Test Blu-ray 4K Ultra HD : Gladiator II

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Gladiator II

États-Unis, Royaume-Uni : 2024
Titre original : –
Réalisation : Ridley Scott
Scénario : David Scarpa
Acteurs : Paul Mescal, Denzel Washington, Pedro Pascal
Éditeur : Paramount Pictures
Genre : Drame, Historique, Action, Péplum
Durée : 2h28
Date de sortie cinéma : 13 novembre 2024
Date de sortie DVD/BR/4K : 13 mars 2025

Des années après avoir assisté à la mort du héros vénéré Maximus aux mains de son oncle, Lucius est forcé d’entrer dans le Colisée lorsque son pays est conquis par les empereurs tyranniques qui gouvernent désormais Rome d’une main de fer. La rage au cœur et l’avenir de l’Empire en jeu, Lucius doit se tourner vers son passé pour trouver la force et l’honneur de rendre la gloire de Rome à son peuple…

Le film

[4/5]

Vingt-quatre ans se sont écoulés entre la sortie de Gladiator, devenu depuis un véritable petit classique de la culture populaire, et celle de Gladiator II. 24 ans, en années Hollywoodiennes, c’est une véritable éternité, et sur ce même délai, certaines franchises se sont déjà vues rebootées à plusieurs reprises. Ce n’est pas réellement le cas pour le film de Ridley Scott, qui a pourtant passé tant d’années dans les limbes du « Development Hell » que la plupart des spectateurs avaient complètement abandonné l’idée de découvrir un jour sur grand écran une suite aux aventures de Maximus Decimus Meridius, incarné par Russell Crowe dans le premier film.

Si vous avez suivi les différents stades d’avancement du projet ces vingt dernières années, vous savez sans doute que dès 2001/2002, une suite se déroulant une quinzaine d’années après les événements du premier Gladiator avait été envisagée : elle était centrée sur Lucius Verus, fils de Lucilla et neveu de Commode, à la recherche de la vérité sur son père biologique, Maximus. En 2006, le projet Gladiator II avait pris un tournant inattendu sous l’impulsion du chanteur et scénariste Nick Cave, qui avait imaginé une histoire voyant Maximus ressusciter en tant que guerrier immortel des dieux romains, et renvoyé sur Terre afin de tuer Jésus-Christ et ses disciples. Au cours de sa mission, Maximus serait amené à assassiner son propre fils ; maudit et condamné à vivre éternellement, Maximus prendrait part aux Croisades, à la Seconde Guerre mondiale ou à la guerre du Vietnam, avant de le retrouver à l’époque moderne travaillant au Pentagone.

Quelques années plus tard, Dreamworks Pictures, alors en difficulté financière, revendrait les droits de Gladiator à Paramount Pictures qui interromprait pour un temps le développement de Gladiator II. Pour autant, la mise en chantier d’une série de « suites tardives » basées sur la nostalgie du public (Matrix Resurrections, Scream V, Bad Boys for life, Le Flic de Beverly Hills 4, Indiana Jones et le cadran de la destinée, Top Gun : Maverick, Twisters, Beetlejuice Beetlejuice…) a probablement encouragé Paramount Pictures à remettre le couvert, et en 2018, le projet est à nouveau officiellement relancé. Aujourd’hui, la découverte du film nous permet de nous rendre compte qu’après quelques réécritures supplémentaires, on est finalement grosso merdo revenu au projet d’origine, à laquelle on ajoutera une petite dimension de « reboot ». En effet, si l’on y suit bien la trajectoire de Lucius Verus, ce dernier sera également amené à devenir gladiateur, franchissant les échelons et gagnant l’affection du public afin d’affronter dans l’arène celui qu’il considère comme le responsable de la mort de sa femme.

Cela dit, le scénario de Gladiator II est plus complexe qu’il n’y parait, puisqu’il entremêle trois intrigues qui finiront par converger. La plus évidente est bien sûr celle de Lucius / Hanno (Paul Mescal), un guerrier dont la femme (Yuval Gonen) est tuée en Numidie lors d’un affrontement brutal avec l’armée romaine, menée par le général Acacius (Pedro Pascal). Hanno est bientôt remarqué par le laniste Macrinus (Denzel Washington), qui l’entraîne et lui promet d’avoir la possibilité d’affronter Acacius s’il gagne suffisamment de combats de gladiateurs. Le deuxième arc narratif important du film concerne justement Macrinus, et ses manigances afin de se rapprocher du trône en s’attirant les bonnes grâces des jeunes empereurs jumeaux Geta (Joseph Quinn) et Caracalla (Fred Hechinger), tous deux en quête de gloire et d’immortalité par le biais de conquêtes mondiales et d’acclamations militaires. Enfin, on suivra également la trajectoire d’Acacius, héros de guerre et stratège hors pair, qui prépare un coup d’État avec sa femme Lucilla (Connie Nielsen), fille de l’empereur Marc Aurèle, sœur de Commode et mère de Lucius, qu’elle avait envoyé dans la clandestinité lorsqu’il était enfant afin de le protéger de ceux qui voulaient revendiquer le trône.

Le scénario de Gladiator II mène donc de front plusieurs intrigues, mais Ridley Scott parvient tout à fait à gérer ces intrigues en parallèle, sans le moindre problème de rythme. Mieux encore : en dépit de ses 87 ans, le cinéaste délivre la preuve à ce qui en douteraient qu’il est encore tout à fait capable d’être à la barre d’un Blockbuster à 310 millions de dollars. Et si le film n’a peut-être pas l’impact simple et direct du premier opus, Papy Scott semble avoir à cœur de livrer au public un grand spectacle plein de vie et de fureur, avec des batailles extraordinaires, des affrontements dantesques pleins de détails aussi brutaux de cruels, et des combats dans l’arène où les tigres en CGI sont cette fois remplacés par de féroces babouins (un peu foireux) et des rhinocéros écrasant tout sur leur passage. La photo de John Mathieson est toujours aussi sublime, et le Production Design, les décors et les costumes sont absolument grandioses. Pour autant, certains éléments du récit sont un peu too much (les requins dans le Colisée), le récit présente quelques trous narratifs malheureux, et les amoureux du premier film peineront à retrouver en Lucilla la manipulatrice qui exerçait un contrôle incestueux et nuancé sur Joaquin Phoenix, remplacée ici par une épouse dévouée et une mère éplorée. Quoiqu’il en soit, les films de Ridley Scott finissent toujours par se voir révisés et augmentés à un moment ou à un autre, et on suppose qu’une hypothétique version longue ou « Director’s Cut » de Gladiator II viendra un jour combler les lacunes du film.

Du côté des acteurs, Paul Mescal fait le taf avec stoïcisme, et Pedro Pascal s’avère comme toujours excellent. Connie Nielsen et Derek Jacobi assurent la filiation avec le premier film, mais d’une façon assez inattendue, les trois acteurs qui tireront le plus leur épingle du jeu dans Gladiator II sont Denzel Washington et les interprètes des deux Césars, Joseph Quinn et Fred Hechinger. Le grand Denzel incarne le vicelard Macrinus avec un plaisir non dissimulé, ricanant, applaudissant et lorgnant vers le sommet d’une façon tellement magnétique qu’elle rappellera forcément au spectateur sa prestation de flic ripou dans Training Day. Quant à Joseph Quinn et Fred Hechinger, c’est bien simple, ils bouffent littéralement chaque scène dans laquelle ils apparaissent. Tordus, maladifs et chtarbés, les empereurs jumeaux dégagent une vraie présence, qui explose littéralement dans les scènes avec Macrinus. A découvrir !

Le Blu-ray 4K Ultra HD

[5/5]

Alors que le Napoleon de Ridley Scott est toujours aux abonnés absents en vidéo, Gladiator II vient quant à lui de s’offrir une sortie au format Blu-ray 4K Ultra HD sous les couleurs de Paramount Pictures. Et côté image, le résultat est naturellement sublime : le film a été tourné en 4.5K, et l’ensemble nous propose un piqué d’une finesse absolue, renforcé par des textures et des couleurs épatantes, qu’il s’agisse des gros plans ou des plans d’ensemble. L’image est littéralement magnifique, et les couleurs sont encore renforcées par les technologies Dolby Vision / HDR10 qui permettent aux couleurs d’exploser à l’écran avec une profondeur et une vivacité impressionnantes. Les niveaux de noir sont également excellents, les blancs sont irréprochables et les tons de la sont naturels. L’ensemble est tellement excellent qu’il y a un revers à la médaille, certains effets spéciaux prenant un petit coup de vieux prématuré. Pour autant, il s’agit d’une présentation visuelle de référence, et on retrouvera le même niveau d’excellence du côté des pistes son, avec deux mixages (VF et VO) Dolby Atmos absolument phénoménaux, qui prendront toute leur ampleur durant les scènes d’action, incroyablement spectaculaires. La spatialisation est tonitruante, et conserve tout au long du film une grande clarté et une équilibre parfait entre les dialogues, la musique de Harry Gregson-Williams et les ambiances. L’immersion du spectateur est totale, et les basses sont explosives, bref c’est de la bombe de balle.

On ne trouvera aucun bonus sur le Blu-ray 4K Ultra HD, mais le Blu-ray supplémentaire situé dans le boîtier contient presque deux heures de suppléments. On commencera avec une sélection de featurettes se concentrant sur divers aspects de la production : le premier sujet revient sur la genèse et le développement du film (11 minutes), en abordant les nombreux projets et les moyens qui lui ont finalement permis de voir le jour. Le réalisateur Ridley Scott et les producteurs s’y penchent tout particulièrement sur l’intrigue de Gladiator II et sur la façon dont l’histoire s’est développée pendant de nombreuses années avant d’être enfin portée à l’écran. La deuxième featurette est plus spécifiquement consacrée aux acteurs et au processus de casting (15 minutes), tandis que la troisième s’attarde sur la production du film (13 minutes), avec des visites sur le plateau de tournage à Malte, au Maroc et au Royaume-Uni. Le sujet suivant est consacré aux scènes de combats (14 minutes), et explore la façon dont Ridley Scott et son équipe ont combiné les combats chorégraphiés et des SFX de pointe (hum…) pour dynamiser l’action. Enfin, le dernier sujet est dédié à la post-production du film (21 minutes), et revient sur le montage, les effets visuels et l’écriture de la musique dirigée par le compositeur Harry Gregson-Williams. En outre, un making of d’une vingtaine de minutes offre un regard plus large sur le parcours du film, du scénario à l’écran. Enfin, une courte sélection de scènes coupées (10 minutes) complète l’ensemble et permettra aux admirateurs du film de patienter avant la sortie hypothétique d’un « Director’s Cut ». On notera par ailleurs que le Blu-ray 4K Ultra HD de Gladiator II édité par Paramount Pictures nous est présenté dans un superbe SteelBook aux couleurs du film.

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