Test Blu-ray : All cheerleaders die

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All cheerleaders die


États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Lucky Mckee, Chris Sivertson
Scénario : Lucky Mckee, Chris Sivertson
Acteurs : Caitlin Stasey, Sianoa Smit-McPhee, Brooke Butler
Éditeur : Wild Side Vidéo
Durée : 1h29
Genre : Horreur, Comédie
Date de sortie DVD/BR : 19 août 2015

 

 

Encore secoués par une tragédie qui vient de frapper leur établissement, les étudiants de Blackfoot High sont choqués par une nouvelle pour le moins surprenante : Maddy, la rebelle du lycée a décidé de rejoindre l’équipe de pom-pom girls ! Désormais amie aves les plus belles filles du lycée, elle en devient rapidement la reine… Mais au cours d’une soirée très arrosée, tout bascule : les filles de l’équipe se retrouvent dotées de nouveaux pouvoirs. Les garçons n’ont qu’à bien se tenir…

 

 

Le film

[3,5/5]

Au visionnage de All cheerleaders die, on comprend bien que la volonté première de Lucky McKee et Chris Sivertson, à la fois au scénario et à la réalisation à quatre mains, était avant tout de pervertir le « teen movie », d’en proposer une vision énorme et décalée, quelque part entre Jennifer’s body et la parodie pure et simple (genre Sex academy). Ainsi, les clivages entre les différentes « catégories de jeunes » sont volontairement poussés dans leurs ultimes retranchements : les pom-pom girls sont des salopes intégrales, les fumeurs de joints ont un van qui dégage d’énormes nuages de fumée, la gothique est une sorcière manipulant les runes, les membres de l’équipe de foot des adonis briseurs de cœurs… Bien sûr il y aura aussi la coincée frigide, la pucelle aux hormones en ébullition, le skateur boutonneux, etc, etc. Ils sont venus, ils sont tous là, les archétypes du genre ; de fait, aucun personnage n’est vraiment fréquentable, ce sont tous des caricatures auxquelles le spectateur ne pourra pas réellement s’attacher.

S’agit-il là des conditions idéales pour commencer un jeu de massacre ? Le film répond clairement par l’affirmative, car dans sa deuxième moitié, All cheerleaders die s’éclatera à dézinguer la quasi-intégralité de son casting. Formellement, les deux lascars s’éclatent derrière la caméra, il s’agit de loin du film le plus « agité » de McKee, on sent bien la valeur ajoutée qu’apporte Chris Sivertson à l’ensemble : une vitalité et une nervosité technique habituellement absente des films de McKee, se concentrant d’avantage sur l’ambiance. En réalité, les deux scénaristes / réalisateurs reviennent à un univers qu’ils connaissent bien, puisque est le remake d’un court-métrage qu’ils avaient signé ensemble il y a plusieurs années. Interviewé par notre rédac’ chef Pascal Le Duff en 2013, Lucky McKee déclarait à ce sujet :

«  All cheerleaders die est le premier long-métrage que Chris Sivertson et moi-même avons réalisé en 1998 – 1999. Nous avons tout fait en commun sur ce projet, ce qui nous a permis d’apprendre deux fois plus ensemble, autant de nos erreurs que de nos réussites. Nous nous sommes entraidés et avons découvert concrètement en commun toutes les étapes de la réalisation d’un film. Notre but alors était de faire quelque chose de très léger, de ne pas nous prendre au sérieux et de proposer quelque chose d’énergique. Nous avons ensuite chacun tracé notre route personnelle avec des films plus sombres et une autre dynamique narrative. Récemment nous nous sommes dit que nous avions cette même impression de devenir un peu trop précieux dans notre rapport à la noirceur, repliés dans nos certitudes, et voulions revenir à une façon plus légère et amusante de faire des films, à l’essence de ce qui nous avait donné envie de faire des films au départ mais avec le bénéfice de l’expérience acquise en quinze ans, avec l’ambition de nous ouvrir un peu plus au public. Nous pensions que c’était une bonne idée à cette étape de nos carrières respectives et nous avions besoin de cette dose d’adrénaline, de puiser dans l’énergie de notre jeunesse.

(…) L’idée de base reste la même, évoquer la guerre des sexes qui se joue entre joueurs de football américain et pom-pom girls mais le déroulement de l’histoire est différent. Les personnages sont caractérisés avec plus de profondeur. Il reste quelques connexions entre les deux films, deux ou trois scènes quasiment traitées de la même manière mais nous avons changé, Chris et moi, depuis, et pour cette raison il s’agit d’un tout autre film. L’original répond plus aux attentes du public sur le titre alors que le nouveau les déjoue, avec plus de rebondissements et de péripéties. Nous voulions que le film avance à vitesse grand V et glisser d’une tonalité à une autre le plus souvent possible, passer de la noirceur à la lumière, de la légèreté à la tragédie, de la drôlerie à la tristesse avec une touche de romantisme premier degré, sans ironie. Nous voulions traverser ces montagnes russes émotionnelles que peut expérimenter un adolescent dans sa vie de tous les jours. »

Malin, rapide et rythmé, All cheerleaders die ne laisse en effet que peu de temps au spectateur pour reprendre son souffle. Les 90 minutes que durent ce « ride » filmique échevelé laissent par ailleurs clairement augurer d’une suite, puisque non seulement la fin du film est on ne peut plus « ouverte », mais également parce que l’écran titre-final affiche astucieusement une mention All cheerleaders die – Part one !

« Ce n’est pas une blague du tout, ce film est le premier acte d’une série de films que nous avons planifié. Nous posons beaucoup de questions sans réponses qui restent dans notre escarcelle pour une ou plusieurs suite(s). Nous avons encore beaucoup de choses à révéler sur le pourquoi et le comment de ces pouvoirs magiques notamment. Il nous reste des histoires à raconter sur cet univers que nous avons imaginé. Cela dépendra évidemment de la réception du film pour déterminer quelle sera l’étape suivante, si nous ferons un film pour le cinéma, la télévision, internet ou du pay-per-view. »

Un grand merci à Pascal Le Duff de m’avoir permis d’utiliser une partie de son entretien avec Lucky McKee, réalisé lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg en 2013, dont vous pourrez retrouver l’intégralité en cliquant sur ce lien.

 

 

Le Blu-ray

[4,5/5]

Il n’y a assurément pas le moindre souci à se faire : le Blu-ray édité par Wild Side Vidéo permettra aux retardataires de découvrir All cheerleaders die dans des conditions optimales. Le piqué est précis, les couleurs sont chaudes et naturelles, les noirs d’une belle densité et les très nombreuses scènes sombres ne montrent aucun signe de faiblesse côté encodage ou définition. En deux mots comme en cent, il s’agit d’un encodage haute définition dont l’éditeur n’a aucunement à rougir : un travail bien fait. Côté son, VF et VO sont proposées dans des mixages DTS-HD Master Audio 5.1, qui s’imposent comme autant de merveilles de précision ; les effets d’ambiance surround omniprésents créent une immersion totale et irréprochable, remarquablement efficace dans les moments de bravoure.

Côté suppléments, et outre la présence des traditionnelles bandes-annonces de l’éditeur, Wild Side nous propose également de découvrir un intéressant making of du film : l’occasion pour le spectateur de voir Lucky McKee et Chris Sivertson au travail sur le plateau.

 

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