Arabesque
États-Unis : 1966
Titre original : –
Réalisation : Stanley Donen
Scénario : Julian Mitchell, Stanley Price, Peter Stone
Acteurs : Gregory Peck, Sophia Loren, Alan Badel
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h45
Genre : Espionnage, Comédie
Date de sortie cinéma : 18 août 1966
Date de sortie DVD/BR : 28 novembre 2017
Le professeur David Pollock est un expert des hiéroglyphes arabes. Il est alors contacté par le Premier ministre d’un pays du Moyen-Orient qui lui demande de déjouer un complot visant à le tuer. La nature de cette machination pourrait en effet être trouvée dans des codes écrits en hiéroglyphes…
Le film
[3,5/5]
Pur produit de son époque, Arabesque est un film qui fleure bon l’insouciance des années 60 et du « swinging London », une comédie d’espionnage en mode décontractée, avec un héros imperturbable confronté aux personnages les plus hauts en couleurs et aux situations les plus rocambolesques. On passera donc rapidement sur l’intrigue du film, qui nous narre une espèce de complot tarabiscoté dont on n’est pas vraiment sûr de saisir les tenants et aboutissants réels, pour se concentrer sur l’ambiance, l’air du temps qu’a su saisir au vol Stanley Donen, proposant au final avec Arabesque un petit plaisir sucré aussi inoffensif que charmant, d’autant qu’il s’avère visuellement très soigné.
Porté par le couple formé à l’écran par Gregory Peck et Sophia Loren, ce film d’espionnage se plaçant bon gré mal gré dans la mouvance des premiers James Bond n’a certes pas la fantaisie loufoque et débridée des sagas Flint et Matt Helm (qui débuteraient également toutes deux en 1966), mais s’avère mis en scène avec un soin bien supérieur. Manipulant sans cesse l’image, proposant des cadres et des idées visuelles assez folles et réjouissantes, Stanley Donen s’amuse avec son film, et parviendra sans peine à faire passer au second plan un scénario auquel il ne croit visiblement que très peu. Au petit jeu des comparaisons, il est difficile de ne pas penser à son film précédent Charade, mais ce dernier s’avérait bien supérieur.
Néanmoins, il serait absolument faux d’affirmer que l’on ne prend pas de plaisir devant Arabesque, qui s’avère une œuvre certes mineure mais indéniablement sauvée par ses acteurs, sa mise en scène et la musique d’Henri Mancini, qui assurent le show sans problème et apportent à l’ensemble une tonalité rafraichissante et résolument sympathique.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est ESC Éditions qui nous propose aujourd’hui de (re)découvrir Arabesque, qui intègre sa déjà très riche collection Hollywood Legends. Et comme à son habitude, l’éditeur français nous fait une très bonne impression avec ce nouveau Blu-ray, qui s’impose sans problème avec sa définition est précise, ses couleurs riches et bien saturées, ses noirs profonds, et sa restauration ayant pris bien soin de préserver le grain argentique d’origine. D’une façon générale, la restauration a été faite avec intelligence, les plans les plus sombres affichant un grain nettement plus important que les séquences diurnes, mais le grain subsiste bel et bien, sans lissage excessif, et le tout affiche une propreté et une stabilité tout à fait remarquables. Côté son, version originale et version française d’origine (délicieusement surannée) sont proposées en DTS-HD Master Audio 2.0, les deux mixages s’avérant propres et toujours parfaitement clairs.
Du côté des suppléments, l’éditeur nous propose deux présentations du film, effectuées dans deux styles radicalement différents par Thierry Lebon et Mathieu Macheret. Le premier sujet, produit et réalisé par les équipes de Rose Night (Christophe Champclaux et Linda Tahir), s’avère très richement illustré de photos d’archive, et se place dans une optique d’avantage « historique » que purement analytique : Thierry Lebon replace Arabesque dans la carrière de Stanley Donen, qu’il évoque par ailleurs très largement ; comme d’habitude avec les sujets produits par Rose Night, le ton est très généraliste, sans aucune prétention, et se laisse suivre sans problème, même pour les spectateurs ne connaissant absolument pas la carrière de Stanley Donen ; le montage est dynamique, et l’ensemble est parfaitement représentatif de l’attachement de ses auteurs au cinéma populaire. Le sujet mettant en scène Mathieu Macheret, bien que moins rythmé car tourné en plan fixe, s’avère tout aussi intéressant, dans un genre cela dit très différent : le critique du Monde y décortique la mise en scène de Stanley Donen de façon méthodique, et apporte des éléments de réflexion tout à fait passionnants.