Démineurs
États-Unis : 2008
Titre original : The Hurt locker
Réalisateur : Kathryn Bigelow
Scénario : Mark Boal
Acteurs : Jeremy Renner, Anthony Mackie, Brian Geraghty
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 2h11
Genre : Guerre
Date de sortie cinéma : 23 septembre 2009
Date de sortie BR4K : 27 juillet 2022
Bagdad, de nos jours. Le sergent-chef James, spécialiste du déminage en zone de combat, prend la tête d’une unité d’hommes ultra-entraînés au désamorçage d’explosifs. Mais ses méthodes surprennent deux de ses soldats, lorsqu’il les précipite dans un jeu mortel de guerilla urbaine, sans se soucier de leur sécurité. James se comporte comme si la mort ne lui faisait pas peur. La ville plonge dans le chaos. Ses subordonnés tentent de raisonner James, grisé par le danger. Sa vraie nature se révèle alors, et ses hommes en seront marqués à jamais…
Le film
[4,5/5]
« Film fort sur la guerre en Irak du point de vue d’une équipe de démineurs, dont le personnage central excelle dans son métier mais est victime de son adrénaline et d’une attitude suicidaire, Démineurs a obtenu six Oscars en 2010. Les oscars du meilleur film, réalisateur (enfin, réalisatrice pour Kathryn Bigelow, une première en 82 ans d’existence de cette cérémonie), scénario, montage, son, montage son ont couronné ce projet qui a du mal à exister et n’a pas vraiment connu le succès, ni en France ni aux États-Unis, du moins en salles, le succès en DVD est déjà annoncé. Ces récompenses ont permis à Démineurs de ressortir dans une cinquantaine de salles en France début 2010 ; si le voir sur petit écran n’est pas un problème, le grand écran est plus propice à la découverte d’un film qui repose sur l’angoisse, le suspense. Les images de Barry Ackroyd sont remarquables (comme souvent chez ce fidèle de Ken Loach), le travail sur le son, justement doublement oscarisé, est d’une grande précision et le montage accompagne la tension, la peur de ces soldats sous pression constante, de la population irakienne mais aussi de leur collègue qui ne semble plus avoir peur de rien.
Démineurs est constamment en mouvement, une entreprise de déminage en chasse une autre, et la prise de risques est de plus en plus grande. Les comédiens sont d’une grande justesse : Jeremy Renner en soldat compétent mais aux tendances kamikaze, incapable de revenir à la vie civile, faisant l’admiration de certains de ses collègues (la brève apparition de David Morse est à ce titre assez savoureuse) mais aussi les plongeant dans une peur et un agacement. En contrepoint avec ce tempérament de casse-cou, Anthony Mackie apporte une douceur, un calme, un sérieux à un personnage plus réservé, plus conscient des réalités du terrain. Témoin de la disparition de son précédent supérieur hiérarchique, il se méfie du manque de retenue du nouveau alors qu’une équipe désunie peut leur causer du tort. Brian Geraghty, troisième membre de cette unité, est partagé entre les deux comportements. On retrouve aussi Ralph Fiennes et Guy Pearce dans de brefs rôles, très différents qui illustrent différentes approches du rôle joué par les Américains, entre motivations sincères ou plus douteuses.
Un scénario riche, plutôt malin, avec des moments drôles, d’autres terriblement désespérés, les quelques scènes dans le vie du personnage de Jeremy Renner dans sa famille aux États-Unis n’étant pas les moindres. Malgré les déclarations répétées de la réalisatrice sur le caractère héroïque des soldats en situation de conflit, Démineurs est plus subtil que cette approche manichéenne. Il est important de profiter de cette opportunité de voir un film qui n’a pas connu le succès et qui bénéficie d’une nouvelle chance, méritée. »
Critique de notre rédacteur en chef Pascal Le Duff.
Raz-de-marée de 4K chez M6 Vidéo
Petit à petit, le format 4K fait son nid : même si on est encore loin de parler d’explosion du marché, à la fin de la saison estivale, la France aura tranquillement dépassé les 1100 titres disponibles en Ultra Haute-Définition, ce qui est plutôt encourageant. Au fur et à mesure, les « gros » films de catalogue commencent donc à apparaître sur nos écrans en 2160p, et à ce titre, M6 Vidéo fait particulièrement fort avec une nouvelle salve 4K composée de rien de moins que 10 titres au format Blu-ray 4K Ultra HD.
Le 27 juillet 2022, M6 Vidéo nous proposera donc de redécouvrir 10 grands classiques de son catalogue en Ultra Haute-Définition : il s’agit des films Iron Man (Jon Favreau, 2008), L’incroyable Hulk (Louis Leterrier, 2008), Démineurs (Kathryn Bigelow, 2008), RED (Robert Schwentke, 2010), Looper (Rian Johnson, 2012), Du sang et des larmes (Peter Berg, 2013), Insaisissables (Louis Leterrier, 2013), Le Dernier chasseur de sorcières (Breck Eisner, 2015), Point Break (Ericson Core, 2015) et Deepwater (Peter Berg, 2016). Dix films, dix blockbusters, faisant définitivement partie des « best-sellers » de chez M6 Vidéo, qui bénéficient ici d’un ravalement de façade groupé.
On ignore ce qui a poussé l’éditeur à se précipiter d’un coup et de nous lâcher une telle salve de titres restaurés 4K, surtout pour des films dont les sorties remontent à quelques années maintenant. On soupçonne cependant que SND et M6 Vidéo vont probablement d’ici peu perdre les droits de quelques-uns de ces films, et que s’ils désiraient avoir l’opportunité d’exploiter encore un peu leur filon, c’était le moment ou jamais. Ainsi, et pour ne citer que les plus évidents du lot, on ne serait probablement pas étonnés de voir ressortir Iron Man et L’incroyable Hulk au format Blu-ray 4K Ultra HD dans un avenir proche, peut-être même déjà courant 2023, dans des éditions estampillées Disney / Marvel et reprenant la charte graphique des autres films déjà sortis jusqu’ici.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
Commentaire technique général
[4/5]
Pour autant, en ce qui concerne les titres que l’on a pu avoir entre les mains au format Blu-ray 4K Ultra HD (curieusement, justement, les deux Marvel manquent toujours à l’appel…), M6 Vidéo n’a pas bâclé le travail : les masters dont l’éditeur dispose sont récents, et la précision / la finesse de la Ultra Haute-Définition sur l’ensemble de cette nouvelle vague est littéralement excellente.
Dans tous les cas, les films sont proposés dans de sublimes transferts 2160p, et il va sans dire que si les Blu-ray de la plupart de ces blockbusters étaient déjà excellents, on notera toujours une amélioration sensible du piqué et du niveau de détail, le tout allié à des contrastes améliorés et des couleurs explosives que l’on pourra attribuer, au moins en partie, à l’apport de la technologie HDR. Les noirs sont d’ailleurs souvent tellement tranchants que certains pourront trouver que ces nouveaux transferts 4K tendent à assombrir l’image. C’est une erreur. Cependant, la définition des ombres et des lumières est très nettement améliorée, et ressort de façon encore plus flagrante qu’auparavant, surtout sur les films bénéficiant de partis pris esthétiques forts (et il y en a quelques-uns dans le lot).
Néanmoins, dans l’ensemble, les dégradés dans les tons sombres sont plus subtilement mélangés et offrent de meilleurs détails dans les textures ainsi que sur certains des effets spéciaux – la 4K ne fait pas de pitié à ce niveau-là et certains films en prennent clairement plein la gueule, avec des effets encore plus visibles et encore plus ridicules qu’à l’époque. En ce qui concerne les séquences les plus lumineuses, les détails ressortent avec une netteté et une clarté absolument excellentes, sur la plupart des films de cette vague. Les visages et les gros plans sont proposés avec une précision extrême, tandis que les tissus et les accessoires présentent des niveaux de détail parfois infimes. On n’a remarqué ni banding ni contrastes trop poussés dans leurs retranchements (même si Point Break frôle parfois le carton jaune). Sur certains films, on remarquera de petites baisses de régime au niveau des couleurs, avec des passages durant lesquels les noirs ont tendance à se confondre.
Côté son, tous les films sont proposés en DTS-HD Master Audio 5.1 en VF et VO, avec dans certains cas une version originale disposant d’un mixage Dolby Atmos (avec un « core » en Dolby TrueHD 7.1). Dans tous les cas, et étant la sélection de blockbusters qui pètent de partout, tout le temps et dans tous les coins que nous a faite M6 Vidéo ce mois-ci, honnêtement, vous aurez droit à du grand spectacle acoustique quel que soit le film que vous choisissiez dans le lot.
Du côté des suppléments, pas de suppléments sur les galettes 4K, mais on retrouvera l’intégralité des bonus sur les versions Blu-ray du film, également disponibles dans les boîtiers puisque toutes ces éditions sont des Combos Blu-ray 4K Ultra HD + Blu-ray.
Le film a un digital intermediate 2K (filmé en 1080P et 16 mm), c’est donc un upscale comme quasiment tout les films US depuis les années 2000, les films que sort M6 vidéo en UHD sont des upscals pour la plupart.
On gagne juste un meilleur encodage et du HDR.