Test Blu-ray 4K Ultra HD : Signes

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Signes

États-Unis : 2002
Titre original : Signs
Réalisation : M. Night Shyamalan
Scénario : M. Night Shyamalan
Acteurs : Mel Gibson, Joaquin Phoenix, Rory Culkin
Éditeur : Touchstone Home Video
Durée : 1h46
Genre : Fantastique
Date de sortie cinéma : 16 octobre 2002
Date de sortie BR4K : 18 décembre 2024

À Bucks County, en Pennsylvanie. Après la perte de sa femme, Graham Hess a rendu sa charge de pasteur. Tout en s’occupant de sa ferme, il tente d’élever de son mieux ses deux enfants, Morgan et Bo. Son jeune frère Merrill, une ancienne gloire du base-ball, est revenu vivre avec lui pour l’aider. Un matin, la petite famille découvre l’apparition dans ses champs de gigantesques signes et cercles étranges. Des extra-terrestres seraient-ils à l’origine de tels phénomènes surnaturels ? Graham et Merrill vont s’efforcer de percer le mystère qui entoure ces dessins…

Le film

[5/5]

La carrière de M. Night Shyamalan a véritablement explosé avec Sixième Sens (1999), son troisième film en tant que réalisateur. Acclamé par la critique et le public, il continuerait sur sa lancée avec Incassable (2000) et Signes (2002), deux autres énormes succès qui étaient parvenus à mettre tout le monde d’accord. Ces trois films ont largement contribué à créer une véritable « légende » autour du cinéaste, considéré comme un prodige du 7ème Art, et régulièrement comparé à Alfred Hitchcock. Par la suite, la réputation de M. Night Shyamalan a rapidement périclité : ses films continuent à faire des entrées dans le monde entier, mais la critique dénonce la « recette » un peu trop éprouvée qu’il s’évertue à renouveler long-métrage après long-métrage. De fait, on pourrait presque considérer Signes comme le troisième volet d’une trilogie qui s’imposa incontestablement comme le « tour de force » de M. Night Shyamalan. D’une certaine manière, Signes est le plus réfléchi des trois, dans le sens où c’est le film dans lequel il place au cœur de son intrigue l’idée selon laquelle tout dans la vie a une raison d’être, que les coïncidences n’existent pas et qu’un alignement à priori improbable d’événements a en réalité une signification, que l’on ne peut pas forcément comprendre par manque du recul nécessaire afin d’obtenir une « vision d’ensemble ».

Cette idée, M. Night Shyamalan la développera tout au long du film, et en particulier dans sa première moitié, durant laquelle il tentera de la transmettre au spectateur par le biais de sa mise en scène. Dans la quasi-totalité des séquences qui se suivent durant les premières trente/quarante minutes de Signes, le cinéaste nous démontrera en effet par l’exemple que le fait de se concentrer sur une partie de la réalité (le plan / ce qui nous est montré) nous empêche d’avoir la vision d’ensemble nécessaire (puisque par définition, on ignore ce qui se situe hors-champ). C’est par le biais de travellings ou d’apparition subite d’un contrechamp que M. Night Shyamalan exprime cette idée, en permettant au spectateur d’élargir sa perspective, et d’en découvrir un peu plus sur ce qu’il ne voyait pas jusque-là. Il s’agit d’un procédé technique que le cinéaste apprécie, mais qu’il multiplie à dessein dans la mise en scène de Signes, tout simplement parce qu’elle est cohérente avec l’histoire qui nous est racontée : on veut nous expliquer par là que si certaines « coïncidences » vous paraissent bien opportunes à priori, c’est qu’elles font en réalité partie d’un ensemble plus large dont vous n’avez pas encore tout à fait connaissance.

Les deux exemples les plus flagrants – mais il y en a beaucoup d’autres – de cette volonté du réalisateur de nous inviter à prendre du recul se situent donc dans la première partie de Signes. Après la visite nocturne ayant réveillé Graham (Mel Gibson) et Merrill (Joaquin Phoenix), on découvre l’officier Paski (Cherry Jones) assise à la table du salon, s’entretenant avec l’ex-révérend afin de déterminer ce qui s’est passé. La scène dure ainsi quelques minutes, et d’un coup, contrechamp : on découvre que Merrill est installé dans le prolongement de la table, et participait également à l’entretien avec la représentante de l’ordre. Le deuxième exemple est tout aussi révélateur : lors de la virée en ville de la famille, Merrill visite une permanence de l’armée, dans le but, peut-être, de s’engager. S’en suit un dialogue entre Merrill et le recruteur (Ted Sutton), ayant pour sujet le baseball. D’un coup, une voix s’élève – changement de perspective, Shyamalan nous révèle qu’une troisième personne était dans la pièce, dans le dos de Merrill.

Signes étant un film que l’on peut voir et revoir sans aucun problème, vous pourrez constater que les scènes durant lesquelles Shyamalan change subrepticement notre perception de ce qu’il vient de nous montrer sont nombreuses. Elles contribuent à montrer au spectateur que cette histoire d’invasion extraterrestre n’est qu’un prétexte à nous livrer une parabole spirituelle sur l’acceptation de la réalité dans un but plus grand : les derniers mots de la femme du pasteur (Patricia Kalember), l’asthme de Morgan (Rory Culkin), les tocs de Bo (Abigail Breslin) avec les verres d’eau… Tous ces éléments prendront leur sens quand l’intrigue de Signes aura suffisamment dévoilé ses cartes pour que le spectateur puisse avoir la fameuse vision d’ensemble attendue, les forces et les faiblesses de chacun s’inscrivant dans le grand schéma de l’univers.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Étant donné que le prix du Blu-ray de Signes avait flambé ces dernières années, on ne peut que saluer l’initiative de Touchstone Home Video de nous en proposer aujourd’hui un upgrade 4K, qui pourra également servir de solution de secours pour les cinéphiles non équipés en Katka, puisque le Blu-ray du film de M. Night Shyamalan est également disponible dans le boitier. Touchstone offre donc ce mois-ci à Signes une restauration 4K solide et tout à fait satisfaisante, même si elle n’atteint peut-être pas le niveau de finesse et d’excellence de celle de Sixième sens. Disponible au format Blu-ray 4K Ultra HD et bénéficiant de la technologie HDR10, Signes nous propose un rendu d’une belle précision. Les scènes extérieures de jour affichent une clarté et un niveau de détail sidérants, qui contribuent grandement à nous immerger dans le film. Le grain cinéma a été préservé mais ne nuit jamais à l’impression générale de précision de l’ensemble. Les couleurs sont vives et spectaculaires (notamment les rouges), mais conservent leur aspect naturel. Les noirs sont profonds, les blancs éclatants, et le niveau de détail est fin. Les gros plans très nets mettent en valeur la sueur et la pilosité des acteurs, les tons et contrastes sont réalistes et stables. En bref, aucun défaut ne vient entacher ce master éblouissant. Côté son, la VO nous est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, la VF en DTS-HD Haute-Résolution Audio 5.1. Dans les deux cas, le rendu acoustique est excellent : les ambiances sont restituées de façon très satisfaisante, et le placement des voix ne pose pas le moindre souci. Du beau travail.

Le Blu-ray 4K Ultra HD ne propose pas de suppléments, mais le Blu-ray également disponible dans le boîtier nous propose une poignée de bonus intéressants. On commencera avec un intéressant making of (59 minutes) divisé en six parties. On y reviendra sur la genèse du film, ainsi que sur l’influence de films tels que Les Oiseaux, L’Invasion des profanateurs de sépultures ou encore La Nuit des morts-vivants, la préparation et la pré-production du film, la construction du décor, le choix des plans, l’impact qu’ont pu avoir les événements du 11 septembre 2001 sur le film, les effets spéciaux, la musique… Le tout est entrecoupé d’entretiens avec Mel Gibson, M. Night Shyamalan et d’autres membres de l’équipe, et s’achève sur les choix de marketing et de promotion autour de la sortie de Signes dans les salles. On terminera le tour des suppléments avec cinq scènes coupées (8 minutes), deux scènes en comparaisons film/story-board (5 minutes) avec choix audio mixage final / musique isolée / FX sonores isolés, ainsi qu’un court-métrage amateur tourné par M. Night Shyamalan lorsqu’il était enfant, La Créature (2 minutes). Ce petit film est accompagné d’une introduction du réalisateur.

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