Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham
États-Unis : 2023
Titre original : Batman – The Doom that came to Gotham
Réalisation : Christopher Berkeley, Sam Liu
Scénario : Jase Ricci
Acteurs (V.O) : David Giuntoli, Jason Marsden, John DiMaggio
Éditeur : Warner Bros.
Durée : 1h30
Genre : Animation, Super-héros
Date de sortie DVD/BR : 21 juin 2023
Après plusieurs décennies à voyager, Bruce Wayne est de retour à Gotham City. Au cours de son périple, Bruce a rencontré un trio international d’orphelins des rues, que les fans de Batman reconnaîtront comme les différentes versions de Robin. Au cours d’une rencontre mortelle dans l’Arctique, Bruce apprend qu’un culte apocalyptique doté de pouvoirs magiques anciens planifie la destruction de Gotham…
Le film
[3,5/5]
Sorti en 2000-2001 sous la forme d’une mini-série appartenant à la série « Elseworlds » de chez DC Comics, La Malédiction qui s’abattit sur Gotham est une histoire indépendante en trois numéros écrite par Mike Mignola et Richard Pace, et dessiné par Troy Nixey. Il s’agit d’une aventure de Batman prenant place dans les années 1920, sur fond d’occultisme et de créatures tentaculaires à la H.P. Lovecraft. Ce récit singulier, disponible en France depuis 2016 chez Urban Comics, a naturellement attiré l’attention des créatifs de chez DC Studios Animation…
Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham est donc aujourd’hui le 51ème long-métrage s’inscrivant dans l’univers animé de chez DC Comics, que l’on appelle maintenant DCUAOM ou DC Universe Animated Original Movies. Comme toujours dans le cas des adaptations animées de « grands classiques » des récits du Chevalier noir (The Killing joke, Un long Halloween, The Dark Knight returns…), la comparaison avec l’œuvre dont le film est tiré n’est pas forcément à l’avantage de cette nouvelle adaptation animée, qui ne parvient jamais réellement à faire oublier sa source en termes de rythme, d’atmosphère et plus généralement de puissance évocatrice.
Cela dit, si le spectateur parvient à tempérer ses attentes ou, encore mieux, s’il ne connait pas l’œuvre dont est tiré Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham, force est de constater que les deux co-réalisateurs Sam Liu et Christopher Berkeley ont finalement plutôt bien su gérer leur approche de l’histoire et de ses éléments surnaturels. Le scénario de Jase Ricci est correctement construit, et en dépit d’un rythme lent qui n’accélère que par intermittence, le film ne manque pas d’une certaine fraîcheur, et fait surtout preuve d’une ambition de faire évoluer les personnages et leur univers qu’on aimerait retrouver plus souvent du côté des longs-métrages de l’univers cinématographique DC.
Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham choisit de nous présenter les nouvelles versions des personnages connus (Bruce Wayne, Dick Grayson, Oswald Cobblepot) alors que ces derniers ont en plein cœur d’une expédition dans l’Arctique. Cette dernière les mènera à découvrir que Cobblepot s’apprêtait à libérer une créature d’un autre monde enfermée dans la glace. L’enquête de Bruce sur le journal de Cobblepot accélèrera son retour dans une Gotham City en pleine prohibition, et déclenchera une série d’événements au cours desquels il découvrira un mystère qui remonte à la fondation de Gotham et à l’existence d’un culte dirigé par Ra’s al Ghul qui cherche à libérer un mal ancien destiné à provoquer la fin du monde. Avec l’aide de Green Arrow, d’Etrigan le Démon et du commissaire Gordon, Batman se lance donc dans un combat contre des forces surnaturelles…
La plupart des personnages « connus » intervenant au cœur de l’intrigue de Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham sont d’intéressantes variations sur ceux que le spectateur connaissait déjà ; cependant, on notera tout de même qu’il conviendra plutôt d’être familier avec les bandes dessinées originales pour comprendre ce qu’impliquent les changements opérés ici par l’histoire. Pour autant, le film développe tout au long de ses quatre-vingt-dix minutes une atmosphère si particulière et originale qu’elle plaira probablement aux fans de H.P. Lovecraft et, plus largement, de cinéma d’horreur, en particulier grâce à un dernier acte assez époustouflant et une fin franchement inattendue. Une bonne surprise !
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Si l’investissement dans un Blu-ray 4K Ultra HD peut parfois, à priori, paraitre peu spectaculaire en ce qui concerne le cinéma d’animation, cette version 4K de Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham éditée par Warner Bros. parvient néanmoins à s’imposer sans problème, dans le sens où le film de Sam Liu et Christopher Berkeley s’avère, par nature, volontairement plus sombre que la plupart des productions récentes du DCUAOM. Il s’agit véritablement d’un film à l’aspect unique, dont la palette largement teintée de couleurs ternes, presque désaturées. Et pour avoir comparé les deux galettes présentes dans le Steelbook du film, les défauts du Blu-ray – qui nous propose une colorimétrie assez fade – sont ici corrigés de façon assez spectaculaire, le Blu-ray 4K nous proposant un rendu général des couleurs largement amélioré, en particulier dans la seconde moitié du film, à partir du moment où l’intrigue se met à explorer des territoires versant clairement dans le fantastique et l’horreur. Le piqué est donc d’une précision à couper le souffle, et les couleurs sont littéralement bluffantes de punch et de profondeur. Du très beau travail ! Côté son, Batman – La Malédiction qui s’abattit sur Gotham nous est comme d’habitude proposé en DTS-HD Master Audio 5.1 uniquement en VO : les dialogues y sont restitués de façon claire et nette, la spatialisation est efficace et les surrounds sont plutôt impressionnants sur les scènes d’action. La VF quant à elle ne bénéficiera que d’un mixage Dolby Digital 5.1, mais ce dernier s’avère absolument solide.
Pour les suppléments, c’est du côté de la version Blu-ray qu’il faudra se tourner, avec tout d’abord un commentaire audio assuré par le co-réalisateur Sam Liu et le scénariste Jase Ricci, qui évoqueront toute la production du film sur un mode assez détendu. Néanmoins, l’absence de sous-titres français réservera ce commentaire aux anglophones confirmés. On continuera ensuite avec une courte featurette qui fera office de making of (13 minutes) et qui reviendra sur le travail d’adaptation du comic book d’origine afin de créer un Batman absolument unique. Enfin, on terminera avec une featurette consacrée au dessin animé Batman : Gotham by Gaslight (8 minutes) et deux épisodes de Batman, la série animée mettant en scène Ra’s al Ghul – « La Quête du démon », première et deuxième partie, en VO (sous-titres anglais uniquement). Il s’agit d’adaptations d’histoires parues dans Detective Comics #232 (1971) et #244 (1972).