Sicario
États-Unis : 2015
Titre original : –
Réalisateur : Denis Villeneuve
Scénario : Taylor Sheridan
Acteurs : Emily Blunt, Josh Brolin, Benicio Del Toro
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 2h01
Genre : Thriller
Date de sortie cinéma : 7 octobre 2015
Date de sortie 4K : 6 décembre 2024
La zone frontalière entre les Etats-Unis et le Mexique est devenue un territoire de non-droit. Kate, une jeune recrue idéaliste du FBI, y est enrôlée pour aider un groupe d’intervention d’élite dirigé par un agent du gouvernement dans la lutte contre le trafic de drogues. Menée par un consultant énigmatique, l’équipe se lance dans un périple clandestin, obligeant Kate à remettre en question ses convictions pour pouvoir survivre…
Le film
[4/5]
L’année de sa sortie dans les salles obscures, Sicario fut largement vendu comme la claque cinématographique la plus puissante de l’année 2015 par la presse spécialisée et les réseaux sociaux, et avec le recul, il faut admettre en effet que le film bénéficiait du savoir-faire indéniable de son réalisateur Denis Villeneuve pour secouer le spectateur. Presque dix ans après, l’impact demeure : Sicario commence très fort, et proposera régulièrement au spectateur des scènes « choc » pour alimenter le propos minimaliste et bien bourrin du scénariste Taylor Sheridan. Pourtant au final, si le film de Villeneuve tient aussi bien la route, c’est parce que comme pour Prisoners, le réalisateur canadien y joue la carte de « l’ambiance ».
Une ambiance lourde, étouffante, délétère, renforçant chez le spectateur le sentiment selon lequel l’ambiguïté morale des flics et différents représentants de la loi en présence ici (police, SWAT, CIA, FBI) est compréhensible sinon normale, et que la tentation de faire justice soi-même est peut-être finalement la solution la plus efficace. C’est sans doute du moins ce qu’est amené à penser le personnage d’Emily Blunt, point d’entrée et d’identification pour le spectateur au cœur de Sicario. Mais si l’ambiguïté finit par faire son chemin dans l’esprit de Blunt, c’est principalement grâce aux personnages campés par Josh Brolin et surtout par Benicio Del Toro, réellement impressionnants dans leurs peaux de véritables salopards pourtant placés du bon côté de la loi.
Sicario est donc un polar pour le moins intense, maîtrisé, nous proposant qui plus est une séquence centrale littéralement à couper le souffle, qui sera probablement amenée à rester dans les annales. Une belle réussite, dont l’impact est néanmoins légèrement amoindri par le fait de suivre dans la narration le personnage d’Emily Blunt plutôt que celui, impérial, de Benicio Del Toro. Le fait de pouvoir suivre la montée de la tension dans la trajectoire de sa vengeance aurait probablement encore renforcé l’impact de la séquence finale…
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4,5/5]
Sicario était déjà sorti au format Blu-ray chez Metropolitan en 2016, et on ne le blâmera pas d’avoir attendu que le format Blu-ray 4K Ultra HD se démocratise un peu avant de se lancer : début 2016, l’avenir du support 4K était encore très incertain, et jusqu’en 2020, il ne représentait moins de 5% des ventes du secteur de la vidéo physique. Aujourd’hui, ce n’est toujours pas la folie en termes de ventes (les titres dépassant les 10.000 unités se comptent littéralement sur les doigts d’une main), mais les ventes en 4K sont les seules à ne pas chuter sur le marché de la vidéo en France : Metro a donc de notre point de vue adopté le bon timing, ce qui permet, de plus, de remettre en avant un excellent film pas loin de fêter ses dix ans, et de lui offrir un packaging absolument magnifique, que l’on doit au travail de l’agence LesAliens.com.
Côté master 4K, Sicario gagne un peu en définition et en niveau de détail, notamment en ce qui concerne les arrières plans et la profondeur de champ, mais c’est surtout par l’apport de la technologie HDR que la différence avec le Blu-ray de 2016 se fait le plus nettement : les couleurs explosent littéralement, et y gagnent en tenue et en agressivité : un sublime hommage à la photo de Roger Deakins. Côté son, la VF conserve le mixage DTS-HD Master Audio 5.1 intense et dynamique disponible sur le Blu-ray de 2016, à la spatialisation très bien conçue et immersive. La VO gagne un petit upgrade en revanche avec un mixage Dolby Atmos (que les amplis non compatibles décoderont en Dolby TrueHD 7.1), qui fera la preuve de son écrasante supériorité dès la scène d’ouverture, qui risque d’ameuter tous vos voisins qui croiront que le blindé du film a défoncé votre maison, et qui se révèlera des plus impressionnantes sur les deux grosses scènes d’action du film qui, pour mémoire, se situent en son milieu et à la fin du film.
Côté bonus, outre les traditionnelles bandes-annonces éditeur, Metropolitan reprend l’intégralité des 45 minutes de featurettes déjà présentes sur le Blu-ray de 2016 (design / personnages / musique et un intéressant focus sur les origines des éléments évoqués et développés par l’intrigue), accompagnées d’un entretien avec Denis Villeneuve (12 minutes), qui s’y exprime en français et évoque de façon concise la plupart des éléments sur lesquelles les featurettes reviennent avec davantage de détails.