Test Blu-ray 4K Ultra HD : Sleepy Hollow – La Légende du Cavalier sans tête

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Sleepy Hollow – La Légende du Cavalier sans tête

États-Unis : 1999
Titre original : Sleepy Hollow
Réalisation : Tim Burton
Scénario : Kevin Yagher, Andrew Kevin Walker
Acteurs : Johnny Depp, Christina Ricci, Miranda Richardson
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 1h46
Genre : Fantastique, Horreur
Date de sortie cinéma : 9 février 2000
Date de sortie 4K UHD : 9 octobre 2024

En 1799, dans une bourgade isolée de la Nouvelle-Angleterre, trois meurtres mystérieux ont été perpétrés en moins de 2 semaines. Les victimes ont été retrouvées la tête fauchée… Terrifiés, les habitants attribuent ces assassinats à un redoutable cavalier sans tête. Ichabod Crane, policier new-yorkais aux méthodes d’investigations très contestées, se rend sur les lieux pour éclaircir cette énigme. Dès son arrivée, il succombera au charme étrange de la belle Katrina Van Tassel. Légende ou simple vengeance, que croire ?

Le film

[5/5]

En 1999, quand il réalise Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête, Tim Burton est au sommet de sa popularité : la critique et le public s’accordent – pour une fois – pour célébrer son génie créatif. Même s’il n’est pas repassé derrière la caméra depuis quelques années, il n’a pas pour autant réellement chômé, travaillant sur plusieurs projets à la fois, mais s’investissant surtout corps et âme dans une adaptation de Superman qui ne verra finalement jamais le jour. Pour autant, le cinéaste de Burbank est encore auréolé du succès de L’étrange Noël de Mr Jack (1993) et de Mars Attacks ! (1995) : il est littéralement le roi du monde à Hollywood.

Histoire de calmer sa frustration de ne pas avoir pu filmer Nicolas Cage survolant la Terre en collants bleus, il revient donc à ses premières amours : le conte gothique de la Nouvelle-Angleterre, représenté par des écrivains du dix-neuvième Siècle tels que Washington Irving, Nathaniel Hawthorne ou Edgar Allan Poe. A l’origine porté par la personnalité de Kevin Yagher et celle d’Andrew Kevin Walker, le fameux scénariste de Seven, le script de Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête semble avoir été écrit pour Tim Burton. C’est en tous cas pour lui l’occasion de mettre en images l’histoire « d’Halloween » par excellence : citrouilles, humour noir, ambiance gothique, moulin en feu, légende médiévale démoniaque…

Pour incarner Ichabod Crane, héros de cette histoire et double maladroit et excentrique du cinéaste, Tim Burton fait appel à son complice Johnny Depp. Ce dernier y trouve un rôle de détective timide et délicat, qui s’évanouira rien de moins que six fois pendant le film. Mais Ichabod est aussi un homme de science, extrêmement rationnel, se baladant en tenant à la main une sacoche remplie d’instruments en cuivre complexes et télescopiques très « steampunk » dans l’esprit. Bien sûr, le déroulement narratif de Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête forcera Ichabod – tout comme le spectateur d’ailleurs – à élargir la portée de son raisonnement et de ses déductions afin d’y inclure le surnaturel.

Difficile de faire autrement de toute façon au cœur de l’univers créé par Tim Burton dans ce film. Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête développe en effet une atmosphère bien connue des amateurs de fantastique : c’est celle qui baignait la plupart des productions Hammer Films dans les années 50/60, c’est celle des productions Roger Corman adaptées d’Edgar Allan Poe, ou celle bien sûr du film mythique de l’épouvante gothique : Le Masque du démon de Mario Bava. Michael Gough et Christopher Lee, deux acteurs mythiques de la Hammer, font d’ailleurs tous deux une apparition dans le film. Forêt inquiétante et stylisée, temps maussade, brouillard, moulin, lande désertique… Tout y est côté design, c’est du grand Art.

Mais le design général de Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête serait une coquille vide si Tim Burton n’était pas parvenu à créer un univers de « dark » conte de fées aussi riche et cohérent. Les décors oniriques, les costumes d’époque et le casting s’alignent tous pour créer une expérience de livre de contes grinçante, à la fois drôle et extrêmement violente et gore. Le résultat est aussi drôle que méchant, d’autant que Tim Burton signe réellement un film « old school » jusqu’au bout. Il limite en effet sur son film au strict minimum l’usage des effets numériques, et concentre toute l’attention de son équipe artistique sur les décors, allant jusqu’à réaliser lui-même certains arbres de la forêt. Le tout est par ailleurs rythmé par la musique tordue, sombre, torturée, de Danny Elfman qui livre là une de ses meilleures bandes originales.

A sa sortie, Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête est un immense succès critique et commercial, malgré la classification « R » aux États-Unis. S’imposant comme un « digest » de l’œuvre de Tim Burton, il réunira 2,5 millions de français dans les salles obscures en 2000. Il sera logiquement récompensé par l’Oscar de la meilleure direction artistique. Aujourd’hui, près de 25 ans après sa sortie, il demeure une des pièces-maîtresses de l’œuvre de Tim Burton : un film-somme, quasiment parfait, toujours aussi impressionnant à tous points de vue qu’au moment de sa sortie. Volontairement tourné vers le passé, Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête fait en effet partie de ces films sur lesquels le temps n’a absolument aucune emprise. A voir et à revoir donc !

L’Édition Limitée 25ème anniversaire SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray

[5/5]

Après plusieurs éditions DVD et Blu-ray, Sleepy Hollow – La Légende du cavalier sans tête revient cette année dans les bacs avec une Édition Limitée 25ème anniversaire SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray, qui nous arrive sous les couleurs de Paramount Pictures. Pour célébrer l’événement à sa juste valeur, le film de Tim Burton s’offre une présentation 2160p Dolby Vision + HDR10, qui nous propose des améliorations assez profondes et magnifiques sur plusieurs points précis : le niveau de détail est légèrement supérieur, le rendu « argentique » du film est d’une finesse et d’une stabilité remarquables, et surtout, les couleurs, ombres et contrastes y sont plus fermes, plus denses et plus spectaculaires. On est donc en présence d’un upgrade solide, et probablement de la meilleure copie disponible sur le marché pour le film de Tim Burton, du moins tant que nous n’aurons pas tous des écrans de 8 mètres dans nos salons.

Côté son, c’est un feu d’artifice sonore ininterrompu et époustouflant avec une VO encodée en DTS-HD Master Audio 5.1 : le mixage en envoie plein les esgourdes et fait littéralement trembler les murs pendant les scènes les plus spectaculaires du film. En comparaison, la VF, simplement proposée en Dolby Digital 5.1, se démène comme une diablesse (le caisson de basses ne connaît pas le repos !) mais s’avérera forcément inférieure à sa grande sœur en termes de puissance et de finesse. C’est dommage pour les amateurs de versions françaises – et on sait qu’ils sont nombreux, surtout sur ce genre de films.

Du côté de la section suppléments, rien sur le Blu-ray 4K Ultra HD à proprement parler, mais le Blu-ray présent au cœur de cette Édition Limitée 25ème anniversaire SteelBook 4K Ultra HD + Blu-ray reprend les bonus disponibles depuis la sortie du film au format DVD : on commencera avec un making of (30 minutes) révélant presque tous les secrets de la production du film, des décors aux acteurs en passant par la scène de la poursuite en calèche, qui a nécessité trois semaines de prises de vue. On continuera ensuite avec une série d’entretiens avec l’équipe du film (11 minutes) : l’occasion d’entendre s’exprimer le réalisateur Tim Burton ainsi que ses acteurs et de découvrir quelques croustillantes anecdotes sur la production.

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