Glory
États-Unis : 1989
Titre original : –
Réalisation : Edward Zwick
Scénario : Kevin Jarre
Acteurs : Denzel Washington, Matthew Broderick, Cary Elwes
Éditeur : Sony Pictures
Genre : Guerre
Durée : 2h02
Date de sortie cinéma : 25 avril 1990
Date de sortie 4K UHD : 8 janvier 2025
1863 – La guerre de Sécession ravage les États-Unis. Le jeune Robert Gould Shaw est promu colonel du premier régiments de soldats noirs, engagés volontaires dans une guerre qu’ils ne croient pas la leur. Ils se trompent…
Le film
[5/5]
Au fil des années, Edward Zwick s’est spécialisé dans les fresques à grand spectacle, son cinéma lyrique et masculin retrouvant le plus souvent un souffle épique directement hérité du western de l’âge d’or Hollywoodien. A force de fresques épiques et historiques donnant à voir de « grands sentiments » filmés à hauteur d’homme (Glory, Le Dernier Samouraï, Les Insurgés…), le cinéaste s’est fait une réputation de cinéaste « à Oscars », parvenant à être apprécié à la fois du public et de la critique. Mieux encore : au-delà des cercles cinéphiles, Zwick est le genre de cinéaste capable de toucher au plus profond votre belle-mère. Il est le réalisateur de cette race de longs-métrages qui, à l’instar de Danse avec les loups ou du Dernier des Mohicans, happe le Grand Public, ne le relâchant au bout de quelques heures que pour affirmer qu’il s’agit d’un « Beau film ». Et le « Beau film » ne devrait-il pas devenir un genre à part entière, comme le « Beau livre » est devenu un genre littéraire ?
La Guerre de Sécession, qui se trouve être le conflit le plus sanglant de l’histoire des États-Unis, a paradoxalement donné naissance à une poignée de « Beaux films » qui, à l’image de Glory, ont utilisé l’horreur de la guerre afin de souligner le meilleur de l’Humanité. Ample, spectaculaire et techniquement irréprochable, le film d’Edward Zwick entraîne le public dans un voyage spirituel et émotionnel assez intense, au cours duquel la corruption, la répression et les préjugés de l’époque n’engendrent pas le mépris ou la haine, mais contribuent au contraire à créer un lien fort et puissant entre les hommes, quelle que soit leur couleur de peau. Ce qui rassemble les hommes dans Glory va davantage chercher du côté des valeurs et du code moral : les atrocités rencontrées sur le champ de bataille leur ont montré que tout le monde était égal face à la mort, et l’idée est de faire preuve d’union et de solidarité, non seulement dans la sécurité illusoire de leurs tentes, mais aussi au combat, sur la ligne de front.
Sur le plan thématique, Glory utilise des éléments tirés de la tragédie antique qui permettent à Edward Zwick et à son scénariste Kevin Jarre (Tombstone) de mettre de l’emphase à l’ensemble : en accentuant le fardeau de l’oppression et des préjugés, Zwick souligne les enjeux de la mission de ces hommes de bien, ce qui renforce les liens de fraternité qui se développent tout au long du film, et permet au cinéaste de nous montrer que la couleur de peau, l’éducation ou encore les frontières sociales/politiques qui séparent les hommes ne sont rien au regard de la confiance, du courage et de la loyauté qui se créent quand ceux-ci luttent ensemble pour une noble cause. Et au final, les moments les plus durs et les plus déprimants de Glory ne feront que renforcer les thèmes qu’il développe, et renforceront la valorisation de l’héroïsme de ces hommes unis dans l’adversité.
Ainsi, Glory ne cherche pas seulement à illustrer une page sombre de l’Histoire américaine : émouvant, le film d’Edward Zwick vise aussi et surtout à « inspirer » le public, en mettant en évidence la valeur du courage, de l’intégrité et de la fraternité face à n’importe quel obstacle. Les acteurs sont tous absolument remarquables, qu’il s’agisse des acteurs principaux (Denzel Washington, Matthew Broderick, Cary Elwes, Morgan Freeman, Jihmi Kennedy, Andre Braugher) ou des seconds-rôles (Bob Gunton, Cliff De Young et Richard Riehle). On saluera également l’époustouflante musique James Horner, qui soutient et enrichit les images d’Edward Zwick et y ajoutent réellement une bouleversante « touche finale ». Bien que lauréat de trois Oscars, dont ceux du meilleur acteur dans un second rôle (Denzel Washington), de la meilleure photographie et du meilleur son, Glory n’avait été nommé ni dans la catégorie « Meilleur film », ni « Meilleur réalisateur », ni même dans la catégorie « Meilleure musique » : trente-cinq ans après la sortie du film dans les salles, on peut affirmer qu’il s’agit là d’une des plus grandes injustices de l’histoire des Oscars.
Le Blu-ray 4K Ultra HD
[4/5]
Petit à petit, en presque en catimini, la branche française de Sony Pictures continue d’éditer, avec une régularité de métronome, les upgrades 4K de ses films de catalogue. Et même si Glory n’a pas bénéficié d’une sortie en grande pompe, avec un SteelBook ou une édition Collector, les fans du film d’Edward Zwick seront ravis d’apprendre que le transfert Ultra HD de Glory qui nous est proposé aujourd’hui par Sony s’avère tout à fait impeccable : l’image est de toute beauté. Si l’ensemble conserve parfaitement son grain « cinéma », le niveau de détail est tout simplement épatant, le tout affichant des textures d’une clarté et d’une netteté de tous les instants. La technologie HDR fait très fort sur les couleurs du film : les uniformes bleu et rouge des soldats sont éclatants, les contrastes sont affirmées et les couleurs s’affichent dans toutes leurs nuances les plus subtiles. Les scènes nocturnes ne sont pas en reste : tout est absolument parfait ; qu’il s’agisse de définition, de restitution du grain, des détails et de la couleur, ce Blu-ray Katka de Glory surpasse toutes les éditions antérieures du film. Côté son, Sony Pictures fait également très fort puisque le film bénéficie de deux pistes époustouflantes : on privilégiera bien sûr la VO mixée en Dolby Atmos (avec un « core » Dolby TrueHD 7.1), d’un dynamisme échevelé, surtout sur les scènes d’affrontements : quand la violence commence à se déchaîner, tous les canaux y vont de leur puissance et le caisson de basses sollicité à intervalles très réguliers. Ce mixage ajoute encore à l’ambiance et participe pleinement à l’immersion du spectateur au cœur du film. Cependant, la VF n’a pas à rougir de sa prestation : proposée en DTS-HD Master Audio 5.1, elle impose également un solide dynamisme, dont le spectateur profitera de façon optimale durant les scènes en extérieur, qui proposent de multiples détails sonores parfaitement rendus et spatialisés. Un bon confort d’écoute, un bon dynamisme, bref une immersion absolue, et profite de belle manière à la musique du film signée James Horner.
Rayon suppléments, en plus de la traditionnelle bande-annonce, Sony Pictures nous propose un commentaire vidéo du réalisateur Edward Zwick et des acteurs Matthew Broderick et Morgan Freeman. Alors que le film est diffusé en plein écran en 1080p, les commentaires d’Edward Zwick, Matthew Broderick et Morgan Freeman apparaissent en Picture in Picture, dans une petite fenêtre au-dessus de l’image. Les commentaires du réalisateur sont tirés du commentaire audio de l’édition DVD sortie il y a 25 ans, mais les commentaires des deux acteurs, qui complètent ceux du cinéaste, sont inédits. Ils y reviennent sur la conception du film, la violence de la guerre, la vision du cinéaste, les lieux de tournage, la photo, le travail sur le plateau, la musique, etc. Très intéressant !