Test Blu-ray 4K Ultra HD : S.O.S Fantômes – La Menace de glace

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S.O.S Fantômes – La Menace de glace

États-Unis : 2024
Titre original : Ghostbusters – Frozen Empire
Réalisation : Gil Kenan
Scénario : Gil Kenan, Jason Reitman
Acteurs : Mckenna Grace, Finn Wolfhard, Paul Rudd
Éditeur : Sony Pictures
Genre : Fantastique, Comédie, Action
Durée : 1h55
Date de sortie cinéma : 10 avril 2024
Date de sortie DVD/BR/BR4K : 14 août 2024

La famille Spengler revient là où tout a commencé, l’emblématique caserne de pompiers de New York. Ils vont alors devoir faire équipe avec les membres originels de S.O.S. Fantômes, qui ont mis en place un laboratoire de recherche top secret pour faire passer la chasse aux fantômes à la vitesse supérieure. Lorsque la découverte d’un ancien artefact libère une armée de fantômes qui répand une menace de glace sur la ville, les deux équipes S.O.S. Fantômes doivent unir leurs forces pour protéger leur maison et sauver le monde d’une seconde ère glaciaire…

Le film

[4/5]

Avant même sa sortie dans les salles obscures, le projet S.O.S Fantômes : L’Héritage avait largement divisé les fans de la franchise S.O.S Fantômes, créée en 1984 par Ivan Reitman, d’après un scénario de Dan Aykroyd et Harold Ramis. Si beaucoup d’amoureux de la saga avaient crié à la trahison avant même de le voir, le film réalisé par Jason Reitman (fils d’Ivan) s’était avéré un véritable carton à sa sortie en 2021 : avec presque 200 millions de dollars au box-office, il semble avoir durablement posé les bases d’une nouvelle saga à succès. Et si les esprits chagrins se sont échinés à critiquer le film sur les réseaux en expliquant à tout le monde que l’esprit du film de 1984 n’y était plus, il semble tout de même que S.O.S Fantômes : L’Héritage ait plutôt globalement convaincu les spectateurs, au point de s’offrir une note de 7/10 sur le site de référence IMDb, calculée sur les votes de plus de 224.000 cinéphiles à travers le monde.

A vrai dire, il semblerait bel et bien que le film de Jason Reitman ait globalement convaincu les fans de la première heure de la saga S.O.S Fantômes, notamment grâce à sa fraîcheur, à sa drôlerie, ainsi qu’au respect et à la déférence dont il faisait preuve à l’égard des deux premiers films (en oubliant sciemment le reboot de 2016). Trois ans après le succès de S.O.S Fantômes : L’Héritage, les deux coscénaristes du film, Gil Kenan et Jason Reitman, remettent le couvert avec S.O.S Fantômes : La Menace de glace, qui retrouve pour cadre la ville de New York, et permettra au spectateur de revoir Bill Murray, Ernie Hudson et Dan Aykroyd dans la peau des casseurs de fantômes. Le film organise par ailleurs les retrouvailles des Ghostbusters avec un des principaux antagonistes du premier film, Walter Peck, toujours interprété par William Atherton – il s’agit bien entendu du bureaucrate au sujet duquel Bill Murray déclarait, dans la VF culte du premier S.O.S Fantômes, « Cet homme est un châtré ».

S.O.S Fantômes : La Menace de glace a une position un peu ingrate au cœur de la franchise. Il s’agit en effet de la suite d’un film qui se voulait un mélange de suite et de reboot, et qui nous proposait un nouveau départ tout en intégrant énormément d’éléments en rapport direct avec le film original de 1984. Le « fan service » et les références appuyées à S.O.S Fantômes (1984) et S.O.S Fantômes 2 (1989) sont de nouveau extrêmement présents dans l’intrigue imaginée ici par Gil Kenan et Jason Reitman, mais bon gré, mal gré, S.O.S Fantômes : La Menace de glace parvient tout de même à se démarquer de ses prédécesseurs, en orchestrant son récit autour de Phoebe (Mckenna Grace) sur le mode du « coming of age ». Car on le sait : le cinéma fantastique et les récits de « coming of age » font souvent bon ménage. Le fameux passage à l’âge adulte, la notion d’acceptation de soi et la découverte de la sexualité demeurent, pour tout un chacun, forcément toujours un peu nimbés de mystères en tous genres, et le fait de les illustrer au cinéma en ayant recours à des symboles allant chercher du côté du surnaturel est une idée non seulement habile, mais également pleine de poésie.

De fait, la relation qui se noue au fil de l’intrigue entre Phoebe et Melody (Emily Alyn Lind) semble représenter le cœur de S.O.S Fantômes : La Menace de glace ; la jeune fille devra ainsi « quitter son corps » et se mettre à évoluer sur le plan astral pour enfin parvenir à s’accepter. L’homosexualité de Phoebe n’est certes pas évoquée de manière explicite, mais s’avère tout de même assez évidente, et le fait pour la jeune fille d’assumer ce qu’elle est représentera un nouveau point de départ pour la « famille » Spengler, ce qui sera explicitement induit par les derniers échanges entre Phoebe et Gary (Paul Rudd). Bien entendu, cet axe narratif principal tend à remettre le clan Spengler au centre du film, au détriment de certains autres membres du casting, qui doivent se contenter de faire de la figuration – qu’il s’agisse de l’équipe « originale » (Bill Murray, Ernie Hudson, Annie Potts) ou de celle créée dans le film précédent (Celeste O’Connor, Logan Kim), de nombreux personnages s’éloignent un peu de l’intrigue, afin de la laisser respirer.

L’idée d’articuler une grande partie du métrage autour du passage à l’âge adulte de Phoebe semble par ailleurs avoir imposé à Gil Kenan et Jason Reitman de signer un scénario un peu plus « sérieux » que le précédent, notamment en termes d’enjeux narratifs. Bien entendu, S.O.S Fantômes : La Menace de glace demeure un film assez amusant, notamment grâce à une petite poignée de nouveaux personnages assez hauts en couleurs, à savoir le scientifique farfelu (James Acaster), l’expert en Histoire farfelu (Patton Oswalt) et le loser farfelu (Kumail Nanjiani), Nadeem, désigné « maître du feu » en référence au « maître des clés » (Rick Moranis) du film de 1984. Mais dans l’ensemble, le film parvient à rester sur des rails assez sérieux tout au long de son intrigue, tout en créant un sentiment de menace bien réel autour du méchant du film, le puissant Garraka, qui s’avérera finalement peut-être bien aussi marquant que Gozer le Gozerien ou Vigo des Carpathes.

Derrière la caméra, Gil Kenan s’en sort plutôt bien, insufflant au film un rythme solide et jamais ennuyeux. Les effets spéciaux occasionnellement « old school » fonctionnent bien, et les fantômes et autres créatures sont nombreux : les enfants seront contents de retrouver les Mini-Bibendums du film précédents (qui agissent grosso modo comme les Minions), tandis que les adultes ayant grandi avec les deux premiers films et la série animée se régaleront du retour de Bouffe-tout. Les amateurs apprécieront également le clin d’œil au film Cannibal Girls d’Ivan Reitman – S.O.S Fantômes : La Menace de glace est d’ailleurs dédié au cinéaste, disparu en 2022. Bref, on sent que la passion qui anime Gil Kenan et Jason Reitman est sincère et bien réelle, et les amoureux de la saga risquent à nouveau d’y trouver leur compte, même si, bien sûr, il y aura toujours une poignée de grincheux pour râler en se posant en défenseurs des deux premiers films. Bien entendu, le succès au box-office de S.O.S Fantômes : La Menace de glace ainsi que les évolutions apportées par le film en ce qui concerne la dynamique entre les personnages principaux sous-tend forcément qu’un autre chapitre verra prochainement le jour. A suivre !

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4,5/5]

S.O.S Fantômes : La Menace de glace vient tout juste de sortir au format Blu-ray 4K Ultra HD, sous les couleurs de Sony Pictures, et le rendu UHD du film de Gil Kenan est tout simplement ébouriffant. Bien sûr, il s’agit d’un film récent, et à ce titre, il bénéficie d’une image 4K native absolument parfaite, et d’autant plus impressionnante qu’elle nous en proposée en Dolby Vision et HDR10. Visuellement, le film fait le grand écart entre les séquences extrêmement colorées (avec des fantômes bleus translucides, du slime vert fluo et le célèbre logo rouge vif s’imposant sur des niveaux de noir très profonds. Les ombres et les contrastes sont au taquet, et l’apport de la technologie HDR est largement perceptible par rapport au Blu-ray également disponible dans le boîtier, et qui vous paraîtra presque terne en comparaison. Les scènes d’affrontement contre Garraka, riches en faisceaux de protons oranges roses et verts, sont à ce titre tout particulièrement éblouissantes. Le niveau de détail est chirurgical, et les textures sont excellentes, bref, c’est du grand Art – une présentation technique au top du top. L’ensemble est d’autant plus bluffant que le film bénéficie en VO d’un mixage Dolby Atmos littéralement extraordinaire. Les effets d’ambiance et de spatialisation sont époustouflants, et il suffira pour s’en convaincre de regarder la séquence de poursuite du dragon des égouts au début du film, qui se déroule aussi bien sur terre que dans les airs. Les dialogues sont en outre toujours parfaitement clairs et intelligibles, et ce même quand l’environnement sonore se déchaîne autour des personnages. La version française est quant à elle proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, et le mixage de la VF s’avère également très immersif et enveloppant, avec un caisson de basse tonitruant qui donne du relief à l’ensemble.

Du côté des suppléments, le Blu-ray 4K Ultra HD nous propose uniquement le commentaire audio du réalisateur et coscénariste Gil Kenan (VOST), qui nous révélera de façon assez transparente les dessous de la production, en évoquant l’écriture aux côtés de Jason Reitman, le rapport aux fans, le casting… Très complet et intéressant. Pour le reste des bonus, il faudra se diriger vers le Blu-ray du film. Et on commencera avec un making of (22 minutes), qui reviendra tout d’abord sur la caserne New Yorkaise Hook & Ladder Company 8, qui est considérée comme un véritable personnage du film – le titre de travail de S.O.S Fantômes : La Menace de glace était d’ailleurs Firehouse. La composition de l’architecture intérieure de la caserne a bénéficié d’un soin tout particulier. On abordera ensuite les différents personnages du film : les Spengler, Gary, Podcast, Lucky, Nadeem, le Dr Wartzki, Lars et les « OG » ou membres du casting original. L’ambiance sur le plateau semble détendue, notamment grâce aux personnalités de Finn Wolfhard, Paul Rudd, Nadeem Razmaadi, Patton Oswalt et James Acaster. On continuera ensuite avec un sujet dédié aux fantômes du film (11 minutes), et on survolera la conception et les effets spéciaux ayant été nécessaires afin de donner la vie au Dragon des égouts, mais également à Phosphore, Vomito (Pukey), Possesseur, Melody, les mini-Bibendums, Garraka, le fantôme de la bibliothèque et Bouffe-tout (Slimer). Le sujet suivant est consacré aux Easter Eggs (7 minutes) ou clins d’yeux aux films précédents : certains sont évidents, d’autres sont beaucoup plus discrets et nécessitent des zooms et/ou arrêts sur images afin d’être repérés. On enchaînera avec un focus un peu plus précis sur le personnage de Garraka (4 minutes), le grand méchant du film, un sujet dédié aux nouvelles armes et équipements (7 minutes) – nouveaux packs de protons, drones, one shooter – ainsi qu’un autre qui nous fera visiter le centre de recherche paranormale (5 minutes). Enfin, on terminera par un sujet consacré à l’enregistrement de la musique du film (7 minutes), en compagnie du compositeur Dario Marianelli, et – last but not least – avec une poignée de scènes coupées (9 minutes), qui nous sont proposées à différents stades de finalisation. On commencera avec une version légèrement allongée de la scène du grenier, on continuera avec des scènes de dialogues entre Bill Murray et Paul Rudd, entre Patton Oswalt et Nadeem Razmaadi, entre Annie Potts et Dan Aykroyd et entre Finn Wolfhard et Celeste O’Connor. On terminera les scènes supprimées avec un flash info à la TV qui reviendra sur les recherches du « maître du feu » par Garraka, et une version rallongée de la rencontre entre Vomito et Lars.

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