24H limit
États-Unis, Chine, Afrique du Sud : 2017
Titre original : 24 hours to live
Réalisation : Brian Smrz
Scénario : Ron Mita, Jim McClain, Zach Dean
Acteurs : Ethan Hawke, Paul Anderson, Qing Xu
Éditeur : M6 Vidéo
Durée : 1h33
Genre : Thriller, Action
Date de sortie cinéma : 17 janvier 2018
Date de sortie DVD/BR : 23 mai 2018
Travis Conrad, ancien tueur d’élite des forces spéciales, est tué en action en Afrique du Sud. Il est alors ramené à la vie mais devra s’acquitter d’une ultime mission dont le temps imparti est limité à 24 heures ! Pris dans une course contre la mort, Travis va-t-il pouvoir se sortir du piège ?
Le film
[4,5/5]
Si le nom de Brian Smrz ne dira probablement rien à la grande majorité des cinéphiles, les amateurs de cinéma d’action se souviendront en revanche avec une certaine émotion de la série B intitulée Hero wanted, que le cinéaste avait signé en 2008, et disponible en DVD en France sous les couleurs de M6 Vidéo. Petit actioner bourrin tentant avec un certain succès d’ériger Cuba Gooding Jr en icône badass du samedi soir, Hero wanted s’avèrait rapidement un bon petit produit, certes un peu trop sentencieux et premier degré (ces grandes phrases à deux balles !) mais suffisamment efficace, bien torché et bien dosé en scènes d’action pour maintenir l’attention du spectateur en éveil jusqu’à son dénouement. Lors de ses nombreuses scènes d’action et autres gunfights, le film prenait en effet le temps d’exposer clairement la topographie des lieux, ce qui s’avérait immédiatement payant et rendait les scènes beaucoup plus jouissives. Bref, Hero wanted était une excellente surprise de DTV, et avait inscrit le nom de Brian Smrz (et on admettra qu’il s’agit d’un nom difficile à oublier) sur la liste des cinéastes à suivre de près.
Presque dix ans plus tard, c’est à nouveau grâce aux équipes de M6 Vidéo que l’on découvrira 24H limit, le deuxième long-métrage de Brian Smrz. Et ça valait le coup d’attendre ! Car l’ancien cascadeur continue sur son excellente lancée avec ce solide polar teinté de science-fiction, ne cédant pas aux modes du moment en termes de cinéma d’action mais continuant bel et bien à imposer son propre style et son propre découpage, extrêmement lisible et dynamique : la preuve par l’exemple qu’un budget pharaonique n’est pas nécessaire quand on a une réelle « vision » de metteur en scène !
On passera rapidement sur l’intrigue à proprement parler : avec son tueur à gages se retournant contre ses employeurs, 24H limit ne se révèle certes pas très original. Mais la personnalité de Brian Smrz derrière la caméra fera toute la différence. Loin des bouillies illisibles post-Jason Bourne que nous servent la plupart des polars musclés contemporains, Smrz prend quant à lui grand soin de toujours présenter les lieux où prendront place les scènes d’action, par une utilisation très habile de la profondeur de champ, qui s’avère vraiment une caractéristique primordiale de son Art. Prenant tout le monde à contre-pied à une époque où un plan ne contient généralement qu’une seule information à destination du spectateur, le cinéaste prend le pari de multiplier les actions à l’écran (avant-plan / arrière-plan), avec des personnages ou des éléments importants presque systématiquement placés au deuxième plan de l’image. La composition des cadres est de fait extrêmement soignée, et contribue à un dynamisme et à une compréhension totale lorsque l’action reprend ses droits.
Le style de Smrz est novateur et efficace, même si on le sent fortement influencé par un cinéaste tel que John McTiernan. Après seulement deux films, et alors qu’il n’a pas encore réellement abordé le côté « action à mains nues » (il lui faudrait pour cela signer un film mettant en scène quelques grandes figures du cinéma d’action, comme Jason Statham, Scott Adkins, Jean-Claude Van Damme ou Dolph Lundgren), on commence néanmoins à se dire qu’il sera bientôt facile de repérer sa « patte » au premier coup d’œil, comme dans le cas de maestros de l’action tels que John Woo ou Isaac Florentine. En attendant qu’il obtienne ses galons de superstar du cinéma d’action, on aura tout le loisir de voir et revoir cet excellent 24H limit, qui s’impose derechef comme un des meilleurs films découverts cette année.
Le Blu-ray
[4,5/5]
Le Blu-ray de 24H limit édité par M6 Vidéo rend pleinement justice à la photo du film, nous proposant régulièrement quelques plans sublimes, et signée Ben Nott (Prédestination). Définition, piqué, couleurs, tout est mis en œuvre pour en mettre plein les yeux du spectateur : à peine trouvera-t-on à redire sur les noirs, un poil trop denses et un peu bouchés lors de certaines scènes, et sur un niveau de détail fluctuant un peu d’une scène à l’autre – l’ensemble est néanmoins excellent, et très enthousiasmant. Côté son, VO et VF sont mixées en DTS-HD Master Audio 5.1 et s’avèrent littéralement tonitruantes. Enveloppante jusque dans ses (courts) silences finement travaillés, la bande-son du film emportera à coup sûr le spectateur avec lui et fera des merveilles, surtout lors des endiablés passages d’action. Bref, rien à redire niveau image et son, comme à son habitude, M6 Vidéo a fait le djaube sans aucun problème.
Dans la section suppléments, outre la traditionnelle bande-annonce, on trouvera un petit module d’entretiens avec Ken Kubena (producteur exécutif), Liam Cunningham et Ethan Hawke, qui reviendront sur quelques éléments de la production du film.