Willow
États-Unis : 1988
Titre original : –
Réalisation : Ron Howard
Scénario : Bob Dolman, George Lucas
Acteurs : Warwick Davis, Val Kilmer, Joanne Whalley
Éditeur : 20th Century Studios
Genre : Fantasy, Aventures
Durée : 2h06
Date de sortie cinéma : 14 décembre 1988
Date de sortie DVD/BR/4K : 18 décembre 2024
Il était une fois un royaume peuplé de petits habitants appelés les Nelwyns. Ce peuple paisible était dominé par les Daikinis, gens de grand taille gouvernés par la cruelle reine Bavmorda. Or il advint qu’un prophète annonçât la naissance d’une princesse appelée à détrôner Bavmorda. La terrible reine ordonna alors de tuer tous les nouveaux-nés du royaume. Elora échappa au massacre et ce fut Willow, un jeune Nelwyn féru de magie, qui la recueillit. Mais Bavmorda n’avait pas dit son dernier mot…
Le film
[3,5/5]
On vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais figurez-vous qu’avant la trilogie du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson (2001-2003), le genre de la Fantasy, fondé sur l’imaginaire et le merveilleux, était globalement considéré comme un genre à destination soit des « geeks », soit des enfants. Ainsi, outre les films d’animation Ralph Bakshi (Les Sorciers de la guerre, Le Seigneur des Anneaux, Tygra – La glace et le feu), on se souvient avoir vu débarquer beaucoup d’œuvres orientées « Fantasy for Kids » tout au long des années 80 : Dark Crystal, L’Histoire sans fin, Legend, Labyrinthe, Les Barbarians, Princess Bride, Willow…
Si certains de ces films sont devenus des « classiques immédiats », d’autres ont mis davantage de temps à sortir leur épingle du jeu. Ainsi, avec ses 57 millions de dollars de recettes à l’international, Willow ne se placera qu’à la 19ème place du box-office de l’année 1988, coincé entre deux films complètement oubliés aujourd’hui, à savoir Fantômes en fête de Richard Donner à la 18ème place, et Au fil de la vie de Gary Marshall à la 20ème. Loin derrière Rain Man (355 millions) et Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (330 millions), loin derrière Rambo III, Jumeaux et Piège de cristal… En dépit d’un score finalement très honorable, Willow fut à coup sûr une grosse désillusion pour le producteur et coscénariste du film George Lucas, qui espérait que le film remporte un succès comparable à celui d’E.T. l’extra-terrestre en 1982.
Pour autant, Willow a bien marché : presque 2,2 millions d’entrées dans les salles françaises, et surtout, le film se ferait au fil des années une solide réputation en vidéo, et ce en grande partie parce qu’il s’agit d’un film familial à grand spectacle, et nous donnant à voir une série de personnages amusants. Outre les duels de sorciers, les sièges de châteaux et les trolls, le film met également en scène la trajectoire d’un héros inattendu – un nain appelé Willow – qui se lance dans un voyage répondant dans les grandes lignes aux théories de Joseph Campbell sur le « Mythe du Héros » (ou monomythe), à la façon de sagas telles que Star Wars ou Harry Potter.
Et bien qu’il ne soit pas exempt de défauts (de rythme notamment), Willow fait partie de ces films dont on se souvient, même plus de trente ans après les avoir découverts. Comme beaucoup de films pour enfants de l’époque, sa noirceur étonne un peu aujourd’hui, mais c’est un plaisir de retrouver Val Kilmer accompagné du « Peck » Warwick Davis, alors tout juste âgé de 18 ans, quelques années avant la franchise Leprechaun qui l’occuperait pas mal entre 1992 et 2003. Avec le recul, on passera l’éponge sur le fait que l’affiche du film mettait un peu trop en évidence le personnage du général Kael, qui ressemble à Skeletor, mais n’apparait en réalité que quelques minutes à tout casser dans le film. Pour le reste, Willow enchaine les péripéties et les gags amusants au cœur de décors et de matte-paintings très soignés, les scènes d’action sont très solides, les effets spéciaux vraiment bons, et le film demeure encore très attachant de nos jours.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
L’arrivée de Willow au format Blu-ray 4K Ultra HD était très attendue de la part des cinéphiles l’ayant découvert durant leur enfance, et la galette éditée par 20th Century Studios aura de quoi satisfaire les plus exigeants d’entre eux. Le boulot de restauration et d’upgrade effectué par les équipes techniques de Disney / Fox ne décevra certainement pas les amoureux du film, d’autant que le film nous est à la fois proposé en Dolby Vision et en HDR10. Le rendu est absolument irréprochable, les détails sont fins et d’une belle précision, les niveaux de noir sont profonds et le détail des ombres est excellent, ce qui permet à de nombreuses scènes se déroulant dans l’obscurité de retrouver leur véritable nature, et le grain argentique a été préservé. Du beau travail ! Côté son, le film nous est proposé dans un mixage DTS-HD Master Audio 5.1 en VO / DTS-HD High Resolution Audio 5.1 en VF, et tous deux sont assez impressionnants dans leur genre, avec un placement absolument remarquable des dialogues et des effets. Les ambiances sont restituées de façon assez formidable, et l’ensemble nous propose une immersion totale dans cet univers de Fantasy estampillé George Lucas.
Du côté des suppléments, rien sur le Blu-ray 4K Ultra HD, mais le Blu-ray également disponible dans le boîtier reprend les suppléments déjà disponibles sur l’édition « 25ème anniversaire » du film, sortie en 2013. On retrouvera donc une poignée de scènes coupées présentées par Ron Howard (12 minutes), qui incluent notamment une intrigue secondaire ayant été complètement écartée du montage final ayant pour centre le père de Sorsha, le personnage de la « méchante » pas si méchante que ça incarnée à l’écran par Joanne Whalley. On continuera avec un making of d’époque (24 minutes), qui comprend, entre autres, des entretiens avec Ron Howard et George Lucas, ainsi que de nombreux moments volés sur le plateau et un aperçu de la création des effets spéciaux. On embrayera ensuite avec quelques extraits du journal Vidéo de Warwick Davis (11 minutes), qu’il avait tourné avec son caméscope pendant le tournage et qu’il commente avec plaisir et une certaine nostalgie. Enfin, on s’attardera sur un sujet consacré aux effets spéciaux du film (17 minutes), réalisés par ILM et présentés par Dennis Muren, superviseur des effets visuels, qui a ensuite travaillé, entre autres, sur Jurassic Park et Terminator 2, et on se régalera d’une galerie de plans en matte paintings du film (1 minute).