Annabelle 2 : La création du mal
États-Unis : 2017
Titre original : Annabelle: Creation
Réalisation : David F. Sandberg
Scénario : Gary Dauberman
Acteurs : Anthony LaPaglia, Samara Lee, Miranda Otto
Éditeur : Warner bros.
Durée : 1h49
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 13 septembre 2017
Date de sortie DVD/BR : 13 décembre 2017
Encore traumatisés par la mort tragique de leur petite fille, un fabricant de poupées et sa femme recueillent une bonne sœur et les toutes jeunes pensionnaires d’un orphelinat dévasté. Mais ce petit monde est bientôt la cible d’Annabelle, créature du fabricant possédée par un démon…
Le film
[4/5]
Cinéaste autodidacte, formé à la réalisation à l’instinct, le suédois David F. Sandberg s’est fait connaître avec une poignée de courts-métrages très inventifs et efficaces entre 2013 et 2016, qui n’ont pas tardé à lui ouvrir les portes d’Hollywood. Son premier long-métrage américain, Dans le noir, était l’adaptation de l’un de ses propres courts. On était donc curieux de le voir se frotter à un film de commande produit par un gros studio : c’est aujourd’hui chose faite avec Annabelle 2 : La création du mal. Et le verdict est sans appel : même si Sandberg n’a pas le talent novateur d’un James Wan, il s’impose néanmoins comme un excellent ouvrier du genre, appliqué et généreux, et s’avère, à l’image de son confrère Mike Flanagan, une des « révélations » récentes du film de genre, de ceux dont on suivra le travail avec intérêt durant les années à venir.
Alors, plus réussi que le précédent, cet Annabelle 2 : La création du mal ? Assurément, mais sur le mode du pur divertissement assumé, à la façon d’un train fantôme de foire, le film enchaînant avec une sacrée générosité les « jump-scares » tonitruants qui, au final, annihilent toute notion de tension dramatique jusqu’à faire rire le spectateur, amusé de sursauter ainsi toutes les cinq minutes. En deux mots, David F. Sandberg assure le show, et le film étant produit par une Major, le tout est suffisamment bien emballé et photographié pour remporter une adhésion franche de la part du public.
Habilement écrit par Gary Dauberman (un scénariste qui a du chien !), le film s’amuse de plus à disséminer au cœur d’Annabelle 2 des références aux deux films de la saga Conjuring, de façon à « étendre » un peu l’univers diégétique de l’ensemble, à la façon par exemple des univers cinématographiques de Marvel ou DC Comics. Que l’on adhère ou pas, cette idée (qui tend depuis quelque temps à devenir une manie, puisque même M. Night Shyamalan s’y est mis avec Split) apporte une certaine valeur ajoutée à l’ensemble, attisant toujours un peu plus la curiosité du spectateur, et créant un effet d’attente par rapport au(x) nouveau(x) film(s) s’attachant à cet univers, et apportant à chaque nouvelle livraison une nouvelle brique à l’édifice bâti, film après film, par James Wan et Warner.
Le Blu-ray
[5/5]
Côté Blu-ray, la galette d’Annabelle 2 : La création du mal éditée par Warner bros. est un véritable régal pour les mirettes comme à son habitude, l’éditeur nous offre une présentation optimale : les séquences de jour affichent un piqué redoutable, des couleurs naturelles et un niveau de détail assez époustouflant, et les (nombreux) passages nocturnes s’avèrent également convaincants en diable : les noirs sont profonds, on ne constate aucune baisse du niveau de détail, la précision est toujours de mise. C’est parfait. Niveau son, la VO est proposée dans un très impressionnant mixage Dolby Atmos (qui sera décodé en Dolby TrueHD 7.1 sur les amplis non compatibles), proposant une immersion excellente au cœur du film, une spatialisation de fou furieux jouant la carte de l’ambiance, et surtout des « jump scares » tonitruants qui vous feront à coup sûr sauter au plafond. Le mixage de la VF est quant à lui proposé en Dolby Digital 5.1, et s’avère naturellement un poil en retrait par rapport à sa grande sœur, même s’il est également très efficace sur les effets de surprise, en y allant franchement et de façon bien bourrine pour vous faire sursauter.
Pour notre plus grand plaisir, la section suppléments du Blu-ray édité par Warner bros. est totalement placé sous le signe de David F. Sandberg. Si on passera rapidement sur son commentaire audio, à réserver aux anglophones confirmés car proposé sans le moindre sous-titre, il s’est impliqué de très près dans la conception du making of, d’une durée d’environ 45 minutes, qu’il destine, en avant-propos, à tous les cinéphiles rêvant de se lancer dans le cinéma. On poursuivra avec une assez longue série de scènes coupées également commentées par le réalisateur (on découvre notamment tout un pan de l’histoire du personnage de Sœur Charlotte complètement passé à la trappe au montage final), et on terminera avec une featurette revenant sur les connexions entre les films de la saga Conjuring et ceux de la saga Annabelle. Last but not least, on aura également l’occasion de découvrir Coffer (2014) et Attic panic (2015), deux courts-métrages signés David F. Sandberg mettant en scène Lotta Losten, la femme du réalisateur. Le tout est proposé en VOST et haute définition : c’est le top.