Absolution
États-Unis : 2024
Titre original : –
Réalisation : Hans Petter Moland
Scénario : Tony Gayton
Acteurs : Liam Neeson, Yolonda Ross, Ron Perlman
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Genre : Thriller
Durée : 1h52
Date de sortie DVD/BR : 10 janvier 2025
Après une vie de violence, un gangster atteint d’une maladie incurable, tente de se racheter et s’attaque à de redoutables trafiquants d’humains…
Le film
[4/5]
On le sait : en 2008, à l’approche de ses soixante ans, Liam Neeson avait opté pour un radical changement de carrière, délaissant peu à peu le cinéma d’auteur et les rôles complexes et ambitieux pour se lancer dans le cinéma d’action tendance sévèrement burné. Et comme il a encore aujourd’hui la chance de paraître dix à quinze ans plus jeune qu’il ne l’est en réalité, il s’est spécialisé dans les rôles de Papa Bastonneur. La retraite, très peu pour lui, et chacun de ses nouveaux rôles le met en scène dans un corps de métier différent, aux prises avec d’impitoyables méchants au cœur de thrillers d’action, de polars badass et de blockbusters musclés. Sa deuxième carrière a d’ailleurs rapidement pris un essor impressionnant, et s’il a quasiment disparu des écrans de cinéma, en quelques années, il est devenu une « action star » reconnue, et une valeur sûre du Direct to Video.
Cependant, le revers de la médaille quand on commence à enchaîner les films destinés au marché de la vidéo, c’est que depuis quelques années, on avait un peu de mal à différencier les derniers films de Liam Neeson, tant ils peuvent donner l’impression d’être tous à peu près les mêmes. L’année 2024 a marqué un peu de changement cela dit : Liam Neeson avait tout d’abord livré une de ses meilleures performances de ces dernières années dans Saints and Sinners, et comme pour prouver au public qu’il ne s’agissait pas d’une erreur de parcours, l’acteur nous revient aujourd’hui avec Absolution, un autre thriller ambitieux qui lui permet de trouver un rôle fort et très éloigné de son habituelle composition de Papa Bastonneur. A cette occasion, il retrouve le réalisateur de Sang froid, le norvégien Hans Petter Moland, qui amènera avec lui une partie de son équipe technique.
Alors bien sûr, Absolution comporte encore bel et bien une poignée de scènes d’action brutales mettant en scène Liam Neeson, il s’agit surtout du portrait d’un homme brisé et plein de regrets, que la maladie force à entamer une odyssée psychologique et émotionnelle. Le scénario de Tony Gayton (Salton Sea, Hell on Wheels…) suit en effet la trajectoire d’un homme de main vieillissant souffrant d’une lésion cérébrale qui lui fait régulièrement perdre la mémoire, qui se verra douloureusement confronté à toutes les erreurs qu’il a commises au cours de sa vie. Mais y a-t-il seulement un moyen de revenir en arrière ? Pas facile, surtout si on considère que le vieux truand commence à être hanté par des hallucinations au cœur desquelles ses souvenirs de gosse de plus en plus confus se mêlent à des traumatismes plus récents, liés à un monde de plus en plus violent, qu’il ne parvient plus à comprendre et à accepter.
Les visions du personnage de Liam Neeson, pour l’essentiel liées à la mer et à la pêche (et mises en image de façon absolument remarquable par le directeur photo du film Philip Øgaard), permettent à Absolution de quitter pour un temps les rails très secs du polar, et constituent un moyen habile et poétique pour Hans Petter Moland afin de trouver un équilibre entre la prise de conscience de l’évolution de la maladie par le personnage, et l’intensité / la violence – aussi bien physique qu’émotionnelle – de son mode de vie. La caméra de Moland et le scénario de Gayton avancent lentement, inexorablement, accompagnant le vieil homme désorienté alors qu’il lutte pour donner un sens aux petits détails de la vie quotidienne, tout autant que pour trouver sa place dans un monde du crime en pleine mutation.
Alors bien sûr, on comprend bien la trajectoire mortifère entreprise par la narration d’Absolution, et le film ne s’avérera pas particulièrement original, ni dans ses rebondissements, ni en ce qui concerne la direction dans laquelle se dirige le récit. Pour autant, le scénario de Tony Gayton est extrêmement solide, et la mise en scène de Hans Petter Moland sied parfaitement à l’histoire qui nous est racontée. De plus, et en dépit de l’incongrue moustache qu’il arbore tout au long du film, Liam Neeson est absolument impérial, alternant les moments de force et de vulnérabilité, et capturant toute la culpabilité et la peur du personnage dans les moments de calme du récit. On notera par ailleurs une petite originalité du scénario : si le film est porté par les prestations parfaites de Liam Neeson et Yolonda Ross dans les rôles principaux, le scénariste Tony Gayton fait le choix de ne pas leur donner de nom, les désignant simplement par « Thug » (voyou) et « Woman » au générique du film.
Le Blu-ray
[4/5]
Le Blu-ray d’Absolution édité par Metropolitan Vidéo fait une nouvelle fois honneur au support Haute Définition. Le transfert 1080p du film de Hans Petter Moland est en effet bluffant de précision, avec un piqué et un niveau de détail assez époustouflant ; les couleurs sont éclatantes et naturelles, préservant pleinement l’esprit naturaliste et dramatique du film. Le niveau de détail est solide, contrastes et niveaux de noirs sont également impressionnants de profondeur, et le transfert semble exempt de toute trace de bruit, fourmillements, banding ou tout autre écueil numérique. Un sans-faute donc. Et comme d’habitude avec Metropolitan, à la fois la VF et la VO disposent de pistes audio en DTS-HD Master Audio 5.1, les deux versions rivalisant d’effets d’ambiance, en particulier durant les quelques scènes d’action du film, dont l’impact est renforcé par le caisson de basse. Du beau travail !
Du côté des suppléments, Metropolitan Vidéo nous propose une sélection de bandes-annonces consacrées à la carrière récente de Liam Neeson, et plus précisément aux films Absolution, Blacklight, Ice Road, Marlowe et Saints and Sinners.
