Test Blu-ray : Anti-Life

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Anti-Life

Canada : 2020
Titre original : Breach
Réalisation : John Suits
Scénario : Edward Drake, Corey Large
Acteurs : Cody Kearsley, Bruce Willis, Rachel Nichols
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h32
Genre : Science-Fiction
Date de sortie DVD/BR : 18 mars 2021

La Terre se meurt, un dernier vaisseau tente l’ultime voyage vers un nouvel Eldorado, mais un ennemi intérieur s’est également embarqué. Un ingénieur – futur père – navigant dans un vaisseau interstellaire doit déjouer les plans d’un alien belliqueux qui compte utiliser le vaisseau comme une arme de destruction…

Le film

[3/5]

Depuis Die hard 5 en 2013, les apparitions de Bruce Willis au cinéma se font de plus en plus rares, et se comptent même sur les doigts d’une main. Pour autant, l’acteur ne chôme pas réellement, multipliant les DTV (ou « Direct To Video ») qui lui assurent encore une présence bien réelle dans le cœur des amateurs de séries B. Ainsi, depuis 2014, il a tourné 24 films, tous ou presque pour le marché de la vidéo et de la VOD.

24 films en 7 ans, ça fait une moyenne de 3,4 film par an, ce qui est beaucoup. C’est moins que Nicolas Cage, qui en a tourné 33 sur la même période, mais plus que Steven Seagal, qui n’en a tourné que 14. De toutes façons, à ce petit jeu, c’est Danny Trejo qui les enterre tous, puisque ce dernier a enchaîné depuis 2014 rien de moins que 96 longs-métrages et plus de 25 séries TV (sans compter les pubs, les courts et les jeux vidéo).

Anti-Life est donc un des derniers films en date de Bruce Willis. Tourné en 2020 sous l’impulsion de Saban Films, il s’agit d’un film de science-fiction ayant la particularité de nous proposer une intrigue post-Covid19, mettant en scène une humanité forcée de quitter la Terre suite à une pandémie ayant décimé quasiment tout le monde. L’autre particularité d’Anti-Life est d’être « réellement » un film avec Bruce Willis : il est présent durant quasiment toute l’intrigue, et sa participation au film de John Suits (Jean Costume en français) ne se limitait probablement pas à deux malheureux jours de tournage pour finir en gros sur l’affiche avec trente secondes de présence à l’écran.

S’il prendra clairement son temps avant de révéler sa véritable nature, Anti-Life appartient en fait au genre du film « de parasite », sous-genre classique de la science-fiction. Malgré une introduction destinée à présenter les différents personnages sans recourir au fantastique, le sujet tout autant que l’intrigue du film n’auront finalement donc rien de foncièrement original, et l’ensemble s’avérera très rapidement d’une pauvreté technique et narrative abyssale. Le manque de budget est flagrant, et les acteurs ont beau se démener, ils ne parviendront jamais réellement à insuffler à Anti-Life le souffle et l’énergie nécessaires à la réussite de cette ambitieuse entreprise de SF.

Aux côtés de Bruce Willis, on trouvera pourtant une poignée de visages bien connus des amateurs de séries B. De Thomas Jane à Rachel Nichols (2e sous-sol) en passant par Callan Mulvey (Mystery Road) ou Timothy V. Murphy (Sons of Anarchy), Anti-Life s’avère un véritable défilé de tronches de cinéma et de gueules cassées, ce qui contribuera clairement à maintenir l’intérêt du spectateur en éveil jusqu’à la dernière bobine.

Cependant, et très paradoxalement, Anti-Life se révélera un film attachant, voire même sympathique. S’il ne dépasse jamais le statut de simple série B « de couloirs » (et de conduits d’aération) comme il en existe tant d’autres, le film parvient à dégager un je-ne-sais-quoi de sincérité qui parviendra à trouver le cœur des amateurs, malgré les dialogues pompeux, l’intrigue cousue de fil blanc et les effets spéciaux, tous plus cheap les uns que les autres. Bref, au-delà de la médiocrité ambiante, Anti-Life a finalement tout de la Zéderie amusante que l’on savoure entre potes autour d’une pizza et d’un pack de bières.

Ainsi, l’impact du film sera sans doute encore renforcé par ses effets bidons, par ses raccourcis narratifs WTF, ou encore par sa décontraction générale. Mais on avouera également s’être vraiment amusé à la découverte de ses quelques trouvailles scénaristiques (même si l’idée est empruntée à la troisième saison de Stranger Things, le coup des morceaux de corps se réunissant pour former un gloubi-boulga géant fait son petit effet) ou même visuelles (l’apparition de la tête de Bruce Willis sous forme d’hologramme a forcément été pensée dans le but de faire rire le spectateur). Le manque de rigueur et savoir-faire du réalisateur John Suits (ce mec a vraiment un nom de super-héros) parachèvera le tableau, faisant d’Anti-Life un parfait petit film du samedi soir.

On terminera en notant que l’expérience Anti-Life nous a rappelé les paroles d’une chanson du groupe Stupeflip, intitulée Les monstres : « Les trains fantômes super flippants / Mieux qu’Alien / Un Barbapapa avec des poils de hyène / Des trucs qui s’collent et qui t’bouffent à l’intérieur / Des sangsues qui t’attaquent au cœur parce que c’est meilleur… » Tout un programme !

Le Blu-ray

[4/5]

Le Blu-ray d’Anti-Life édité par Metropolitan Vidéo fait une nouvelle fois honneur à son support Haute Définition. Le transfert 1080p est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail très satisfaisants. Les couleurs sont éclatantes et naturelles, et qu’il s’agisse des plans d’ensemble ou de détail, tout est parfait : contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Côté bande sonore, VF et VO sont toute deux proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1 de haute volée, naturellement riches en basses durant les séquences les plus agitées. Les deux mixages rivalisent d’effets d’ambiance, en particulier durant le dernier tiers du film. Les dialogues sont par ailleurs toujours clairs. On privilégiera la version originale, non seulement parce qu’elle s’avère artistiquement plus convaincante, mais également et tout simplement parce que Bruce n’y est plus doublé par Patrick Poivey (décédé en juin 2020), mais par Éric Herson-Macarel, voix française de Daniel Craig, Mark Strong ou encore de Brad Pitt dans Fight Club. Pas de bonus.

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