Test Blu-ray 4K Ultra HD : Scream 6

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Scream 6

États-Unis : 2023
Titre original : Scream VI
Réalisation : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Scénario : James Vanderbilt, Guy Busick
Acteurs : Melissa Barrera, Jenna Ortega, Courteney Cox
Éditeur : Paramount Pictures
Durée : 2h03
Genre : Horreur
Date de sortie cinéma : 8 mars 2023
Date de sortie DVD/BR/4K : 12 juillet 2023

Après avoir frappé à trois reprises Woodsboro, après avoir terrorisé le campus de Windsor et les studios d’Hollywood, Ghostface a décidé de sévir dans la grande pomme, mais dans une ville aussi grande que New-York personne ne vous entendra crier…

Le film

[3,5/5]

Avec 140 millions de dollars de recettes à l’international et 540.000 entrées en France, le reboot / requel de Scream a fait le bonheur de la Paramount l’année dernière, et les producteurs n’ont clairement pas laissé le temps entraver leur élan : profitant du regain de popularité autour de Ghostface le tueur au couteau, un autre chapitre de la franchise es immédiatement entré en production, avec la même équipe créative aux commandes – soit les duos Matt Bettinelli-Olpin / Tyler Gillett à la réalisation et James Vanderbilt / Guy Busick au scénario.

L’idée bien entendu était de réitérer les performances de Scream 5 en 2022 en termes d’atmosphère et de rythme, et Scream 6 semble avoir parfaitement rempli sa mission, puisqu’il est parvenu à dépasser son modèle en récoltant 169 millions de dollars au box-office, et en réunissant rien de moins que 1,2 millions de spectateurs dans les salles françaises. Un score impressionnant pour un film aussi violent, mais qui s’explique en partie par l’immense popularité auprès des adolescents de l’actrice Jenna Ortega, héroïne de la série Mercredi. Et s’il ne s’agissait peut-être que du fruit du hasard, le timing était parfait pour la Paramount, qui a su bénéficier de l’engouement du public-cible pour la jeune actrice.

La « révolution » annoncée au cœur de l’intrigue de Scream 6 est que le scénario de James Vanderbilt et Guy Busick opère un changement géographique à l’intrigue, généralement située dans la petite ville de Woodsboro, et qui se déroule cette fois à New York. Ce choix n’est bien sûr pas sans rappeler celui opéré par la Universal dans Vendredi 13 – Chapitre 8 : L’ultime retour, puisque le Boogeyman Jason Voorhees se retrouvait également au cœur de New York – ses ruelles interlopes, son métro bondé… Bien entendu, Ghostface entreprendra le même pèlerinage, Scream 6 faisant d’ailleurs une référence explicite au film de 1989 durant son premier quart d’heure, avec un personnage regardant justement cet épisode de Vendredi 13 à la TV.

Si l’on excepte quelques scènes « locales », le fait que l’action se déroule à New York ne change pas grand-chose au déroulement de l’intrigue, qui nous propose une nouvelle série de poursuites, de manipulations et, bien sûr, de coups de couteau. Le tout est mis en scène de façon efficace, le rythme est rapide, mais une fois passé sa première demi-heure, Scream 6 nous donne globalement à voir pile ce que l’on en attend. A savoir un whodunit à base de liens familiaux vaseux et de nouveau(x) tueur(s) ayant des liens avec des personnages vus ou entrevus dans les films précédents, et dont le spectateur se fout complètement. Le personnage incarné par Hayden Panettiere, rescapé de Scream 4, résumera d’ailleurs ce triste état de fait au détour d’une séquence : en l’espace de cinq films, les tueurs de la saga Scream étaient déjà au nombre de neuf. On vous laisse parier entre vous sur le nombre d’individus se cachant derrière le masque dans Scream 6

De fait, Scream 6 n’évite pas le traditionnel final à la Scooby-Doo, qui de plus s’étale ici sur une vingtaine de minutes. C’est un peu dommage dans le sens où le premier acte du film est aussi passionnant que prometteur : outre une apparition-clin d’œil de Samara Weaving (qui avait déjà tourné avec Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett dans le formidable Wedding Nightmare), le film s’écarte du schéma habituel de la saga Scream en révélant immédiatement l’identité du tueur, ce qui laisse augurer d’entrée de jeu d’un certain changement dans le déroulement des événements. L’enthousiasme continue d’être de mise après l’introduction dans le récit des survivants du film précédent, maintenant appelés le « Gang des Quatre » : Scream 6 ne laisse en effet pas au spectateur le temps de reprendre son souffle, et nous propose une nouvelle séquence mettant en scène Ghostface, prenant place au cœur d’une petite épicerie typique du cinéma d’action des années 80 – le tueur rompt d’ailleurs clairement avec ses habitudes en s’attaquant à des innocents et en se servant d’un fusil à pompe.

Passée cette séquence, nos héros se retrouvent au poste de police, et Scream 6 retrouve des rails plus traditionnels, même si bien entendu les scènes de meurtres, le production design ainsi que les acteurs tirent leur épingle du jeu et permettent au film de retrouver une certaine fraicheur tout en maintenant l’intérêt du spectateur en éveil. Pour ce faire, on admettra que James Vanderbilt et Guy Busick développent des trésors d’ingéniosité afin d’essayer de maintenir le suspense et de lier les anciens et les nouveaux personnages dans une espèce d’arbre généalogique aussi biscornu et incohérent que celui de la saga Massacre à la tronçonneuse. Au final, ils nous offrent un Whodunit aux accents absurdes dans le sens où certains rebondissements ou retournements de situation s’avèrent (volontairement ?) absolument grotesques, et ne pourraient en aucun cas être devinés par le spectateur.

Comme beaucoup de personnages de Scream 6 sont présentés comme morts, puis se révèlent en réalité bien vivants, il y a de grandes chances pour que la belle équipe devant et derrière la caméra remette le couvert rapidement pour une nouvelle série de meurtres, qui devrait logiquement atteindre les écrans en 2024. Et comme on adore la franchise, on a déjà pensé à des idées de scénario potentielles pour les prochains épisodes !

Il y a fort à parier que dans Scream 7, on découvre que Dewey et Gale (David Arquette et Courteney Cox) avaient eu un enfant en 2006, qu’ils avaient confié à une famille pour le protéger des crimes de Woodsboro, et que ce dernier, ivre de vengeance, veuille à nouveau d’en prendre à nos héros. Dans la séquence d’introduction de Scream 8, le personnage de Sidney Prescott (Neve Campbell), sera tuée par Ghostface, à la manière de Laurie Strode / Jamie Lee Curtis dans Halloween Resurrection. Mais comme dans le cas de Jamie Lee Curtis, cela n’empêchera pas Neve Campbell de revenir dans Scream X, qui fera abstraction de tout ce qui s’est déroulé après le film original de 1996. Dans Scream 9, à la suite d’une séance de spiritisme ratée, le personnage de Sam (Melissa Barrera) sera possédée par l’esprit de Billy Loomis, et retournera à Woodsboro afin de se venger en massacrant la famille de Stu Macher (Matthew Lillard), son complice du premier film. Enfin, dans SF/SF (alias Scream Fast, Scream Furious), Ghostface décimera tous les ouvriers d’une station spatiale, mais sera heureusement arrêté par Dominic Toretto (Vin Diesel) qui, avec l’aide de « la famille », lui enverra une Dodge Charger dans la gueule.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Actuellement disponible au format Blu-ray 4K Ultra Haute-Définition sous les couleurs de Paramount Pictures, Scream 6 s’offre une présentation UHD 2160p / HDR10 assez superbe. Le piqué est d’une précision folle, les textures et les couleurs sont bluffantes, et l’image est toujours claire et nette, que cela soit sur les plans d’ensemble ou les gros plans. La finesse de l’ensemble est évidente, avec une netteté et une définition supérieures à ce que pourrait offrir le Blu-ray. La profondeur et la densité des couleurs sont encore améliorées par l’étalonnage HDR10, qui renforce l’image. Les couleurs sont stabilisées avec des nuances plus riches. La palette est très naturelle, avec des tons de peau assez chauds. Les noirs impressionnent par leur profondeur, et les blancs sont brillants et intenses. Bref, c’est du très beau travail technique ! Du côté des pistes sonores, on se régalera d’un mixage de la VO en Dolby Atmos, qui nous offrira une immersion absolue au cœur du film. Les effets de spatialisation sont aussi efficaces que tonitruants, mais l’ensemble propose également une belle clarté du côté du placement des voix. Les nombreux effets d’ambiance judicieusement placés contribuent à créer un environnement sonore assez tendu. La version française devra quant à elle se contenter d’un mixage Dolby Digital 5.1, solide et spectaculaire, mais ne pouvant logiquement pas rivaliser avec la puissance de la version originale.

Dans la section suppléments, on trouvera tout d’abord un commentaire audio assuré par les réalisateurs Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett, les scénaristes James Vanderbilt et Guy Busick et le producteur exécutif Chad Villella (VOST). Il s’agit d’une piste détendue et très informative, qui nous révélera une poignée de secrets de tournage. On y apprendra entre autres que la scène de l’épicerie devait à l’origine être plus longue et se terminer par une poursuite faisant intervenir un taxi New-Yorkais ; que les producteurs ont dû obtenir l’autorisation d’utiliser des photos de tous les anciens « tueurs », mais ont dû faire face à des demandes saugrenues de la part de leurs agents ; que le « sanctuaire » de Ghostface devait à l’origine se trouver dans un entrepôt et non dans un cinéma ; etc. Aucun indice quant à l’intrigue de Scream 7 ne nous y est révélé. Le reste des suppléments est composé de featurettes assez intéressantes, même si bien entendu elles fleurent bon l’autosatisfaction. On commencera donc par un sujet consacré à la ville de New York (8 minutes), avec un retour sur les films précédents et les différences impliquées par ce changement géographique. On enchaînera rapidement avec un retour sur les personnages du film (14 minutes), et en particulier sur le « Gang des Quatre ». Les acteurs principaux – Melissa Barrera, Jenna Ortega, Jasmin Savoy Brown et Mason Gooding – y évoqueront leur retour au casting du film. Le sujet suivant sera consacré aux nombreuses références cinématographiques disséminées au cœur du film (10 minutes), à la saga Scream bien sûr mais également à d’autres films. Passés ces sujets « généralistes », on embrayera avec quatre featurettes dédiées à des scènes-clés du film : la scène de l’épicerie (5 minutes), la scène de l’attaque dans l’appartement (8 minutes), qui contient un long focus sur le passage de l’échelle, la scène du métro (6 minutes), qui a nécessité la construction d’une rame de métro en studio, et enfin la scène du cinéma (11 minutes) et les nombreuses références aux films de la franchise Scream qu’elle contient.

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