Sur la planche
France, Allemagne, Maroc : 2011
Titre original : Sur la planche
Réalisateur : Leïla Kilani
Scénario : Leïla Kilani
Acteurs : Soufia Issam, Mouna Bahmad, Nouzha Akel
Distribution : Epicentre Films
Durée : 1h46
Genre : Drame
Date de sortie : 1er février 2012
Globale : [rating:2][five-star-rating]
Il n’est jamais agréable de se sentir obligé de se montrer désagréable envers le premier film de fiction, certainement très sincère, réalisé par une réalisatrice marocaine en provenance du documentaire. Cela étant, quand ça ne passe pas, que faire ?
Synopsis : A Tanger, la Zone Franche représente le rêve des ouvrières. Travailler dans la crevette peut être bien payé mais le statut des ouvrières du textile et beaucoup plus enviable. Badia, Asma, Nawal et Imane ont vingt ans et elles passent leur temps à se débrouiller. Dans une vie où l’espace et le sommeil sont rares, ces bricoleuses de l’urgence ne cessent de bouger.
Tanger, un beau décor de cinéma
Tanger, une ville qui, depuis longtemps, fait fantasmer écrivains et cinéastes. Pour les européens, c’est l’Afrique, le Maroc, une ville qu’on associe à l’exotisme, à l’aventure. Pour les marocains d’aujourd’hui, c’est déjà l’Europe, une ville qui se transforme radicalement avec sa Zone Franche et cet objectif de créer 250 000 emplois d’ici 2015. Dans cette ville, se croisent les hommes qui vont essayer de traverser la Méditerranée pour s’établir clandestinement en Europe et les ouvrières, des femmes qui rêvent d’un travail stable, sur place, dans une usine de la Zone Franche. Si possible un travail dans le textile, au statut mieux considéré qu’un travail dans la crevette. Quand, comme Leïla Kilani, on vient du documentaire, tout cela ne fait-il pas un beau décor pour un film sociologique avec un zeste de politique ? Et puis, dans cette ville interlope, pourquoi ne pas ajouter un volet polar, en jouant sur cette idée qu’il est très difficile de rentrer dans la Zone Franche lorsqu’on n’y travaille pas officiellement ? C’est ainsi que Leïla Kilani nous fait suivre un quatuor de jeunes filles, Badia, Asma, Nawal et Imane, des bricoleuses de l’urgence prêtes à tout pour survivre au jour le jour. Pour elles, la vie, c’est le « t’debar », la débrouille dans la langue des rues du Maroc d’aujourd’hui.
Des dialogues qui gâchent tout
Un film marocain, avant tout sociologique, mais relevé avec une touche de politique et un brin de polar, réalisé par une femme et qui sort dans la foulée du printemps arabe, on salive à l’avance ! D’autant plus qu’on s’aperçoit très vite que Soufia Issami, Mouna Bahmad, Nouzha Akel et Sara Betioui, des non-professionnelles choisies dans un casting de 320 jeunes filles de Tanger, vont savoir apporter leur fraîcheur et leur spontanéité au crédit du film. Oui mais, ce film part dans tous les sens ! Après tout, pourquoi pas ? Oui mais, la réalisation est très agitée ! Après tout, pourquoi pas ? Oui mais, les dialogues … ! Alors là, ça ne marche pas du tout : c’est peu de dire qu’ils sont totalement improbables. La faute au sous-titrage ? Peut-être un peu, un petit peu. Toutefois, on ne peut pas résister à dévoiler un petit exemple, avec une des jeunes filles qui déclare : « un train n’est vraiment un train que lorsqu’il déraille ». Franchement, s’il en est de même pour les films, alors « Sur la planche » est vraiment un film !
Resumé
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Le film n’est certes pas parfait et loin d’être exceptionnel, mais si c’est pour critiquer juste pour critiquer, ça n’avance rien. Je ne vois pas comment on peut se permettre de critiquer les dialogue d’un film lorsque l’on ne comprend pas un seul mot de langue parlé par les personnage. Étant marocain et comprenant ce que disait les actrices, je peux dire que les dialogue sont la chose la plus réussi dans ce film, voir même excellent quand il s’agissait des Slam de Badia l’héroïne. Les dialogue collait totalement aux personnages et ne sonnait pas du tout faux. Alors Oui c’était le sous titrage qui était pourri, en même temps il est difficile de traduire une langue comme le dialecte marocain, très riche en expressions populaires, en métaphores et de symbolique, d’autant plus que dans ce film les personnage parlait un argot de la rue assez crue et violent encore plus difficile à traduire.