Ambulance
États-Unis : 2022
Titre original : –
Réalisation : Michael Bay
Scénario : Chris Fedak
Acteurs : Jake Gyllenhaal, Yahya Abdul-Mateen II, Eiza González
Éditeur : Universal Pictures
Durée : 2h16
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 23 mars 2022
Date de sortie DVD/BR : 27 juillet 2022
Will Sharp, un vétéran décoré, fait appel à la seule personne indigne de confiance, son frère adoptif Danny, pour trouver l’argent afin de couvrir les frais médicaux de sa femme. Ce dernier, un charismatique criminel au long cours, au lieu de lui donner de l’argent, lui propose un coup : le plus grand braquage de banque de l’histoire de Los Angeles – 32 millions de dollars…
Le Film
[4/5]
On a eu beau le critiquer, le huer, prendre son nom en exemple de tout ce qu’il ne fallait pas faire au cinéma, vingt-cinq ans après Bad Boys, Michael Bay est toujours debout. Quoi qu’on puisse dire de lui, l’histoire retiendra cependant probablement un jour qu’il aura été, avec Johnnie To en Asie, celui qui a véritablement fait rentrer le cinéma d’action dans le vingt-et-unième siècle. On pourrait bien entendu nous répondre qu’il l’a fait rentrer à coups de forceps – il est vrai que ce transfuge de chez Propaganda Films n’a jamais particulièrement été un adepte de la retenue en termes de style, et ce n’est pas Ambulance qui réconciliera le cinéaste avec ses détracteurs. Ainsi, ceux qui fustigent depuis des années le foisonnement baroque et putassier de son style ne pourront que constater avec amertume qu’en dépit de sa nature de remake, Ambulance est vraiment un film « 100% Michael Bay ».
Cependant, son montage à plans courts, parfois qualifié d’épileptique, et son recours systématique aux effets spéciaux s’est doublé il y a une quinzaine d’années de l’utilisation récurrente d’une multitude d’écrans et de « formats » de prises de vue : Michael Bay intègre ainsi au montage nombre de plans tournés avec des téléphones, par des caméras de TV, des drones, des caméras de surveillance… A ce titre, Ambulance est d’ailleurs tout particulièrement foisonnant et fou, avec une caméra voltigeant littéralement dans tous les sens, suivant l’action en multipliant les points de vue, allant parfois chercher les angles les plus tarabiscotés pour placer le spectateur au cœur de l’action.
Cela dit, en dépit de cette caméra extrêmement mobile, Michael Bay parvient à maintenir l’unité au cœur d’Ambulance, grâce à un rythme soutenu et à la prépondérance des personnages, qui prennent régulièrement le pas sur la poursuite de l’ambulance. L’intelligence du scénario est d’ailleurs de ne pas se centrer uniquement sur le duo composé à l’écran par Jake Gyllenhaal et Yahya Abdul-Mateen II, mais également de consacrer une bonne partie du film au flic blessé allongé à l’arrière de l’ambulance (Jackson White), tout en construisant une série d’intrigues secondaires à l’extérieur et à l’intérieur de l’ambulance, autour notamment des personnages campés par Eiza González, Garret Dillahunt ou encore Keir O’Donnell. Au final, et contre toute attente, Ambulance explore de fait plutôt habilement la psychologie de ses différents personnages : Michael Bay équilibre en effet soigneusement son récit, en laissant s’installer quelques pauses au cœur d’une course-poursuite effrénée. Ces pauses lui permettent de nouer et dénouer les fils de l’intrigue tout en maintenant toujours assez d’énergie pour maintenir l’intérêt du spectateur constamment en éveil.
Ambulance s’impose donc comme une belle réussite, dotée d’une intrigue soigneusement conçue, avec beaucoup d’éléments narratifs interconnectés et suffisamment de variations dans l’histoire pour maintenir un rythme rapide, et ce même sur une durée de plus de deux heures. Et bien que l’accent soit mis sur les personnages, qui s’avèrent bien plus profonds qu’il n’y parait, le film porte tout de même bel et bien la patte stylistique caractéristique de Michael Bay, avec un montage rapide, des prises de vue étonnantes, des mouvements de caméra en looping et en piqué et bien sûr une énergie implacable. Beaucoup de voitures sont envoyées dans le décor, il y a énormément de coups de feu, de collisions et d’explosions en tous genres, bref on est vraiment dans le plus pur style Michael Bay : grosse montée d’adrénaline en perspective !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Le Blu-ray d’Ambulance édité par Universal Pictures s’avère un nouvel exemple époustouflant de l’excellence du support Haute-Définition en matière d’immersion et de confort de visionnage, surtout en ce qui concerne ce type de films à grand spectacle. Pas la peine de chercher la petite bête, le transfert de ce Michael Bay cuvée 2022 est littéralement sublime, et ne pourra être pris en défaut : le Blu-ray du film nous propose un piqué, des textures et des couleurs d’une richesse impressionnante. Même sur les plans larges, c’est impeccable, irréprochable, avec des noirs profonds et une profondeur de champ exceptionnelle. Côté enceintes, c’est un feu d’artifice sonore ininterrompu et époustouflant avec une VO encodée en Dolby Atmos qui sera décodée, faute de matériel adéquat, en Dolby TrueHD 7.1 : le mixage en envoie plein les esgourdes et fait littéralement trembler les murs pendant les scènes d’action, qui nous proposent une spatialisation de OUF. La VF n’est pas en reste, puisqu’elle est proposée en Dolby Digital+ 7.1 et se démène comme une diablesse pour remuer le spectateur dans son fauteuil ; le caisson de basses ne connait pas le repos, les effets multicanaux rivalisent de puissance et de finesse : c’est du grand Art.
Comme souvent avec les Blu-ray édités par Universal Pictures, la section suppléments s’avère particulièrement informative et sympathique, avec des bonus très ludiques et agréables. On commencera avec une featurette consacrée au « style Michael Bay » (6 minutes), à l’occasion de laquelle les acteurs du film évoqueront l’expérience du travail aux côtés Michael Bay et des caractéristiques qui font de ses films un véritable chaos organisé. On poursuivra ensuite fort logiquement avec un court making of (6 minutes), qui évoquera largement le film original ayant inspiré le film de Michael Bay (Ambulancen, Laurits Munch-Petersen, 2005), le drame intérieur de chacun des personnages, les acteurs, etc. On reviendra ensuite au style visuel du film, avec une featurette consacrée à la ville de Los Angeles (4 minutes), ville idéale pour tourner des courses poursuites en voiture, ainsi qu’un sujet consacré aux prises de vue aériennes du film (5 minutes), réalisées par le biais de drones ou d’hélicoptères. On aura ensuite droit à un petit topo consacré aux ambulances Falck utilisées dans le film (10 minutes) et les défis liés au fait de n’avoir quasiment qu’un seul lieu où filmer les acteurs, même si bien sûr le film multiplie les plans de l’ambulance sous tous ses angles, tout à la fois à l’intérieur et à l’extérieur. Enfin, on terminera avec un hommage aux secouristes (7 minutes), par le biais du personnage incarné par Eiza González : on reviendra sur sa formation afin de reproduire de façon crédibles les gestes des secouristes, et, plus largement, les situations périlleuses auxquelles sont confrontés les vrais secouristes dans l’exercice de leurs fonctions.