Stardust – Le Mystère de l’étoile
États-Unis, Royaume-Uni, Islande : 2007
Titre original : Stardust
Réalisation : Matthew Vaughn
Scénario : Jane Goldman, Matthew Vaughn
Acteurs : Charlie Cox, Claire Danes, Michelle Pfeiffer
Éditeur : Paramount Pictures
Genre : Fantastique
Durée : 2h07
Date de sortie cinéma : 24 octobre 2007
Date de sortie DVD/BR/BR4K : 25 septembre 2024
Pour conquérir le coeur de son véritable amour, Tristan Thorn pénètre dans le royaume interdit afin de retrouver une étoile tombée du ciel qui a pris forme humaine…
Le film
[4/5]
On vous a déjà dit tout le bien que l’on pensait de Stardust – Le Mystère de l’étoile durant la période du « Grand Confinement » ayant paralysé le monde il y a quatre ans : le film de Matthew Vaughn avait ainsi été sélectionné dans notre liste de films à voir pour passer un bon #confinement en famille. Adapté d’un roman de Neil Gaiman sorti en France en 2001, Stardust – Le Mystère de l’étoile s’avère un véritable régal de film familial, en particulier pour les amoureux de la plume fantaisiste de l’auteur britannique. Féerique et absurde, plein de gags efficaces (la métamorphose des chèvres et ses différentes conséquences, le running gag de l’équipage de pirates), le film de Matthew Vaughn nous propose une galerie unique de personnages qui apportent une touche d’humanité à un ensemble saupoudré d’une bonne dose de magie, naïve, merveilleuse et même un peu fleur bleue (le jeune homme amoureux d’une étoile, c’est d’un romantique…).
Magique ? Romantique ? Naïf ? Mais !? Vous savez que nous sommes au 21ème siècle, jeune insolent ? Oui, il faut bien intégrer le fait que pour apprécier Stardust – Le Mystère de l’étoile à sa juste valeur, il va falloir se plier à un certain nombre de codes hérités de divers supports culturels. Et comme pour apprécier à 100% des films tels que La guerre des étoiles, Babe, le cochon devenu berger ou encore des films tels que la saga Toy Story ou les films d’Hayao Miyazaki, il faut « rentrer dedans » sans aucune réserve – d’aucuns parleront d’âme d’enfant, mais c’est une expression vide de sens – et donc accepter toute une série de codes, un background certes simpliste mais auquel certains adultes sont vraiment réfractaires, même quand le tout est utilisé de façon fantaisiste (les fils du roi qui se trucident les uns les autres pour accéder au trône, les sorcières qui se retrouvent à vendre des sortilèges sur les marchés, etc), comme un héritier du très beau Princess Bride de Rob Reiner.
Mélange d’humour et d’éléments issus du folklore féérique anglais, Stardust – Le Mystère de l’étoile se révèle tellement premier degré et naïf qu’il en rappelle les premiers films de Burton : on est dans des univers à la fois familiers et complètement décalés, où tout peut arriver, il n’y a aucune limite à l’imagination et à la folie, pour utiliser les grands mots qu’on utilise à tort et à travers. Ainsi, dans le film, un simple trou dans un mur gardé par un vieux fou mène dans un autre monde – pas de miroirs magiques ici, pas de portails dimensionnels, ou de passages secrets alambiqués : juste un simple mur, qui sépare deux mondes et deux cultures, et que le récit de Neil Gaiman destine à entrer en collision dans la recherche de l’équilibre et de l’harmonie. Ceux qui ont grandi avec les romans de Pratchett et Gaiman, ces deux auteurs anglais qui ont su se rapproprier les codes de Tolkien par l’humour, seront aux anges… Les autres se sentiront peut-être un peu exclus.
Bien sûr, quelques défauts subsistent encore, et même si Matthew Vaughn fait littéralement des merveilles avec sa caméra, il ne parvient pas forcément à trouver le rythme qui permettrait à Stardust – Le Mystère de l’étoile de fonctionner de manière aussi fluide qu’il le devrait, et il faudra assurément plusieurs visionnages pour que la lenteur de la première moitié du film disparaisse tout à fait, grâce à une plus grande familiarité avec l’histoire et la raison d’être de la plupart de certains éléments narratifs apparemment sans importance. Du côté des acteurs, Charlie Cox, futur Daredevil pour Marvel, s’avère tout à fait convaincant dans son mélange d’innocence et d’héroïsme irréfléchi. A ses côtés, Claire Danes est impeccable dans le rôle de l’étoile devenue jeune femme. Mais ce sont deux acteurs plus chevronnés qui attireront sur eux tous les regards : Michelle Pfeiffer se donne à fond et fait preuve d’une sacrée autodérision dans son rôle de sorcière cherchant à retrouver sa jeunesse, et Robert De Niro s’avère absolument incroyable dans le rôle du Capitaine Shakespeare, se laissant aller et offrant à ses fans un personnage radicalement opposé à ceux qui ont fait son succès et sa réputation.
A l’époque de notre découverte du film en 2007, le boulot d’adaptation abattu par Jane Goldman et Matthew Vaughn sur Stardust – Le Mystère de l’étoile nous avait fait regretter que le cinéaste ait décliné la proposition de la Fox de réaliser X-Men 3, car nous étions persuadés que ce type de traitement semi-naïf semi-adulte ferait probablement merveille sur un film de super-héros. La suite de la carrière de Matthew Vaughn nous donnerait finalement raison, puisqu’après Kick-Ass en 2010, il apporterait sa touche personnelle à la saga X-Men en 2011 avec le très réussi X-Men : Le Commencement.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Inédit en Blu-ray en France jusqu’à l’année 2021, Stardust – Le Mystère de l’étoile n’aura pas autant attendu pour se voir « upgradé » au format Blu-ray 4K Ultra HD, puisque la branche française de Paramount Pictures nous propose aujourd’hui de revoir le film au cœur d’un SteelBook « Édition limitée » contenant tout à la fois le film en Blu-ray et en Katka. Et sans surprise, le film de Matthew Vaughn s’offre une très belle présentation 2160p, disposant qui plus est à la fois des options HDR10 et Dolby Vision.
La restauration 4K du film a fait des merveilles, l’impact en termes de définition est immédiatement perceptible sur les plans larges faisant la part belle à la photo de Ben Davis (Kick-Ass, Les Gardiens de la Galaxie…). Le piqué est précis, mais cela n’affecte en rien le grain 35 mm, qui est restitué avec une fidélité palpable, et l’ensemble est porté par une compression excellente. Les contrastes sont solidement marqués, et la plage dynamique s’avère étendue, avec des hautes lumières intenses et des couleurs – en particulier les rouges et les verts – qui affichent une brillance absolument remarquable. Du très beau boulot !
Côté son, Stardust – Le Mystère de l’étoile nous proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 en VO, et cet impressionnant mixage nous garantit une immersion totale au cœur du film. La spatialisation est malicieuse et excellente, l’activité Surround s’avère particulièrement efficace lors des scènes les plus spectaculaires du film, et la musique d’Ilan Eshkeri est restituée avec justesse, s’intégrant parfaitement à la narration et renforçant l’impact général. La VF est quant à elle proposée en Dolby Digital 5.1 : le rendu acoustique est certes en deçà de celui de la VO, mais l’immersion demeure solide, et le plaisir de revoir le film est toujours aussi intense.
Pas de bonus sur la galette 4K, mais le Blu-ray également disponible au sein de cette édition limitée contient les suppléments suivants : un commentaire audio de Matthew Vaughn et Jane Goldman (VOST), un making of en cinq parties (54 minutes), un entretien avec Neil Gaiman et Charles Vess (10 minutes), qui sont respectivement l’auteur et l’illustrateur du roman « Stardust », une courte série de scènes coupées (6 minutes), le traditionnel bêtisier (5 minutes) et la non moins traditionnelle bande-annonce.