Angelo dans la forêt mystérieuse
France, Luxembourg : 2024
Titre original : –
Réalisation : Vincent Paronnaud, Alexis Ducord
Scénario : Vincent Paronnaud
Acteurs : Dario Hardouin-Spurio, Yolande Moreau, Philippe Katerine
Éditeur : Le Pacte
Durée : 1h24
Genre : Animation, Fantastique
Date de sortie cinéma : 23 octobre 2024
Date de sortie DVD/BR : 26 février 2025
Angelo, 10 ans, se rêve aventurier et explorateur. Jusqu’au jour où, partant en voiture avec sa famille pour se rendre au chevet de sa Mémé adorée bien malade, il est brusquement mis au défi de prouver son courage : oublié par erreur sur une aire d’autoroute, Angelo décide de couper à travers la forêt pour rejoindre la maison de Mémé. Il s’enfonce alors dans un territoire mystérieux peuplé d’êtres étranges que menace un ennemi pire encore que l’ogre de la région…
Le film
[3,5/5]
Angelo dans la forêt mystérieuse est un film d’animation co-réalisé par Vincent Paronnaud et Alexis Ducord, sorti sur les écrans français en 2024. Le nom des deux réalisateurs n’est pas inconnu du grand public : Alexis Ducord a en effet co-réalisé Zombillénium avec Arthur de Pins en 2017, et Vincent Paronnaud a collaboré avec Marjane Satrapi afin de l’aider à porter son univers sur grand écran, d’abord avec Persepolis (2007), puis avec Poulet aux prunes (2011). Les amateurs de bande-dessinée connaissent également Vincent Paronnaud, qui est une figure majeure de la BD indépendante depuis plus de 20 ans, et s’est fait connaître sous le pseudonyme de Winschluss.
Angelo dans la forêt mystérieuse est l’adaptation d’un des plus grands succès BD de Winschluss, « Dans la forêt sombre et mystérieuse ». Récompensé par la « Pépite d’or » 2016 du Salon du livre et de la presse jeunesse de Saint-Denis, il s’agit sans doute également de l’œuvre la plus orientée « grand public » de son auteur : conçu comme un conte à destination de son fils, il s’agit d’une histoire qui, contrairement à la majorité de ses œuvres, finit bien, tout simplement parce que son fils aime les histoires qui finissent bien. Cela n’empêchera pas le récit d’aborder des thématiques difficiles, parmi lesquels la maladie et le deuil. Pour autant, la tonalité du récit de Winschluss est très différente de celle choisie, par exemple, par Claude Barras pour le superbe Ma vie de courgette : ce n’est pas la réalité qui intéresse Vincent Paronnaud et Alexis Ducord.
Si certains aspects de la vie de famille d’Angelo sont vraiment croqués de façon fine et extrêmement réaliste, la véritable nature de Angelo dans la forêt mystérieuse est vraiment celle d’un conte, et de fait, le film transportera rapidement le public dans un univers relativement familier, charmant et familial, quelque-part entre Alice au pays des merveilles et Le Magicien d’Oz, suivant un enfant qui pénètre dans un lieu magique avec des règles et des habitants de contes de fées. Au fil de son aventure dans la forêt mystérieuse, Angelo croisera, entre autres, une grenouille pessimiste mais mélomane, un écureuil qui voudrait être un oiseau, un nuage essayant de gérer sa colère, un ogre / agent immobilier, ou encore une créature faite de terre et de végétation nommée Goouh, qui s’avère sans doute être un cousin éloigné du Groot créé par Stan Lee et Jack Kirby en 1960.
Comme dans tout conte qui se respecte, Angelo devra également faire face à un « méchant », nommé Ultra, qui projette de détruire la forêt pour trouver une source légendaire dont l’eau est censée donner la vie éternelle. La personnalité et les pitreries de ce méchant, ainsi que le déroulement narratif global du film, qui suivra les efforts d’Angelo afin de sauver la forêt et de retrouver sa grand-mère, représentent à la fois la force et la faiblesse d’Angelo dans la forêt mystérieuse, qui ne parvient jamais à se démarquer suffisamment des nombreuses histoires similaires que le spectateur connaît déjà, en dépit d’un Production Design très soigné et de choix esthétiques visant à préserver une partie de la patte graphique de la BD de Winschluss.
Mais ce léger manque d’originalité ne retire en rien les qualités d’Angelo dans la forêt mystérieuse, qui déroule son récit de façon extrêmement solide et satisfaisante. Techniquement, le film bénéficie également d’un savoir-faire de premier ordre dans le domaine des effets visuels, de la complexité des arrière-plans et de l’animation des personnages dans les scènes d’action. Le résultat est absolument saisissant, et nous délivre même une poignée de prouesses techniques impressionnantes, notamment sur le rendu des mouvements et déplacements de Goouh, sa texture et ses attributs changeant en fonction du lieu où il se trouve. Au final, l’ensemble est donc bien torché, ludique et plein d’humour, alors qu’est-ce que vous attendez ? Foncez !
Le Blu-ray
[4/5]
Lors de sa sortie dans les salles obscures, Angelo dans la forêt mystérieuse est parvenu à attirer un peu moins de 190.000 curieux au cinéma : on espère que le film parviendra à trouver son public avec sa sortie sur support Blu-ray, sous les couleurs de Le Pacte, d’autant que comme à son habitude, l’éditeur a vraiment soigné sa copie niveau master. L’image est de toute beauté, la définition et le piqué sont d’une précision impressionnante, les couleurs et les contrastes ne font preuve d’aucune faiblesse… Bref, c’est du beau travail. Côté son, et comme d’habitude avec l’éditeur, le film nous est proposé en DTS-HD Master Audio 5.1, et s’avère extrêmement efficace : un véritable régal auditif qui rend hommage à la richesse des effets multicanaux et à l’ambition et la finesse de l’ensemble. Un superbe boulot technique. On notera par ailleurs que Le Pacte n’oublie pas les cinéphiles qui visionnent leurs films à domicile sans utiliser de système de spatialisation acoustique : Angelo dans la forêt mystérieuse nous est également proposé dans un mixage DTS-HD Master Audio 2.0, naturellement plus cohérent si vous visionnez le film de Vincent Paronnaud et Alexis Ducord sur un « simple » téléviseur.
Du côté des suppléments, on se régalera d’une poignée de featurettes qui reviendront sur différents aspects de la production du film : on commencera avec le casting vocal et le doublage (4 minutes), en compagnie de Dario Hardouin-Spurio (Angelo), José Garcia (Ultra) et Philippe Katerine (Fabrice), l’animation des personnages (6 minutes), et plus spécifiquement de Zaza, Ultra, Mémé et le Spectre. On continuera avec un court making of (13 minutes), qui reviendra sur le travail des équipes du studio d’animation JSBC, et on terminera avec une galerie de photos (2 minutes) centrée sur la création des personnages et les croquis de Luciano Lepinay.
