Test Blu-ray 4K Ultra HD : The Fall Guy

The Fall Guy

États-Unis : 2024
Titre original : –
Réalisation : David Leitch
Scénario : Drew Pearce
Acteurs : Ryan Gosling, Emily Blunt, Aaron Taylor-Johnson
Éditeur : Universal Pictures Home Entertainment
Genre : Action, Comédie
Durée : 2h26
Date de sortie cinéma : 1 mai 2024
Date de sortie DVD/BR/BR4K : 11 septembre 2024

Le film

[3,5/5]

Hier considérés comme de simples maillons de la chaîne de production au service des « action stars », les cascadeurs bénéficient aujourd’hui d’une véritable considération. Tout comme les chorégraphes de combats, on reconnaît aujourd’hui qu’ils disposent d’une véritable « vision » de cinéaste, et semblent propres à donner vie à leurs rêves de gros fights sur celluloïd avec le punch et l’énergie dont sont malheureusement dépourvus les cinéastes traditionnels. Ainsi, après avoir peu à peu contaminé le cinéma d’action, les cascadeurs sont aujourd’hui bien déterminés à prendre d’assaut le « blockbuster » traditionnel, et David Leitch l’affirme haut et fort avec The Fall Guy.

Pour ceux qui l’ignoreraient, The Fall Guy est l’adaptation cinématographique de la série culte L’Homme qui tombe à pic (« ♪ Je suis l’homme qui tombe à pi-iiiic, ♫ je suis l’homme qui vient de loin ♪ »), une série avec Lee Majors qui a duré de 1981 à 1986. Pour ce qui est de la fidélité au matériau d’origine, le scénario de Drew Pearce reprend le fait que Colt Seavers soit cascadeur, le prénom « Jody » pour le personnage féminin et, hum, hé bien, c’est à peu près tout. D’après David Leitch et Drew Pearce, The Fall Guy version cinéma se veut un « Prequel » de la série TV – un moyen bien commode pour justifier l’absence du personnage de Howie ou le fait que Colt Seavers ne soit pas chasseur de primes.

C’est parti pour The Fall Guy begins donc. Et dès les premières minutes du film, qui nous donnent à voir de courts extraits de films d’action de cascadeurs produits par 87North (anciennement 87Eleven) tels que Atomic Blonde ou Nobody, le monologue en voix off de Ryan Gosling ne cherche pas à dissimuler l’évidence : The Fall Guy sera pensé comme une déclaration d’amour au métier de cascadeur, et au manque de considération dont il est l’objet dans le métier. L’idée d’inverser les rôles entre le héros et sa doublure est honorable, car comme le déplore l’homme à la tête de léopard Doone (Matuse) au début du film, les cascadeurs ne reçoivent jamais d’Oscars, malgré leur contribution et leur impact significatif sur d’innombrables films.

De fait, tout au long de l’intrigue de The Fall Guy, Ryan Gosling, Emily Blunt et les autres acteurs du film ne feront que mettre en évidence les compétences et le courage des cascadeurs, tout en soulignant leur savoir-faire méticuleux et l’importance qu’ils accordent à la sécurité. Comme le dit Ryan Gosling dans les premières minutes du film, ce sont eux qui permettent aux stars d’avoir l’air cool. Et il faut bien l’avouer, Ryan Gosling, qui représente la quintessence du Cool, est parfait dans la peau de Colt Seavers, le cascadeur / lover / beau gosse, toujours confiant et calme sous la pression. Cependant, un an après Barbie, l’acteur démontre également et une fois de plus son sens du timing comique, le film s’avérant avant tout une comédie, légère et familiale, riche en gags visuels et en dialogues hilarants. La plupart des scènes d’action sont en effet chorégraphiées dans un esprit cartoonesque, et suscitent davantage le rire que les grimaces.

Étant donné le sujet et le contexte du film, la fréquence des cascades présentées tout au long de The Fall Guy est assez soutenue, ces dernières allant crescendo en termes de complexité au fur et à mesure que l’intrigue évolue. L’enquête policière autour de la disparition de Tom Ryder (Aaron Taylor-Johnson) est aussi mince que dans un épisode de Monk, et servira uniquement à relier une série de cascades époustouflantes, ces dernières apparaissant toutes les sept minutes environ – si on sait que le terme « Torture Porn » a été créé par David Edelstein en 2006, l’Histoire retiendra que l’on aura été les premiers à évoquer le « Cascade Porn » (Stunt Porn ©) au sujet du film The Fall Guy, afin de désigner ce sous-genre cinématographique. Entre les scènes d’action, on trouvera quelques punchlines amusantes, et une histoire d’amour pleine de charme, portée par une belle scène en split-screen durant laquelle les personnages discutent de l’utilisation hypothétique d’un split-screen dans le film qu’ils sont en train de tourner.

The Fall Guy s’impose donc comme un divertissement de de haut vol, qui enchaîne les cascades et de scènes de fight sur un rythme tellement frénétique qu’il devrait satisfaire même les aficionados de films d’action les plus aguerris, ceux qui habituellement considèrent que les comédies d’action ne sont généralement pas de bons films d’action. Ici, une poignée de gags tombent certes à plat, mais ce n’est jamais le cas pour les scènes d’action, toutes assez énormes. Avant de terminer, on notera que Lee Majors et Heather Thomas, les deux héros de L’Homme qui tombe à pic, font une courte apparition dans le générique de fin. On notera également que le Blu-ray 4K Ultra HD de The Fall Guy nous propose de découvrir le film en « version longue », d’une durée de 2h26 – soit vingt minutes de plus que la « version cinéma ». Une fois n’est pas coutume, on a ici tendance à penser que le montage cinéma, qui dure déjà plus de deux heures, est plus resserré et pertinent que la version longue, qui ralentit le rythme général et s’avère pour le coup beaucoup trop longue.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4,5/5]

The Fall Guy vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD, et le résultat à l’écran est, sans surprise, clairement à la hauteur des standards que l’on peut attendre d’un blockbuster édité par Universal Pictures. Le master du film a été finalisé en 4K, et bénéficie de plus de l’apport solide des technologies HDR10 et Dolby Vision : le piqué et le niveau de détail sont toujours précis et denses, révélant des couleurs naturelles et des textures au taquet. Le grand spectacle visuel est donc clairement au rendez-vous, l’expérience étant magnifiée par des couleurs explosives et des noirs profonds. La profondeur de champ est également assez impressionnante, et les scènes bénéficiant d’éclairages stylisés – telles que celle de la fête suivie de la séquence « de la licorne » tirent tout particulièrement leur épingle du jeu. Du côté des pistes sonores, la VO en Dolby Atmos (Dolby TrueHD 7.1 pour les amplis non compatibles) est tout simplement excellente : la spatialisation est précise et les basses soulignent l’agitation délirante qui règne à l’écran, avec des explosions, des bastons, des accidents dantesques et des coups de feu tous particulièrement bluffants. L’utilisation régulière de la reprise par Yungblud du classique de Kiss « I was made for loving You » nous offre également de grands moments acoustiques, et les dialogues sont retranscrits de manière claire et nette. En comparaison, la VF, simplement proposée en Dolby Digital 5.1, aura beau se démener pour nous en mettre plein les oreilles, elle s’avérera forcément plus limitée que la VO. C’est dommage pour les amateurs de versions françaises – et on sait qu’ils sont nombreux, surtout sur ce genre de films.

Pour ce qui est des suppléments, le Blu-ray 4K Ultra HD de The Fall Guy contient uniquement un commentaire audio du réalisateur David Leitch et de la productrice Kelly McCormick (VOST). Mari et femme à la ville, il nous révéleront une multitude d’anecdotes et d’informations passionnantes sur le film, le scénario, l’évolution des scènes, les impros de Ryan Gosling, le tournage des différentes cascades, le choix des costumes, ainsi que le parallèle entre la love story à l’écran et leur propre histoire d’amour. Pour le reste des suppléments, il faudra se reporter à la version Blu-ray du film, également disponible dans le boîtier de cette édition Blu-ray 4K Ultra HD. On commencera tout d’abord avec un sujet naturellement dédié aux cascades et scènes d’action du film (19 minutes). On y reviendra sur la conception, la planification et l’exécution de cinq des cascades les plus impressionnantes du film : le camion lancée à pleine vitesse dans une rue pleine de gens, la baston dans le camion-benne, la poursuite en bateau devant le Sydney Opera House, le saut de la bagnole à la fin du film et le saut de l’hélicoptère qui suit juste après. Dans le même état d’esprit, on pourra voir le cascadeur Logan Holladay battre le record du monde de tonneaux (6 minutes). On continuera ensuite avec un intéressant making of (16 minutes) qui suit les acteurs et l’équipe dans divers lieux de tournage en Australie ; on évoquera également l’origine du projet, la série TV d’origine, le casting et l’implication de Ryan Gosling, qui a tenu à réaliser lui-même certaines de ses cascades en dépit de ses appréhensions (légitimes). On reviendra également sur la scène du Night Club (4 minutes) et la façon dont les lieux de tournage peuvent parfois influencer ce qui est tenté sur le plateau. Afin de rendre à César ce qui lui appartient, on enchaînera ensuite avec un focus sur Ben Jenkins, la doublure de Ryan Gosling (4 minutes). La featurette suivante est consacré à Metalstorm (5 minutes) et la façon dont Universal a permis aux auteurs de The Fall Guy de réutiliser le titre de Metalstorm : la tempête d’acier, l’excellent petit film de Charles Band sorti en 1983. Enfin, on notera la présence d’un avertissement de sécurité du cascadeur Bob Reese (4 minutes), et on terminera avec une poignée de prises alternatives (6 minutes) ainsi qu’avec le traditionnel bêtisier (5 minutes). Pour ne rien gâcher, le Blu-ray 4K Ultra HD de The Fall Guy édité par Universal Pictures est présenté dans un superbe Steelbook aux couleurs du film.