Aftermath
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Elliott Lester
Scénario : Javier Gullón
Acteurs : Arnold Schwarzenegger, Scoot McNairy, Maggie Grace
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h34
Genre : Drame
Date de sortie DVD/BR : 18 juillet 2017
Le 21 juillet 2002, deux avions entrent en collision dans les airs. Une conjonction d’événements et de négligences ont abouti au drame, mais un contrôleur aérien est vu par le conjoint d’une victime comme le seul responsable…
Le film
[3,5/5]
Au générique d’Aftermath, on trouve au moins trois bonnes raisons de se ruer sur le nouveau film édité en DVD et Blu-ray par Metropolitan Vidéo : premièrement bien sûr, il y a la présence d’Arnold Schwarzenegger, qui depuis qu’il a quitté son poste de gouverneur de Californie en 2011, enchaine plutôt les bons films : si l’on met de côté les mineurs (mais sympathiques) Evasion (2013) et Terminator Genisys (2015), on ne peut que saluer ses performances dans les ultra-bourrins et jouissifs Dernier rempart (2013) et Sabotage (2014), de même que son rôle risqué dans Maggie, loin des univers qu’il affectionne habituellement. Aftermath se range d’ailleurs dans cette dernière catégorie : celle du rôle dans lequel on n’attendait pas du tout de voir le géant autrichien – un ouvrier lambda ravagé par la mort de sa famille dans un accident d’avion. La deuxième raison de voir le film se situe également du côté des acteurs, avec la présence au casting de Scoot McNairy (Monsters), qui livre ici probablement la meilleure prestation de sa carrière dans la peau d’un homme dévasté suite à une erreur d’appréciation qui a fini en drame. La troisième raison de se ruer sur Aftermath est tout simplement que le film est signé Elliott Lester, réalisateur du chef d’œuvre absolu de la carrière de Jason Statham, l’impressionnant polar Blitz (2011) : avec ce premier film et premier coup de maitre, le cinéaste s’est en effet gagné les faveurs des cinéphiles fans de cinéma de genre jusqu’à la fin de sa carrière.
Aftermath est un drame sombre et désespéré, d’une noirceur rare, nous proposant de découvrir un drame de la solitude en trois actes, qui rappellera par certains aspects un Collision (Paul Haggis, 2004) auquel on aurait enlevé tout son pathos superflu pour ne livrer, sans jugement ni recul, que le tragique déroulement des faits jusqu’à un final que l’on sent inévitable dès les premières séquences du film. Alors, bien sûr, Aftermath n’est pas parfait, et comporte des choses pas totalement réussies, mais il y a au cœur du film suffisamment de très beaux moments et d’éléments magnifiques et marquants pour remporter une belle adhésion. Tourné avec une remarquable économie de moyens, qui fonctionne parfaitement avec la sécheresse du propos (avec notamment et un crash d’avion filmé de la manière la plus simple et la plus bouleversante qui soit), développant une ambiance de plomb sur un rythme bien mené malgré sa construction un peu casse-gueule en trois temps, Aftermath s’avère indubitablement un film fort, dont le spectateur se souviendra longtemps après visionnage, loin du tout-venant vite vu / vite oublié qui nous passe le plus souvent devant les yeux depuis quelques années.
Le Blu-ray
[4/5]
La galette Blu-ray éditée par Metropolitan Vidéo rend tous les honneurs à la photographie de Lost river, signée Pieter Vermeer. L’encodage qui nous est ici proposé en Bleu nous offre un spectacle visuel de toute beauté, composé de tableaux tragico-poétiques s’imposant comme autant de superbes images qui vous resteront longtemps en mémoire. En deux mots, la définition est magistrale, irréprochable, avec un léger grain préservé et des scènes nocturnes admirablement gérées. Côté son, VF et VO sont proposées en DTS-HD Master Audio 5.1, qui imposent une dynamique et une précision assez bluffantes, et le caisson de basses est sollicité de manière à vous remettre le tiercé dans l’ordre à plus d’une reprise.
Du côté des suppléments, outre une série de bandes-annonces de films avec Arnold Schwarzenegger, on trouvera une featurette sur le tournage, qui fera office de making of ; au cœur de ce court sujet, le réalisateur et une partie de l’équipe évoquent essentiellement la puissance du script de Javier Gullón, scénariste de films de genre espagnols (Les proies, Agnosia), mais aussi et surtout du Enemy de Denis Villeneuve.