Test Blu-ray 4K Ultra HD : Le Cinquième Élément

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Le Cinquième Élément

France, États-Unis : 1997
Titre original : The Fifth Element
Réalisation : Luc Besson
Scénario : Luc Besson, Robert Mark Kamen
Acteurs : Bruce Willis, Milla Jovovich, Gary Oldman
Éditeur : Gaumont
Durée : 2h06
Genre : Science-Fiction
Date de sortie cinéma : 7 mai 1997
Date de sortie BR4K : 28 février 2024

Au 23ème siècle, dans un univers étrange et coloré où tout espoir de survie est impossible sans la découverte du Cinquième Elément, un héros peu ordinaire affronte le Mal pour sauver l’humanité…

Le film

[3,5/5]

Le Cinquième Élément est un projet que Luc Besson a porté dans son cœur durant des années. La légende autour du film raconte qu’il a écrit la première ébauche de son scénario quand il était au lycée. Au regard du résultat final, il semble en effet évident que le scénariste / réalisateur ait voulu rendre un hommage très appuyé à la bande dessinée européenne de science-fiction des années 70/80, et plus particulièrement aux Humanoïdes associés et au magazine Métal hurlant.

Les passerelles entre Métal hurlant et Le Cinquième Élément sont très nombreuses. Premièrement, Luc Besson a développé l’univers visuel de son film avec les dessinateurs français Jean Giraud – alias Moebius – et Jean-Claude Mézières, qu’il a été chercher pour leur demander de travailler avec son chef décorateur Dan Weil sur les décors du film. Luc Besson fera donc quelques emprunts visuels et narratifs à la BD de Mézières « Les Cercles du pouvoir », ainsi qu’à la saga « L’Incal » de Moebius et Jodorowsky, ce qui lui vaudra d’ailleurs un procès de la part de Jean Giraud et des Humanoïdes associés qui l’accusèrent de plagiat.

Le nom du héros du Cinquième Élément, Korben Dallas, est une référence directe au dessinateur américain Richard Corben, un des piliers du magazine Métal hurlant. Le fait que le film de Besson mette en scène un chauffeur de taxi aidant une jeune femme à fuir la police rappelle évidemment l’intrigue du sketch Harry Canyon dans le film Métal hurlant (1981). Même chose pour l’entité mystérieuse qui apparaît aux abords de la galaxie et qui menace de détruire le monde – on pourra y voir un parallèle avec le pouvoir maléfique du Loc-Nar, la sphère lumineuse qui corrompait tout autour d’elle dans le film d’animation de 1981.

Dans l’ensemble, les décors, matte-paintings et la conception visuelle du Cinquième Élément donnent l’impression de nous proposer un amalgame de vingt ans de BD européenne de science-fiction. Luc Besson ayant toujours été un cinéaste très clivant, beaucoup de cinéphiles ont hurlé au « plagiat » lors de la sortie du film en 1997 – il s’agit là d’un procès d’intention que l’on n’a pas fait, par exemple, à Ridley Scott sur Prometheus ou sur la série Raised by Wolves, alors même que son équipe et lui-même avaient puisé leurs influences dans la SF mystico-psychédélique de la même époque.

Cependant, la roue du karma a fait son office, et Luc Besson en a tellement pris plein la gueule ses dernières années que les critiques les plus véhémentes à son égard se sont légèrement taries. Un peu plus de vingt-cinq ans après la sortie dans les salles du Cinquième Élément, les réactions autour du film se sont adoucies, et on salue aujourd’hui plus volontiers les qualités du métrage, autant que sa singularité au cœur du cinéma français. Avec le décalage, on ne peut de toute façon que saluer l’immense succès rencontré par Le Cinquième Élément dans les salles françaises (7,7 millions d’entrées). Le film a également contribué à l’explosion du prénom « Leeloo » et de ses variantes (Lilou, Liloo, etc) au début des années 2000, et certaines répliques du Cinquième Élément sont quasiment passées dans le langage courant, telles que « Aziz, Lumière ! » ou « Moultipass ».

Le Cinquième Élément est un film extrêmement plaisant ; l’histoire est certes assez prévisible, mais les nombreux personnages qui émaillent le récit sont souvent assez drôles et décalés. Même s’ils n’apparaissent pour la plupart que quelques secondes à l’écran, la galerie de seconds-rôles qui défilent à l’écran (Mathieu Kassovitz, Chris Tucker, Brion James, Tricky…) contribue à donner au film un cachet étrange et attachant, à l’image de cette étonnante – et célèbre – scène d’opéra extraterrestre, portée par la musique d’Eric Serra.

Et du côté des personnages « importants » de l’histoire, Bruce Willis est égal à lui-même, Ian Holm est excellent, et Gary Oldman retrouve un personnage presque aussi mémorable que celui qu’il avait déjà incarné pour Luc Besson dans Léon quelques années auparavant. Mais bien entendu, la vraie révélation du Cinquième Élément, c’était Milla Jovovich, qui reviendrait devant la caméra de Besson deux ans plus tard dans Jeanne d’Arc, et dont la carrière internationale exploserait réellement en 2002 avec Resident Evil.

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[4/5]

Après être apparu à Noël dans un coffret à tirage limité, Le Cinquième Élément vient tout juste de ressortir au format Blu-ray 4K Ultra HD, sous les couleurs de Gaumont et dans un magnifique Steelbook aux couleurs du film illustré par Flore Maquin. Côté galette, le transfert 2160p qui nous est proposé ici par Gaumont est absolument solide et remarquable. Le soin apporté à l’encodage du film sera d’ailleurs d’autant plus flagrant pour le spectateur que le film se déroule en grande partie dans la lumière du jour, contrairement à de nombreux films de science-fiction. En deux mots comme en cent, ce nouveau transfert surpasse donc de façon assez nette les précédentes éditions Blu-ray du film, ne serait-ce que dans la gestion des contrastes et la tenue des noirs. Le niveau de détail global est également plus précis, le grain cinéma a été préservé, et l’apport de la technologie HDR10 se remarquera essentiellement sur l’explosion de couleurs que nous propose le film.

Côté son, le film de Luc Besson s’offre un puissant mixage Dolby Atmos en VO, qui en envoie littéralement plein les esgourdes et fait littéralement trembler les murs pendant les scènes d’action. La VF, qui nous est proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, nous propose également une spatialisation efficace, et pleine de petites surprises acoustiques. On notera que Bruce Willis n’y est pas doublé par Patrick Poivey, voix française habituelle de la star américaine, mais par Bernard Métraux. A l’époque de la sortie du film, Luc Besson affirmait à qui voulait bien l’entendre qu’il s’agissait là d’une décision de sa part ; de son côté, Patrick Poivey avait affirmé avoir été écarté du doublage français suite à un différend salarial avec la boîte de doublage chargée de la version française du film.

Du côté des suppléments, sur le Blu-ray 4K Ultra HD du film, on trouvera un intéressant making of (25 minutes) au cœur duquel Luc Besson s’exprimera en anglais sur une poignée d’éléments du tournage, et le tout sera rythmé par une poignée de moments volés sur le tournage. On terminera avec un amusant bêtisier (6 minutes). Au cœur du Steelbook, l’éditeur nous propose également un deuxième Blu-ray, blindé à craquer de suppléments. Ce dernier ne nous a pas été fourni, mais voici la liste des bonus disponibles sur ce Blu-ray de bonus :

« Monter le futur » avec Sylvie Landra, cheffe monteuse (23 minutes)

« Éclairer le futur » avec Thierry Arbogast, directeur de la photographie (11 minutes)

« Construire le futur » avec Dan Well, chef décorateur (17 minutes)

« Dessiner le futur » avec Laurent Lufroy, affichiste (12 minutes)

« Analyser le futur » avec Christophe Carrière, journaliste (25 minutes)

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