Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu
États-Unis : 1986
Titre original : Allan Quatermain and the Lost City of Gold
Réalisation : Gary Nelson
Scénario : Gene Quintano, Lee Reynolds
Acteurs : Richard Chamberlain, Sharon Stone, James Earl Jones
Éditeur : ESC Éditions
Durée : 1h39
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 1 avril 1987
Date de sortie DVD/BR : 22 février 2023
Les nouvelles aventures d’Allan Quatermain commencent lorsqu’il se lance à la recherche de son frère Robeson, disparu alors qu’il était sur le point de découvrir la mythique Cité de l’Or Perdu. Accompagné de sa belle fiancée Jesse, d’un vieux guerrier et d’un mystique autoproclamé, Quatermain va braver tous les dangers et pire encore pour retrouver la Cité de l’Or Perdu…
Le film
[3/5]
Si tout le monde ou presque s’accorde à considérer Allan Quatermain et les mines du roi Salomon (1985) comme un bon gros nanar d’aventures provoquant davantage le fou rire que le grand frisson exotique, le film de J. Lee Thompson n’en conserve pas moins un certain capital sympathie auprès du public, tant ce dernier s’avère rythmé et amusant. Le même enthousiasme rigolard n’accompagne pas forcément la suite du film, sortie approximativement un an après, et intitulée Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu.
Le faible engouement du public pour le film de Gary Nelson s’explique probablement par le manque de générosité de ce deuxième opus. En effet, si Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu développe toujours un esprit « serial » en mode décalé et volontiers potache, le film ne verse pas dans la même frénésie de rebondissements que le premier épisode, et enchaine les vignettes sans pour autant retrouver le rythme trépidant qui permettait au film de J. Lee Thompson d’anesthésier l’esprit critique du spectateur.
Ainsi, plutôt que de se lancer à corps perdu dans une nouvelle aventure, Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu multiplie les atermoiements, et ce n’est qu’au bout de 15,20 minutes que Richard Chamberlain et son équipe (Sharon Stone, James Earl Jones, Robert Donner) partiront enfin au cœur de la jungle, où ils affronteront mille périls. Ils traverseront notamment des grottes emplies de lave et de gerbes de flammes ; à cette occasion, le spectateur pourra contempler de belles marionnettes occupant leurs pirogues pour un des effets les plus kitsch du film.
Autre effet particulièrement raté par la suite, Allan Quatermain traversera le plafond d’une salle dédiée aux sacrifices humains : durant cette séquence, on pourra apercevoir distinctement les câbles suspendant le cascadeur. Pour autant, tout n’est pas totalement naze au cœur d’Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu : dans le dernier acte du film, on sera par exemple très content de découvrir dans la peau du bad guy de service un Henry Silva complètement hirsute et hystérique. A ses côtés, Cassandra Peterson alias Elvira incarne la méchante reine Sorais, mais elle ne prononcera malheureusement pas un mot durant tout son temps de présence à l’écran.
Une poignée de photos d’exploitation d’Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu (disponibles tout en bas de cet article) nous laissent à penser qu’à l’origine, le rôle de la reine Sorais ne devait pas être totalement muet, et que celle-ci tentait à un moment de séduire Allan Quatermain. Au rayon des scènes écartées du montage final, la bande-annonce nous montrait également une scène au cours de laquelle Quatermain s’introduisait dans la fonderie d’or et utilisait un fouet comme Indiana Jones.
Mais en dépit de ses incohérences narratives béantes et de ses effets spéciaux kitschissimes, Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu parvient tout de même, entre deux francs éclats de rire, à créer ce vague sentiment d’exotisme qui faisait le charme du premier opus. Le film certes tient de l’absurdité totale, mais il nous permettra de voir des choses assez inédites dans leur genre. On pourra par exemple voir James Earl Jones – acteur pourtant ô combien respectable – se balader en slip de fourrure en portant une hache géante en plastique ou Richard Chamberlain se lancer dans un numéro de sorcier afin d’impressionner la galerie, le tout dans des décors de carton-pâte tellement mal foutus qu’ils en sont souvent assez désopilants.
Le Blu-ray
[4/5]
C’est ESC Éditions qui nous offre aujourd’hui le plaisir déviant de (re)découvrir Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu sur support Blu-ray. Le master est d’ailleurs de toute beauté, rendant un bel hommage à la jolie photo du film signée Frederick Elmes et Alex Phillips, et nous offrant par ailleurs un piqué très satisfaisant. Le grain argentique d’origine est tout à fait respecté, les couleurs vives et franches affichent une belle pêche, et les contrastes sont solides, ne bouchant jamais les noirs par excès de zèle. Côté son, le film nous est proposé à la fois en VF et en VO en DTS-HD Master Audio 2.0 d’origine, clair et sans souffle ni craquement ou saturation disgracieuse.
Du côté des suppléments, ESC Éditions nous propose, en plus de la traditionnelle bande-annonce, une intéressante présentation du film par Fabien Gardon, chroniqueur sur Nanarland. Tout en égrenant les qualités et les défauts du film, il remettra assez habilement Allan Quatermain et la Cité de l’or perdu dans son contexte de tournage.
Les photos de la scène coupée avec Cassandra Peterson :