Assassination Nation
États-Unis : 2018
Titre original : –
Réalisation : Sam Levinson
Scénario : Sam Levinson
Acteurs : Odessa Young, Abra, Suki Waterhouse
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 1h48
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 5 décembre 2018
Date de sortie DVD/BR : 10 avril 2019
Lily et ses trois meilleures amies, en terminale au lycée, évoluent dans un univers de selfies, d’emojis, de snapchats et de sextos. Mais lorsque Salem, la petite ville où elles vivent, se retrouve victime d’un piratage massif de données personnelles et que la vie privée de la moitié des habitants est faite publique, la communauté sombre dans le chaos. Lily est accusée d’être à l’origine du piratage et prise pour cible. Elle doit alors faire front avec ses camarades afin de survivre à une nuit sanglante et interminable…
Le film
[3,5/5]
Le réalisateur d’Assassination Nation, Sam Levinson, aura forcément un nom qui vous dira quelque chose. Et pour cause : il s’agit du fils de Barry Levinson, grand cinéaste populaire américain, incontournable dans les années 80/90, aujourd’hui surtout connu pour ses fréquentes collaborations avec Dustin Hoffman et Robin Williams. Comme d’autres « fils de » à Hollywood (Max Landis, Sean Stone, Panos Cosmatos…), le fiston Levinson a donc fait le choix avec Assassination Nation de s’éloigner volontairement du genre de films que signait son père, et a donc opté pour un film indépendant nous proposant un récit trash et violent centré autour d’un petit groupe de filles délurées.
Se situant quelque part entre le teen movie atmosphérique et le film de genre à la American Nightmare (l’influence de la saga créée par James DeMonaco est vraiment manifeste), Assassination Nation permet à Sam Levinson de nous faire découvrir son goût pour la provocation. Plus politique qu’il n’y parait, le film dénonce les dérives de l’administration Trump et d’un peuple tout entier en proie à la folie et à la haine : un pays sclérosé par le racisme, la misogynie, la transphobie et dominé par une masculinité toxique. Comme raison à toutes ces dérives, le jeune cinéaste pointe du doigt Internet, et plus particulièrement les réseaux sociaux, qui peuvent détruire des vies sans même nécessairement avoir de lien avec la vérité. Côté réalisation, Levinson se montre nerveux, presque hystérique, sur-découpant tous ses plans pour capter l’air du temps d’une société où tout va toujours très (trop) vite.
Pour autant, Assassination Nation ne verse jamais réellement dans le pamphlet moralisateur. En effet, grâce à son humour constant et acerbe, il ne fait finalement que dresser un constat, certes cynique : celui d’une société en pleine déliquescence, au cœur le peuple n’a plus aucun repère moral et se laisse aller à tous ses instincts, même les plus bestiaux. Et peu importe finalement si le film de Sam Levinson a clairement des airs de déjà vu (du côté du cinéma de Larry Clark, de Gregg Araki ou encore d’Harmony Korine), l’énergie de l’ensemble parvient finalement sans trop de mal à remporter l’adhésion.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est sans surprise réelle que l’on vous confirme ici que le Blu-ray d’Assassination Nation édité par Universal Pictures nous propose une expérience Home Cinema absolument enthousiasmante : le piqué est d’une précision folle, la définition ne présente aucune faille, les couleurs sont chaudes et naturelles, et la profondeur de champ est tout à fait enthousiasmante ; le film est proposé au format et en 1080p, bref c’est du tout bon, il n’y a pas grand-chose à redire. Le son est mixé en DTS-HD Master Audio 5.1 en VO, et la VF hérite comme d’habitude avec l’éditeur d’un « simple » DTS 5.1 déjà bien enveloppant. Les deux pistes sonores se révèlent au final particulièrement dynamiques, surtout lorsque interviennent les quelques morceaux musicaux qui viennent ponctuer l’action.
Du côté des suppléments, le Blu-ray édité par Universal Pictures nous propose de nous plonger dans environ 17 minutes de scènes coupées, étendues ou alternatives, auxquelles s’ajoutera un petit bêtisier (6 minutes) aux fous-rires communicatifs.