Test Blu-ray 4K Ultra HD : The Substance

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The Substance

États-Unis, France, Royaume-Uni : 2024
Titre original : –
Réalisation : Coralie Fargeat
Scénario : Coralie Fargeat
Acteurs : Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Genre : Horreur
Durée : 2h21
Date de sortie cinéma : 6 novembre 2024
Date de sortie DVD/BR/4K : 13 mars 2025

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit : THE SUBSTANCE Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Respectez les instructions : VOUS ACTIVEZ une seule fois – VOUS STABILISEZ chaque jour – VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception. Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Le film

[4/5]

Bruyant, criard, répétitif, extrêmement sexualisé et volontiers vulgaire, développant une esthétique à mi-chemin entre la pub pour parfum et le porno gonzo, The Substance est un film comme on n’en fait plus. Ou pour être plus précis, il s’agit d’un film tel qu’un homme n’aurait absolument plus le droit d’en faire au Vingt-et-unième Siècle, sous peine de se voir immédiatement considéré comme un immonde phallocrate priapique et obsédé sexuel ou un gros dégueulasse complètement chtarbé. #BalanceTonPorc direct. Mais voyez comme la société évolue de nos jours : ce film est en fait réalisé par une femme.

The Substance est en effet le deuxième long-métrage de Coralie Fargeat, qui avait déjà frappé très fort dans le genre en 2017 avec Revenge. Cette fois, elle nous propose un conte de fées complètement barré et tordu, revisitant le mythe de la jeunesse éternelle tout en questionnant par l’image les obsessions d’une société occidentale totalement dominée par les réseaux. Image de soi, sexe, jeunesse, santé, virilité, amour… Coralie Fargeat emmène le spectateur au cœur d’un monde égocentré pas si éloigné du notre, au cœur duquel tout est à vendre, et où toutes les interactions entre les personnages sont placées sous le signe de l’égoïsme, de l’arrogance. Tous les protagonistes du film sont à leur manière une représentation de ces « Haters » qui pullulent sur les réseaux, et ce même s’ils semblent parfois douloureusement conscients que leur absence d’empathie est un synonyme d’autodestruction, et qu’ils creusent leur propre tombe avec leur vanité.

Il y a donc assurément un sens derrière le défilé de formes féminines largement dévoilées et subjectivement mises en scène tout au long du film. Mais là où The Substance parvient vraiment à cueillir le spectateur, c’est dans son dernier acte, qui va tellement loin dans le délire que l’on croirait presque assister à un film de la grande époque du duo Brian Yuzna / Screaming Mad George. Totalement en dehors des sentiers battus, ce final totalement taré et monstrueusement gore joue avec les codes du « Body Horror » pour nous proposer un déluge frappadingue de tripes et de difformités qui s’avère finalement en parfaite adéquation avec l’agressivité du propos développé par la réalisatrice tout au long de ce qui a précédé. Franchement étonnant !

Lors de la sortie du film dans les salles obscures, notre chroniqueur Guillaume Imbert avait d’ailleurs été fort impressionné par le spectacle proposé par Coralie Fargeat : « Que les intentions de sa réalisatrice, bourrines à souhait, soient de dénoncer, de dynamiter les représentations du corps féminin ne font aucun doute. Seulement, ce postulat n’aurait pas suffi en lui-même à déployer un film iconique, en particulier quand on est allergique aux donneurs de leçons. Bien heureusement, mon plaisir de vision de The Substance ne se résume pas à l’idéologie du projet. Ce qui m’a amusé, c’est une liberté qui se moque d’être grotesque et dégage un mauvais esprit bien réjouissant. J’ai aimé ricaner avec le film de ce jeu de massacre cradingue, de cette satire de l’hypocrisie du show business face au corps vieillissant de Demi Moore. Dans un plaisir horrifique bien farceur, multipliant les références, ne pas prendre ce spectacle au sérieux était essentiel. » On vous invite à découvrir sa critique dans son intégralité en cliquant ici !

Le Coffret Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Avec avoir réuni un peu plus de 585.000 français horrifiés dans les salles, The Substance vient de débarquer au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Metropolitan Vidéo, et côté master, il semble évident que l’on tienne ici la meilleure alternative possible afin de découvrir le film de Coralie Fargeat. Le piqué est précis, le niveau de détail saisissant, et le film nous offre un rendu visuel tout simplement époustouflant. Les textures, les couleurs, les éléments d’arrière-plan, les niveaux de noir, les blancs extrêmement lumineux, la saturation des couleurs volontairement exagérée : c’est absolument superbe, et de toute évidence, l’ensemble tire encore clairement parti de sa présentation en Dolby Vision, qui accentue encore l’intensité du feu d’artifices de couleurs que nous propose le film. Côté son, évidemment, ça dépote également, d’autant que Metro nous propose le film en DTS-HD Master Audio 5.1 (VF/VO). Les amateurs d’ambiances bourrines et de petits détails sonores seront ravis, d’autant que dans les deux cas, on est en présence de mixages remarquablement spatialisés : l’immersion est optimale pour le spectateur, avec une efficacité de tous les instants. Une des plus belles galettes UHD de l’année, assurément !

Du côté des suppléments, outre un teaser et la traditionnelle bande-annonce du film, on se ruera avec un intérêt non feint sur la conversation entre Guillermo Del Toro et Coralie Fargeat (17 minutes) que nous propose Metropolitan Vidéo. Enregistré dans une salle de cinéma à l’issue d’une projection, la réalisatrice y reviendra – en anglais – sur le lien entre ses deux films, Revenge et The Substance, avant de s’attarder plus spécifiquement sur le second. Guillermo Del Toro soulignera l’aspect « conte de fées » du film, et ensemble, ils reviendront entre autres sur le fait que les meilleurs films de genre en Europe sont réalisés par des femmes, et évoqueront la fin du film ainsi que sa signification. On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de The Substance édité par Metropolitan Vidéo est présenté dans un superbe SteelBook aux couleurs du film. Bien conçu et assez magnifique dans son genre, il nous donne à voir Elisabeth (Demi Moore) d’un côté et Sue (Margaret Qualley) de l’autre. Indispensable !

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