Ticks
États-Unis : 1993
Titre original : –
Réalisation : Tony Randel
Scénario : Brent V. Friedman
Acteurs : Seth Green, Alfonso Ribeiro, Ami Dolenz
Éditeur : Extralucid Films
Durée : 1h28
Genre : Fantastique
Date de sortie DVD/BR : 10 octobre 2022
Un groupe d’adolescents part à la campagne et découvre un labo de stéroïdes anabolisants installé dans une vieille cabane. Lorsque les ados brisent par accident un des récipients, son contenu se déverse sur un nid de tiques. Celles-ci voient leur taille et leur force augmenter…
Le film
[4/5]
Découvert en vidéo dans les années 90, Ticks est une série B d’une efficacité telle que le film de Tony Randel ne tarderait pas à devenir un véritable petit classique du fantastique low-budget de l’époque, aux côtés d’autres petits trésors tels que Warlock II (Anthony Hickox, 1993), Le Retour des morts-vivants 3 (Brian Yuzna, 1993) ou La fiancée de Leprechaun (Rodman Flender, 1994). Ticks est ainsi devenu, au fil des ans, l’objet d’un petit « culte » auprès des amateurs, probablement parce qu’il s’agit d’un film généreux ayant l’avantage de ne jamais se prendre au sérieux.
Plutôt rigolo dans son genre, Ticks n’hésite pas non plus à verser dans le gore, et nous gratifie tout au long de son récit de plans riches en effets spéciaux volontairement visqueux, gluants et spectaculairement dégueu, marque de fabrique s’il en est du cinéma du génial Brian Yuzna, qui occupait ici le poste de producteur exécutif. Bien-sûr, on ne pourra pas nier que le film de Tony Randel porte sur lui les stigmates de la série B de l’époque : son ambiance et sa patine visuelle trahissent en effet ses origines, et cela pourra déranger certains spectateurs, tandis que cela en attirera d’autres.
Dans son déroulement, Ticks suit grosso modo le cahier des charges du genre du film de « bêbêtes » : l’intrigue se déroule en forêt, loin de toute « civilisation », et mettra face à face un groupe de jeunes difficiles et une large poignée de bestioles aussi dégoûtantes qu’agressives. Le casting est sympathique, et composé de célébrités en devenir du début des années 90, telles que Seth Green, Ami Dolenz ou encore Alfonso Ribeiro, fameux interprète de Carlton, le cousin de Will Smith dans la série Le Prince de Bel Air. Et puis bien sûr, il y a l’inimitable Clint Howard dans le rôle d’un redneck utilisant des substances chimiques douteuses afin de faire pousser de la beuh dans sa serre de fortune. Bien entendu, c’est le contact avec ces substances qui créera la race de super-tiques mutantes à laquelle nos héros seront confrontés.
Éternel adolescent du cinéma US, Seth Green, âgé de 19 ans à l’époque, incarne donc Tyler, le héros de Ticks, souffrant d’agoraphobie depuis une partie de cache-cache dans les bois ayant mal tourné durant son enfance. Il fera rapidement la connaissance de « Panic », un petit délinquant des quartiers chauds de Los Angeles qui, bien sûr, ne s’avérera pas si méchant que ça. Parmi les autres gamins « à problèmes » participant à l’expérience de cohésion en forêt organisée par Holly (Rosalind Allen) et Charles (Peter Scolari), on trouvera Kelly (Dina Dayrit), l’introvertie de service, Melissa (Virginya Keehne), la fille de Charles, qui vit mal la liaison que son père entretient avec Melissa, ainsi que Dee Dee (Ami Dolenz), la bimbo, et son petit ami Rome (Ray Oriel), l’hispano adepte de la gonflette.
Même si Tony Randel et son scénariste Brent V. Friedman parviendront contre toute attente à rendre tout ce petit monde relativement attachant (notamment parce qu’en dépit des clichés qu’ils sont censés incarner, les membres de ce petit groupe n’agiront pas forcément de la manière attendue), Ticks ne perdra pas beaucoup de temps en exposition, donnant tout juste assez d’informations au spectateur pour que le récit avance sur un bon rythme. Habile, le premier acte du film fait des allers et retours répétés entre la présentation des jeunes gens, qui s’efforcent de dépasser leurs problèmes de comportement pour apprendre à vivre les uns avec les autres, et la première attaque de tiques, qui a lieu dans la serre clandestine de Clint Howard. Par la suite, le récit (ré)unira les jeunes et les rednecks dans la lutte contre les tiques. Parce que bien sûr, il faudra attendre un peu pour que les tiques attaquent. Tic, Tac, Tic, Tac… Les tickets tactiques l’étiquettent tout à trac, qu’est-ce que c’est que ce truc ? Toc toc toc, c’est la tique, qui trique et veut faire tac-tac.
Si les personnages ne prendront jamais plus d’importance que les bestioles en elles-mêmes, le développement de l’intrigue de Ticks leur permet de trouver leur place et de provoquer l’empathie chez le spectateur, dépassant par la même le statut de simple victime en puissance pour les petits monstres des bois. Cependant, on ne niera pas le fait que Ticks prend vraiment tout son essor à l’occasion des scène mettant en scène les bestioles, à savoir des tiques de la taille d’un poing sortant d’œufs gluants bien craspec avant de se mettre en quête de sang.
Formé à l’école Roger Corman, pour qui il a au fil des années tenu plusieurs postes, de celui de monteur à celui de réalisateur en passant par celui de responsable des effets spéciaux, Tony Randel (Hellraiser II – Les écorchés) parvient parfaitement à composer avec les limites de son budget, et à fournir au spectateur le spectacle fun et dégueu attendu : les effets spéciaux « old school » en deviennent d’ailleurs littéralement les vraies vedettes de Ticks. Le film se montre très généreux en gore, avec du sang et des matières visqueuses giclant littéralement de partout, et les scènes en stop-motion sont vraiment impressionnantes et pleines de charme. A redécouvrir !
Le Combo Blu-ray + Blu-ray 4K Ultra HD
[5/5]
Si beaucoup l’avaient découvert en vidéo dans les années 90, Ticks était sorti en DVD en France sous le titre Ticks Attack en 2007 chez Opening. Presque vingt ans après sa sortie en DVD donc, on ne s’attendait pas forcément à voir ressortir Ticks dans une édition Blu-ray made in France. La surprise de voir débarquer le film de Tony Randel est d’autant plus grande qu’il nous est aujourd’hui proposé dans une édition « Combo » sous les couleurs d’Extralucid Films, qui nous propose également le film sur une galette Blu-ray 4K Ultra HD. Le tout est comme d’habitude présenté dans un joli digipack deux volets surmonté d’un étui cartonné aux couleurs du film. En deux mots comme en cent, le packaging est une nouvelle fois au top, dans la plus parfaite continuité du travail éditorial effectué par Extralucid depuis sa création en 2019. Ticks intègre la riche collection « Extra Culte » de l’éditeur, dédiée aux pépites du cinéma de genre. Il porte sur sa tranche le numéro Extra Culte #11.
Côté master, l’image du Blu-ray 4K Ultra HD de Ticks nous propose un rendu visuel époustouflant, avec une granulation préservée et un niveau de détail extraordinaire, et ce même si le film se déroule le plus souvent dans le noir ou dans l’obscurité – les couleurs, les contrastes et les noirs sont impressionnants, même si évidemment certaines séquences nocturnes apparaîtront comme plus granuleuses que les autres. Par ailleurs, le master est stable et le tout est parfaitement respectueux du grain argentique d’origine. Même constat d’excellence et de fidélité au matériau d’origine du côté des pistes sonores : version française et anglaise sont mixées en DTS-HD Master Audio 2.0, et proposent un bon équilibre et une excellente stabilité d’ensemble, sans souffle ni craquements intempestifs. Du très beau travail technique.
Du côté des suppléments, outre la traditionnelle bande-annonce, on trouvera une intéressante présentation du film par Clara Sebastiao (23 minutes). Elle nous livrera tout d’abord une petite biographie de Tony Randel, évoquera l’importance de Doug Beswick (responsable des effets spéciaux) dans le projet, puis évoquera le casting du film, le tournage, pour lequel Beswick avait fabriqué une centaine de tiques, ou encore la post-production. Quelques petits conflits entre Tony Randel et Brian Yuzna seront également rapidement évoqués. Pour vous procurer cette édition Combo Blu-ray + Blu-ray 4K Ultra HD, rendez-vous sur le site de l’éditeur !
[…] source […]
[…] appartenant à sa fameuse collection « Extra Culte » : après Ticks, que nous avons chroniqué il y a quelques jours, c’est aujourd’hui au tour de Pumpkinhead – Le Démon d’Halloween de voir le jour en […]