Blue et Compagnie
États-Unis : 2024
Titre original : IF (Imaginary Friends)
Réalisation : John Krasinski
Scénario : John Krasinski
Acteurs : Cailey Fleming, Ryan Reynolds, Steve Carell
Éditeur : Paramount Pictures
Genre : Fantastique
Durée : 1h44
Date de sortie cinéma : 8 mai 2024
Date de sortie DVD/BR/BR4K : 11 septembre 2024
Bea, une jeune fille, découvre un jour qu’elle peut voir les amis imaginaires de tout le monde. Commence alors une aventure magique pour reconnecter chaque enfant à son ami imaginaire oublié…
Le film
[3/5]
Durant la période du « Grand Confinement » il y a quelques années, de nombreuses familles du monde entier se sont retrouvées, bon gré mal gré, au cœur de véritables marathons consacrés à l’animation. Qu’il s’agisse de longs-métrages ou de séries animées, si vous avez des enfants, vous en avez forcément bouffé plus que de raison, quelle que soit votre catégorie sociale. Dans leur maison londonienne, John Krasinski et Emily Blunt n’étaient pas mieux lotis que les autres, à la merci des choix télévisuels de leurs deux filles Hazel et Violet. La période du confinement fut donc pour eux l’occasion de (re)voir une poignée de classiques Pixar sur Disney+, tels que Monstres et Cie (2001) et Vice-Versa (2015), entre deux épisodes de Foster, la maison des amis imaginaires (2004-2009) sur Cartoon Network. A n’en point douter, les deux films de Pete Docter et la série créée par Craig McCracken ont pesé de façon inconsciente sur le développement du scénario de Blue et Compagnie, projet sur lequel John Krasinski planchait depuis 2019 aux côtés de Ryan Reynolds.
Blue et Compagnie est un film familial à l’ancienne, fait avec beaucoup de sincérité et un grand cœur. La somme de talents au générique du film nous incite d’ailleurs à mettre les similitudes avec les films et séries que l’on a cité un peu plus haut comme de simples coïncidences, des influences dont n’avait peut-être pas pleinement conscience John Krasinski lorsqu’il profitait du « Grand Confinement » pour écrire et/ou peaufiner son scénario. Comme c’était déjà le cas avec sa saga Sans un bruit, Krasinski emprunte des idées au vol, les recycle en les modifiant un peu, à la façon d’un Luc Besson par exemple – mais en dépit des quelques éléments narratifs qui peuvent nous rappeler d’autres films, le fait est que Blue et Compagnie demeure tout de même un bon petit film familial, plein de guimauve et de bons sentiments, qui pourrait bien, dans son dernier acte, bouleverser les âmes les plus sensibles.
L’idée forte de Blue et Compagnie, bien sûr, est de plonger dans les rouages de l’esprit d’un enfant, en l’occurrence de Bea (Cailey Fleming), douze ans, dont la mère est morte des suites d’un cancer, et qui se retrouve à devoir faire face à l’hospitalisation de son père (John Krasinski), qui attend une opération du cœur. Alors qu’elle s’installe pour quelques jours chez sa grand-mère (Fiona Shaw), elle fait la connaissance de Blue, une étrange créature qui suit un homme nommé Cal (Ryan Reynolds), dont elle découvrira bientôt qu’il a été recruté pour reloger des amis imaginaires chez de nouveaux enfants. L’intrigue sera donc l’occasion pour Bea ainsi que pour le spectateur de rencontrer une poignée de personnages saugrenus tirés du monde de l’enfance, qui aideront la jeune héroïne à surmonter ses angoisses, liées à l’hospitalisation de son père.
Si Blue et Compagnie n’atteint pas forcément le niveau de grandeur auquel il aspire (principalement en raison de l’ombre de Vice-Versa qui plane au-dessus de lui), le film s’impose comme un excellent spectacle familial, bénéficiant d’une distribution vocale de premier ordre et d’un sens du rythme assez remarquable. Derrière la caméra, John Krasinski confirme la bonne impression qu’il nous avait donné avec Sans un bruit – en dépit de l’importance des effets spéciaux nécessaires afin de donner vie aux différents amis imaginaires proposés par le film, le cinéaste semble déterminé à livrer au spectateur une expérience de cinéma old school en limitant autant que possible les décors sur fond vert. De ce fait, l’intégration des effets est excellente, passant même à l’arrière-plan quand l’intrigue et les interactions entre êtres humains le demandent. Un joli film !
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Ironiquement, Blue et Compagnie s’est retrouvé en concurrence directe avec Vice-Versa 2 lors de sa sortie dans les salles obscures. Avec 1,6 milliards de dollars de recettes et rien de moins que 8,2 millions de spectateurs dans les salles françaises, l’avantage va clairement au film de chez Disney Pixar, mais le film de John Krasinski est tout de même parvenu à attirer 1,2 millions de français dans les salles. On peut également supposer que la sortie de Blue et Compagnie au format Blu-ray 4K Ultra HD devrait lui permettre de toucher le cœur des familles de l’hexagone. C’est d’autant plus clair que le film s’offre une présentation 4K tout simplement éblouissante. Le transfert 2160p est d’une beauté de tous les instants, et le rendu visuel de l’ensemble est assez époustouflant. Les couleurs (proposées en Dolby Vision et HDR10) sont explosives : la palette chromatique du film est en effet inondée de teintes riches et vibrantes, et ce dès les premières minutes du film – même avant que Bea ne pénètre dans le monde des fameux « amis imaginaires ». Les noirs sont profonds, le piqué est précis, le niveau de détail exceptionnel, et les textures sont fines et détaillées. Du grand Art, il n’y a absolument rien à redire.
Côté son, Blue et Compagnie peut également se targuer de nous propose une expérience acoustique épatante. La VO, proposée en Dolby Atmos (avec un « core » Dolby TrueHD 7.1) nous offre une spatialisation excellente, avec des effets évidement ludiques et cartoonesques qui se déplacent dans le champ sonore avec un énergie de tous les instants. Les différentes ambiances permettent une immersion optimale au cœur du film, et le caisson de basse donne une petite puissance supplémentaire aux séquences-clés du film. Par ailleurs, les dialogues sont toujours clairs, intelligibles et bien ancrés dans le mixage. De son côté, la version française, uniquement proposée en Dolby Digital 5.1, compose avec dynamisme sur le rythme et les ambiances du film, faisant globalement honneur au travail de doublage effectué par José Garcia, Mylène Farmer, Marina Foïs ou Dorothée Pousséo.
La section suppléments, relativement bien fournie en featurettes promotionnelles, nous propose un tour du propriétaire très porté sur l’autosatisfaction. On commencera par un court making of (5 minutes), qui donnera principalement la parole à John Krasinski, qui nous livrera sa note d’intention sur ce film. On continuera avec un sujet consacré à la conception des amis imaginaires (5 minutes), qui sera complété par une featurette sur le casting vocal (6 minutes), agrémenté de quelques moments volés durant l’enregistrement des voix, principalement par Steve Carell. On abordera ensuite les effets visuels du film (6 minutes), et la façon dont les créatures étaient « intégrées » sur le plateau aux côtés des acteurs. On terminera ensuite avec un focus plus particulier sur la recréation du clip de Tina Turner (4 minutes), ainsi qu’avec une featurette dédiée aux costumes et décors du film (6 minutes). On terminera enfin par un bêtisier (4 minutes) et par le traditionnel tutoriel de dessin (7 minutes), qui nous apprendra à dessiner Blue.