray, la galette éditée par TF1 Studio rend pleinement honneur à la photo du film signée Thomas Hardmeier : le rendu visuel d’Au bout des doigts est de toute beauté, le piqué est à couper le souffle et les couleurs explosent littéralement. La définition est au taquet, sans le moindre défaut apparent de compression… Du beau travail. Côté son, la version française est proposée dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 relativement sobre, nous proposant des ambiances finement distillées ; les scènes musicales profitent d’une ampleur et d’une spatialisation toute particulière.
Dans la section suppléments, on trouvera sous la dénomination « coulisses du tournage » une compilation d’entretiens avec l’équipe du film (Ludovic Bernard, Jules Benchetrit, Lambert Wilson, Kristin Scott Thomas, Karidja Touré ainsi que le compositeur Harry Allouche), ainsi qu’une douzaine de minutes de scènes coupées parfois très intéressantes et probablement coupées pour de simples questions de rythme.